Valenciennes | Ils tabassent le pédophile présumé de leurs fils : deux pères face à la justice.
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 19/12/2015
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Ils tabassent le pédophile présumé de leurs fils : deux pères face à la justice Valenciennoise
Deux enfants agressés par un pédophile présumé l’an passé à Raismes. Puis des parents qui finissent par mettre la main sur le suspect à Escautpont. Et les coups pleuvent sur le suspect qui était recherché par la police… Jeudi, le père et le beau-père devaient être jugés à Valenciennes pour violences volontaires dans le cadre de la procédure du plaider-coupable.
Les faits remontent au 28 août 2014 à Raismes. Albano et Jordan* avaient alors 11 et 13 ans. En cette période estivale, les deux amis décident d’aller pêcher, dans un étang situé non loin de chez eux. « Je pensais qu’ils partaient à une dizaine, comme d‘ordinaire. Sinon, je ne l’aurai pas laissé y aller ! », glisse le père d’Albano, très éprouvé par les événements.
À son retour, « Albano a rangé ses affaires de pêche. À table, il a juste parlé d’un contrôle de pêche. » Mais quelques jours après, la mère de l’enfant est interpellée par le comportement de son fils. « Il se lavait bizarrement, il disait qu’il se sentait sale. »
« On n’a plus de jambes quand on apprend ça »
C’est une semaine après qu’elle comprendra réellement. Après que Jordan ait fini par parler à ses parents. « Une maman m’a attrapée, elle m’a dit que mon fils avait été touché par un pédophile. » Ce que confirme alors le petit garçon. Évoquant un homme qui se serait présenté comme un garde-pêche. « Il leur a expliqué que c’était interdit de pêcher dans cet étang. Ils avaient leur permis de pêche. Mais ils ont été naïfs, ils ont eu peur, ils l’ont cru », reprend Albano. Le faux garde-pêche les aurait ensuite « fait mettre à genoux, un par un. Il les a fait déshabiller. » Puis il se serait adonné à des attouchements sur les deux garçons. Avant de les menacer s’ils parlaient de ce qu’ils venaient de vivre. « On n’a plus de jambes quand on apprend ça ! », souffle la maman.
Le 6 septembre, les parents d’Albano et de Jordan déposent donc plainte auprès du commissariat. « Ils ont montré des photos aux enfants, ils ont bien reconnu leur agresseur. » Un suspect qui faisait déjà l’objet d’un avis de recherche pour des faits similaires sur Maubeuge. Quelques jours plus tard, le père de Jordan aurait aperçu le suspect sur un terril. « Il ne lui a pas parlé des enfants. Mais il s’est pris de la lacrymogène aussitôt, et ils sont tombés. Après, avec la police, on a cherché jusqu’à 20 heures, ça n’a rien donné. Ni avec le chien de la gendarmerie le lendemain. » Albano recherche la trace de l’homme à Vicoigne, mais aussi à Onnaing et Vicq… « Puis j’ai appris qu’il devait être SDF, alors j’ai cherché un peu dans ce milieu. »
« Je ne dis pas que c’est glorieux ce que j’ai fait. Mais il fallait que ce type soit arrêté »
Un sans-abri lui parle d’une cache, dans le tablier du pont d’Escautpont « où beaucoup de SDF vont l’hiver car c’est au sec ». Le père d’Albano, le beau-père et le demi-frère de Jordan s’y rendent, munis d’une lampe torche, le 22 septembre. « On avançait avec une lampe. Puis on a entendu comme un bruit de matraque télescopique. Il était caché dans un coin, avec sa matraque et une bombe lacrymogène. Je l’ai reconnu quand il s’est retrouvé éclairé. Il a voulu frapper le demi-frère de Jordan. Après, les coups sont partis. » Puis les trois hommes ont appelé la police. Pompiers, Smur et procureur sont arrivés ensuite. L’homme était inconscient, et souffrait de côtes cassées. « Je ne dis pas que c’est glorieux ce que j’ai fait. Mais il fallait que ce type soit arrêté, je n’ai pas fait ça que pour mon enfant, conclut le père d’Albano. Je n’aurai pas appelé la police si je n’avais pas eu l’intention de le leur livrer ensuite. »
* Les prénoms des deux enfants ont été modifiés pour préserver leur anonymat.
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