Narbonne | Trois ans de prison dont un avec sursis pour le moniteur d’équitation
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 04/11/2016
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L’affaire a été jugée au palais de justice de Narbonne cette semaine. À la barre un moniteur d’équitation aujourd’hui âgé d’une trentaine d’années.
Un moniteur d’équitation a été jugé par le tribunal correctionnel.
Ce sont les plaintes de deux adolescentes âgées de 16 ans, en 2014 et 2015, qui ont permis de mettre au jour cette affaire d’atteintes et d’agressions sexuelles sur mineures. Les faits se déroulent dans l’univers clos d’un centre équestre du Narbonnais. Vincent, aujourd’hui âgé de 36 ans, est moniteur d’équitation.
Tout commence par des flatteries sur le physique des jeunes filles par le biais de SMS : «Plus de 4 000» pour l’ensemble des faits, a souligné le procureur de la République, David Charmatz.
Évidemment, les jeunes filles «vous respectent, elles ont de l’admiration pour vous», a rappelé la présidente du tribunal, Magali Issad. Puis, les SMS deviennent plus explicites, demandant des faveurs buccales dans les box des chevaux. «Vous leur demandiez de mettre des sous-vêtements précis. Vous les embrassiez de force et vous vous masturbiez devant elles», a ajouté le tribunal.
Sans compter les pénétrations digitales vaginales qui auraient pu coûter, à Vincent, de comparaître devant la cour d’assises pour des faits de viol.
«Quelles étaient vos intentions ? C’était de salir, de choquer ?»
Parmi les SMS, il va être retrouvé une photo du prévenu en érection et envoyée à l’une des victimes. «Mais quelles étaient vos intentions ? C’était de salir ? De choquer ?» Le tribunal va aussi insister sur l’aspect manipulateur du prévenu en évoquant cette jeune fille, qui n’a pas déposé plainte.
«Elle est tombée amoureuse de vous, vous en avez profité».
Mais selon Vincent, les victimes étaient consentantes. Il ne reconnaît d’ailleurs pas la totalité des faits : il ne s’est pas masturbé dans le box devant les filles, entre autres.
Cette dénonciation va en appeler une autre. Cette fois, elle avait eu lieu en… 2004, encore dans un centre équestre du Narbonnais. Vincent avait 22 ans à l’époque, la préadolescente en avait 13 !
À 10 ans d’intervalle, les faits sont les mêmes. Malgré ce laps de temps, les séquelles psychologiques sont toujours présentes pour la jeune fille.
En 2004, la mère d’une victime avait mis en garde contre «les mains baladeuse à l’égard des gamines».
«Vous avez mis dix ans avant d’aller consulter un psychologue», a regretté le tribunal.
Tout comme Me Isabelle Fornairon, pour une des parties civiles, qui constate que sa cliente est «dévastée. Elle va se demander pendant des années si elle est responsable». De son côté, Me Pascal Clément a souligné «les contraintes morales et physiques».
«Le corps des enfants est protégé»
Le procureur de la République va rappeler que «le corps des enfants est protégé», et la difficulté, pour eux, de révéler les faits.
«Comment parler quand on est mineur ? Et les parents qui se sentent coupables de les avoir laissés».
Concernant le prévenu, le ministère public a insisté :
«Il ne prend aucunement en compte ce qui est arrivé aux jeunes filles. Aucun regret, aucun pardon».
Le magistrat a requis 3 ans et demi de prison, avec un suivi sociojudiciaire de 5 ans.
Pour la défense de Vincent, Me Bérengère Lécéa a considéré que la peine était «disproportionnée». Elle est revenue sur les dépositions de la victime de 2004 qui était une «relation consentie».
Elle a voulu également instiller le doute : «Comment peut-on expliquer que ces jeunes filles ont voulu continuer l’équitation ?»
Le tribunal a condamné Vincent à trois ans de prison, dont un avec sursis assortis d’un suivi sociojudiciaire d’une durée de 5 ans. Il a également l’interdiction de fréquenter des lieux, entrer en contact ou d’exercer une profession en lien avec des mineurs.
Source : http://www.ladepeche.fr/
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