Les Sables-d’Olonne | Sophie Blondeau condamnée à 20 ans de prison pour l’assassinat de son fils

MAJ du 01/04/17

Une femme de 50 ans a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Vendée pour l’assassinat de son fils de 15 ans en 2014 aux Sables-d’Olonne (Vendée), a-t-on appris samedi auprès du parquet de La-Roche-sur-Yon.

Sophie Blondeau, âgée de 47 ans au moment des faits, a été condamnée vendredi soir à 20 ans de réclusion pour l’assassinat de son fils Tom, a confirmé à l’AFP le procureur de la République à La Roche-sur-Yon, Hervé Lollic. La cour a retenu l’altération de son discernement au moment des faits. L’avocat général avait requis 18 ans de prison.

La tragique découverte avait été faite le 2 septembre 2014 par la demi-soeur de la victime. La veille au soir, la mère de famille avait administré des médicaments à son fils pour l’endormir, avant de le frapper à la gorge avec un cutter ou un couteau. Sophie Blondeau avait ensuite tenté de se suicider par pendaison, avant d’être secourue par les pompiers.

Placée en réanimation au centre hospitalier de La Roche-sur-Yon, la mère de famille avait immédiatement avoué son geste à son réveil.

La personnalité de Sophie Blondeau a été au coeur des débats. “C’est un verdict sévère compte-tenu du fait que les experts ont reconnu l’altération du discernement de ma cliente”, a réagi auprès de l’AFP son avocat, Jean-Guillaume Le Mintier.

Il s’agit d’un suicide altruiste, Sophie Blondeau ne voulait pas survivre à son geste a-t-il ajouté.

“Juridiquement, je pense qu’il y a matière à appel, mais quelle que soit la peine, ma cliente est condamnée à vivre, sa vie s’est arrêtée avec la mort de son fils. Je ne suis pas sûr qu’elle supporte un autre procès”, a-t-il estimé.

Sophie Blondeau est atteinte d’une fibromyalgie qui l’empêche de travailler depuis 2008 et souffre par ailleurs de dépression. “Les experts ont expliqué son geste par son amour fusionnel pour son fils, elle a voulu l’emmener avec elle, craignant qu’il ne subisse les mêmes souffrances”, a précisé Me Le Mintier, ajoutant que “Mme Blondeau, outre de gros problèmes de santé, a été violée par plusieurs de ses compagnons”.

L’assassinat de l’adolescent avait provoqué une vive émotion aux Sables-d’Olonne. Quelques jours après le drame, une marche blanche, organisée par les amis de Tom, avait réuni plusieurs centaines de personnes dans les rues de la ville.

Source: France 3


Article du 31/03/17

Le procès de la mère de Tom, cet ado tué aux Sables en 2014, a débuté hier aux assises. Retour sur cette première journée

A l’issue du premier jour du procès de Sophie Blondeau, cette mère de famille sablaise accusée d’avoir assassiné son fils Tom âgé de 15 ans le 1er septembre 2014, on en sait un peu plus sur la personnalité de cette femme renvoyée devant la cour d’assises.

Sur les faits, aucune contestation.

Dans cette nuit dramatique, au domicile de la rue des Deux-Phares aux Sables-d’Olonne, elle donne des médicaments à Tom qui tombe en somnolence. Elle lui met un sac plastique sur la tête puis l’égorge, lui entaille les poignets avec un cutter.

Immédiatement après, à son tour, elle avale des médicaments, se passe un fil électrique autour du cou pour se pendre et se larde le cou et le corps avec le cutter. Pas moins de 60 entailles.

Tous deux seront découverts le lendemain par la demi-soeur de l’adolescent.

Malgré ses blessures et sa tentative de pendaison, Sophie Blondeau sera secourue et placée en réanimation au CHD de La Roche.

A son réveil, elle avoue immédiatement avoir tué son fils et voulu se suicider.

C’est une femme de 50 ans, perturbée et en pleurs, qui se présente à la barre devant la présidente, ses deux assesseurs et le jury composé de cinq femmes et un homme.

Les mots ont bien du mal à sortir de sa bouche.

Après un long silence elle s’exprime enfin :

« J’ai survécu jusqu’à présent. Je ne voudrais pas être là. Je voudrais être morte avec mon fils. De toute façon je suis morte depuis ce jour-là ».

Une vie chaotique

Elle l’a tué, pourtant elle l’aimait et Tom aimait sa mère.

Mais ce que l’on apprend de suite c’est que l’adolescent haïssait son père qui ne l’avait pas reconnu à la naissance et qu’il ne le voyait plus depuis l’âge de 7 ans.

Un élément non négligeable dans ce dossier.

Si l’on sait que, jusqu’à l’âge de 12 – 13 ans, l’enfant était très proche de sa mère, il y a eu un virage à 180 degrés,

« il était devenu agressif, n’écoutait plus sa mère, irrespectueux, provocateur. Il buvait un peu et fumait du cannabis ».

Mais il l’aimait quand même, il avait mal pour elle de la situation de conflit profond avec son père.

« J’étais au bout du supportable, je n’arrivais plus à le canaliser, plus aucune prise sur lui. Il m’était insupportable de le voir se détruire. Il s’était mis à boire et à consommer du cannabis ».

C’est bien la personnalité de cette femme qui est au centre de ce procès.

Elle accumule les ennuis de santé depuis l’âge de 5 ans : traumatisme crânien après un accident, crises d’épilepsie jusqu’à la fin de l’adolescence, état dépressif quasi permanent depuis l’âge adulte avec plusieurs tentatives de suicide.

Sur sa vie intime, fait marquant, un viol à l’âge de 19 ans en Angleterre.

Puis deux mariages ratés, du premier, la naissance d’une fille, du second, Tom.

À l’âge de 43 ans, elle est frappée de fibromyalgie.

Sa vie d’adulte sera donc à la fois caractérisée par des problèmes physiques mais aussi psychologiques.

Tous ces problèmes auxquels s’ajoutent des difficultés financières, « elle n’a vécu que de petits boulots » ainsi qu’une dépendance vis à vis de ses parents.

« Une immaturité affective » plonge cette femme dans un isolement presque total, un état particulièrement dépressif.

Elle a l’impression d’avoir tout perdu.

« J’ai raté ma vie, je voulais réussir ma mort. Seul mon cœur est parti avec mon fils », dit-elle.

Les experts entendus jeudi sont formels, elle ne voulait pas se donner la mort sans son fils, pensant que personne ne pourrait s’occuper de lui, elle disparaissant.

Autre constat unanime, « au moment des faits le discernement n’était pas aboli mais présentait une altération importante ».

C’est ce point qui sera au centre du débat pour sa défense : coupable, certes, mais à quel degré ?

Pour éviter la réclusion criminelle à perpétuité.

Ce vendredi, place aux derniers témoins, à la partie civile, à l’avocat général et à la défense.

Le verdict devrait tomber en toute fin de soirée.

Source : Le Journal Des Sables

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