Sains-du-Nord | Attouchements sur un enfant de huit ans, deux ans de prison ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 04/01/2017
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En juin 2014, un Trélonnais – récidiviste – a agressé sexuellement un enfant de huit ans chez l’un de ses collègues de travail. L’affaire vient d’être jugée par le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe.
Dès qu’il le peut, le petit Alexandre* file jouer à l’ordinateur chez ses voisins. Un couple de Sains-du-Nord. C’est son moment de détente. Du moins ça l’était jusqu’à l’arrivée de Yannick. Un collègue envahissant.
Alexandre n’accroche pas, il lui fait peur. Ses craintes se confirmeront un jour de juin 2014. L’enfant va aux toilettes. L’homme le suit. Lui touche les parties génitales.
Les attouchements durent environ cinq minutes. L’adulte réitère, dans le salon cette fois. « Il m’a tripoté sous le pantalon », dira l’enfant aux gendarmes.
Alexandre – âgé de huit ans à l’époque des faits – est très gêné. Il se sent coupable. Encore aujourd’hui. Ce mardi après-midi, jour de l’audience, il était présent. Entouré de sa famille.
Récidiviste
À la demande de la présidente, le prévenu – mince et de taille moyenne – retrace les faits de manière franche, directe. « Le tiot était dans les toilettes. Je lui ai touché le sexe. J’ai fait une bêtise. »
Anne-Florence Spilette le reprend : « Monsieur, ce sont les enfants qui font des bêtises. Ce que vous avez fait est un délit. » Et d’ajouter : « Savez-vous ce qu’est un pédophile ? » Réponse du prévenu : « Non. » L’homme peine à comprendre certaines questions. Il est sous curatelle renforcée.
L’expert le qualifiera d’ailleurs de « débile léger » mais néanmoins « responsable » de ses actes.
« L’expert dit de lui qu’il a une tendance pédophile. D’ailleurs, le prévenu le dit lui-même, il ne maîtrise pas ses pulsions… »
Le Trélonnais le reconnaît sans mal. Il est attiré par les enfants, particulièrement ceux entre 10 et 15 ans. « Dans la rue, dans les commerces ? », l’interroge la présidente du tribunal. « Oui, partout. » Il n’en est pas à son premier dérapage. C’est le troisième. Le premier délit remonte à 2010. « C’est un pédophile, un prédateur qui s’attaque à beaucoup plus faible que lui », plaide la partie civile, représentée par Me Douay.
Le procureur insiste sur « la dichotomie entre la gravité des actes et le comportement banal du prévenu. (…) Il n’arrive pas à verbaliser l’interdit. »
Jean-Francis Créon s’appuie sur les conclusions du psychologue :
« L’expert dit de lui qu’il a une tendance pédophile. Qu’il est difficilement réadaptable. D’ailleurs, le prévenu le dit lui-même, il ne maîtrise pas ses pulsions. » Il requiert 30 mois d’emprisonnement avec maintien en détention assortis d’un suivi sociojudiciaire.
« Comment endiguer ce fléau ? », interroge Me Demory. Le conseil, pour qui « des soins s’imposent », insistera sur les capacités mentales limitées de son client. Et sur son passé. Le trentenaire a été sexuellement abusé par ses parents lorsqu’il était enfant.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Yannick Rousseaux à 24 mois d’emprisonnement avec maintien en détention.
Peine assortie d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans avec obligation de soins, interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et d’exercer une activité en lien avec un jeune public. Inscrit au FIGES, il devra en outre indemniser la victime à hauteur de 2 000 €.
*Prénom d’emprunt pour préserver l’identité de la victime mineure.
Source : lavoixdunord.fr
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