Messery | Pour traquer un pédophile présumé, il placarde son portrait dans la ville

A  Messery, un père de famille Genevois a alerté la population sur les agissements pédophiles présumés de ses beaux-parents, installés dans le village depuis mars. Selon la loi française, ses affiches sont diffamantes puisque le jugement n’a pas été rendu. Brisé, ce père ne lâchera rien: il veut dénoncer l’hypocrisie de la justice suisse.

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Depuis une quinzaine de jours, les habitants de Messery n’échappent pas aux affiches dénonciatrices de Monsieur S. A la boulangerie, sur Facebook, l’information se propage : un couple de Suisses, accusé de pédophilie s’est installé dans le village.

Le faire savoir, c’est ce que voulait Monsieur S.

« L’homme a avoué ses actes pédophiles, il y a des vidéos et des photos qui le prouvent. Même si le jugement doit être rendu à la fin de l’année, je devais prévenir les gens de Messery. Il y a des enfants aux alentours… »

L’histoire remonte à 2015, lorsque sa fille de 11 ans a révélé que son grand-père l’avait abusée pendant plusieurs années.

« Elle a fait ça pour protéger sa petite sœur de 4 ans quand elle a su qu’il l’avait aussi touchée. »

Depuis, les choses se sont enchaînées :

« Il y a eu des auditions, nous avons porté plainte, mon beau-père a été incarcéré 4 mois en préventive, puis il a avoué. Ensuite, nous avons porté plainte contre sa femme pour détention d’images pédopornographiques et non assistance à personne en danger. »

A l’heure actuelle, les grands-parents sont libres. « En théorie ils auraient dû remettre leur passeport. C’est tout le contraire : ils ont vendu leur maison en suisse en mars et sont venus à Messery. »

Pour Monsieur S. « c’est insupportable ». Il n’a qu’une crainte, « que la France ne les extrade pas s’ils sont condamnés en Suisse ou bien qu’ils quittent le pays avec leurs millions ».

Le père de famille a transgressé les lois :

« Je suis allé chez eux début juin car je voulais récupérer des photos de mes filles. Ils ont appelé la gendarmerie car ils avaient déposé une mesure d’éloignement contre moi. J’ai été arrêté et incarcéré deux jours vous vous rendez compte ! »

Le même jour, il déposait ses affiches en ville.

La justice suisse « trop clémente »

Lucide, il sait que sa visite chez ses beaux-parents l’a « desservi » :

« Je suis un père de famille détruit. En plus ce sont les parents de ma femme. On a condamné notre vie. Nous avons tout largué aux États-Unis, là où nous vivions. »

Monsieur S. veut dénoncer « la trop grande clémence de la justice suisse » :

« Aux États-Unis, un gars comme ça ne reste pas en liberté ! Pourquoi perdre autant de temps à attendre ce jugement alors qu’il a avoué ? Et puis pourquoi ne pas lever le tabou de la pédophilie. Il faut donner la possibilité aux enfants de parler. »

Des affiches interdites

Malgré la souffrance du père de famille, la loi ne lui permet pas d’accuser publiquement quelqu’un de pédophilie tant que la justice n’a pas rendu son verdict. Sinon, il s’agit de diffamation.

De surcroît, sur les affiches, la photo, le nom et l’adresse des grands-parents sont donnés.
Cela pourrait motiver une personne à faire justice elle-même.

« Aux États-Unis, les pédophiles sont répertoriés sur Internet avec leur adresse, tout », livre Monsieur S. pour expliquer sa démarche.

Source : http://m.lemessager.fr/

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