Nancy | Prêtre pédophile : l’évêché rend publiques deux affaires prescrites

Dans une lettre publiée sur le site internet de l’évêché de Nancy et Toul, Mgr Papin a rendu publiques deux affaires de pédophilie commises par un abbé dans les années 1970.

Mgr Jean-Louis Papin (à droite) en compagnie de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, du cardinal Philippe Barbarin, évêque de Lyon et primat des Gaules, Mgr André Vingt-Trois et de Mgr Jacques Perrier, le 04 novembre 2007, à l'occasion de l'Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France (Archives)AFP/ERIC CABANIS
Mgr Jean-Louis Papin (à droite) en compagnie de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, du cardinal Philippe Barbarin, évêque de Lyon et primat des Gaules, Mgr André Vingt-Trois et de Mgr Jacques Perrier, le 04 novembre 2007, à l’occasion de l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France (Archives)AFP/ERIC CABANIS

La démarche n’est pas passée inaperçue. Malgré la prescription, Mgr Jean-Louis Papin n’a pas hésité à transmettre les informations concernant un nouveau cas d’abus sexuel au sein de l’Eglise.

L’abbé incriminé a été suspendu. Selon l’Est Républicain, ce dernier participait, jusqu’à récemment, à la vie du diocèse. « Deux femmes ont révélé avoir été, de sa part, victimes d’agressions sexuelles alors qu’adolescentes, elles participaient à un camp de jeunes dont il était l’aumônier», a expliqué Mgr Papin dans sa lettre ouverte. «C’était au cours des années 1970», a-t-il précisé.

Ces agressions lui ont été rapportées par les victimes en 2010 et 2016, et Mgr. Papin les avait alors signalées à la justice, mais il a été conclu qu’elles étaient prescrites. «Cette conclusion est difficile à accepter pour des victimes de tels faits, tant les conséquences sont destructrices pour elles et pour leurs proches», souligne l’évêque. Après avoir rencontré l’abbé incriminé, ce dernier a avoué les faits.

«On doit oser montrer notre indignation face à de tels actes»

Bien que les faits soient prescrits, c’est la première fois que le diocèse de Nancy-Toul communique sur une affaire de pédophilie au sein de l’Église. «L’église évolue et il était normal que notre portail internet soit utilisé pour rendre publique cette lettre. Cela coupe court aux déformations possibles. La règle dans l’Église catholique reste de dénoncer ces faits. On doit oser montrer notre indignation face à de tels actes et les mesures qui vont avec», a détaillé le diocèse, cité par l’Est Républicain.

Une communication qui répond à deux volontés de l’Eglise. Tout d’abord, «répondre au reproche fait à l’Église de cacher les cas de pédophilie en son sein. La cellule de lutte contre la pédophilie au sein de la Conférence des évêques de France auprès de laquelle j’ai sollicité un avis, m’a conseillé cette publication », relève Mgr Papin. Satisfaire, ensuite, une demande de la seconde victime qui a souhaité que des dispositions prises à l’encontre de l’abbé soient publiques. «Elle souhaitait que je rende publiques les mesures prises à l’encontre de ce prêtre. De fait, c’est une démarche par laquelle est reconnu leur «statut de victime»», a-t-il expliqué.

Ce dernier ajoute, à l’attention des responsables de son diocèse: «si des personnes venaient à vous contacter pour vous signaler des faits d’agression sexuelle dont elles auraient été victimes ou dont elles auraient eu connaissance, accueillez-les, prenez le temps de les écouter et informez-moi».

Source: Le Parisien

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