La Réunion | Un quinquagénaire condamné à 1 an avec sursis pour l’agression sexuelle de sa nièce de 9 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 28/06/2017
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Photocopie de ses recherches internet en main, Marius D. est pressé de prendre la parole face au tribunal qui le juge pour des faits d’agression sexuelle incestueuse remontant à 2015 jusqu’à début 2016.
La victime est l’une de ses nièces, une enfant âgée de 9 ans. Mais le prévenu s’empresse de crier au vice de forme à la barre.
“Je ne suis pas son oncle, je n’ai aucune autorité sur elle !”, répond-il du tac au tac. “C’est la nièce de ma femme”, fait-il comprendre.
“Vous êtes mariés donc c’est votre nièce, même s’il n’y a pas de lien de sang. Votre nièce par alliance”, lui fait remarquer le président du tribunal correctionnel.”La victime vous a toujours appelé “tonton””, relève encore un assesseur.
“Peut-être mais on m’appelait aussi “cousin” quand je suis parti en voyage à Maurice, et pourtant je n’étais le cousin de personne !”
L’homme plein de mauvaise fois s’entête encore, quitte à perdre le peu de crédibilité qui lui reste. Le dialogue de sourd laissera finalement place aux débats sur le fond de l’affaire.
La victime s’était confiée à sa mère en mai 2016 pour lui dire que son “tonton” l’avait touchée à la poitrine et au sexe à trois reprises. Deux fois à l’intérieur de la maison et une fois à l’extérieur. L’agresseur lui mettait une main sur la bouche pour ne pas qu’elle crie.
“Elle donne des détails qu’elle ne peut pas avoir inventés”, plaide Me Sabrina Pourcher pour la partie civile.
Mais à la barre, Marius D. conteste tout.
“J’aime cette enfant comme j’aime mes propres enfants. Je jouais avec elle, je la prenais sur mes genoux ou dans mes bras mais jamais avec des intentions sexuelles. J’ai 58 ans, je suis marié et j’ai deux enfants !”, clame le prévenu.
Lors de son audition en garde à vue, il avait pourtant reconnu avoir touché la victime “une seule fois et sur les vêtements”. Mais face aux magistrats, le Bénédictin au casier vierge explique avoir cédé à la pression des gendarmes enquêteurs.
“Jamais je ne lui aurais fait de mal”, répète-t-il en parlant de la fillette.
La vice-procureure Marion Menot a beaucoup de mal à le croire, estimant à son tour que la victime, décrite comme très immature, n’a pas pu inventer les détails qu’elle a donnés.
“Elle dit que la première fois, ça s’est passé dans un lit. La deuxième fois dans la maison et la dernière fois dans la cour Près d’un pied de goyavier, apprend-on au cours de l’audience…”
Elle requiert 15 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Le tonton par alliance a finalement écopé de 12 mois de prison avec un sursis mise à l’épreuve assorti d’une obligation de soin. Il est bien inscrit au FIJAIS et devra indemniser la victime à hauteur de 4 000 euros.
Au moment du délibéré, le quinquagénaire à la parole facile n’a plus dit un seul mot, apparemment sonné par la décision.
Source : Clicanoo
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