Monts d’Aunay | Une jeune fille de 14 ans agressée sexuellement à trois reprises par son oncle sans que sa famille ne s’en émeuve

Un homme de 54 ans a été condamné à deux ans de prison avec sursis, pour des agressions sexuelles perpétrées sur sa nièce, alors qu’elle n’était âgée que de 14 ans à l’époque des faits.

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En 2006, Anna* est âgée de 14 ans. Elle vit avec sa mère, les sœurs ainsi que le frère de celle-ci dans une maison aux Monts d’Aunay, à 30 km au sud-ouest de Caen (Calvados). L’endroit est moyen-âgeux, sans confort, les conditions sanitaires y sont déplorables. La famille y demeure en circuit fermé, ayant très peu de relation avec l’extérieur.

Cette année-là, l’adolescente sera à plusieurs reprises agressée sexuellement par son oncle, sans que le reste de la famille ne s’en émeuve.

Dix ans plus tard, en 2016, Anna vit désormais en concubinage. Elle se confie à son compagnon qui prévient les services sociaux. Une plainte est déposée.

Jeudi 5 septembre 2019, son oncle Patrick* (54 ans) a été jugé en son absence pour agressions sexuelles incestueuses sur mineure par le tribunal correctionnel de Caen.

Anna évoque trois agressions. Le reste du temps, elle vivait la peur au ventre. À la barre, elle raconte son calvaire :

«La première fois, c’était dans la cour. Il m’a dit de m’allonger, il a enlevé son pantalon et s’est frotté contre moi. Une autre fois, il a essayé dans la maison. La troisième fois, il m’a attrapée, traînée par terre jusqu’au champ de maïs, m’a enlevé ma culotte et s’est frotté contre mon ventre sans me pénétrer».

Elle explique avoir hurlé sans que personne de sa famille ne lui porte secours :

« J’avais tout le temps peur, je mettais un meuble devant la porte de ma chambre la nuit ».

S’étant enfin libérée d’un silence de plus de dix ans, Anna est en souffrance. Fragilisée, traumatisée, elle a coupé tout lien avec les membres de sa famille et tremble à l’idée de les croiser.

C’est une victime très seul :

« Je veux qu’il paie. C’est ignoble. Pourquoi il m’a fait ça ? »

La présidente lui répond :

« Parce que vous étiez là, c’est une pulsion bestiale, c’est instinctif, animal ».

L’expertise psychiatrique décrit Patrick comme un être frustre au comportement social déviant.

Lors de l’enquête, après avoir nié, il minimise :

« Je n’ai enlevé que son pantalon, pas sa culotte… Et rien qu’une fois… »

Jeudi 5 septembre 2019 à Caen (Calvados), Patrick écope de 24 mois de prison avec sursis et d’une inscription au fichier des délinquants sexuels, pour les agressions sexuelles commises sur sa nièce, alors qu’elle n’avait que 14 ans.

Les répercussions sur la santé de la jeune femme restant à déterminer, les intérêts civils que l’oncle devra verser à sa nièce seront fixés le jeudi 28 novembre 2019.

 

*Prénoms d’emprunt.

Source : actu.fr

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