Montlhéry : cinq ans pour le chef scout qui avait violé des louveteaux
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 10/12/2015
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Le procureur de la République avait requis cinq ans de prison. Il a été entendu. Ce mercredi soir, Frédéric*, un ancien encadrant des « Scouts et guides de France » a été condamné par le tribunal d’Evry à cette peine dont un an avec sursis sans mandat de dépôt.
Cet ancien instituteur de Montlhéry devra également effectuer 6 ans de suivi sociojudiciaire avec injonction de soins et interdiction d’exercer une activité avec des mineurs.
« Il m’a touché le sexe. J’ai dit non, mais il l’a fait quand même… » a raconté Kevin*, 9 ans, « louveteau » victime d’agression sexuelle.
« Pourquoi je me suis laissé faire ? » s’interroge, rongé d’une « culpabilité infinie », Matthieu* qui a révélé avoir été violé au même âge par le même chef scout.
Leurs parents ont fait preuve d’une dignité remarquable ce mercredi lors du procès à huis clos de Frédéric.
Deux victimes abusées par le même prédateur à son domicile et lors de camps scouts à Saint-Michel-sur-Orge, Arpajon, Breuillet, Saint-Yon, Saint-Sulpice et en Bretagne.
Entre 2011 et 2012 sur Kevin, où lors d’un camp, il masturbe l’enfant et lui demande de le masturber à son tour, mais Kevin refuse.
De 2012 à 2013 sur Matthieu, à Breuillet, où l’enfant masturbe le criminel deux fois.
Et à Saint-Yon, 3 mois plus tard, Frédéric conduit l’enfant à la fellation, puis, par trois fois à son domicile, à des fellations réciproques.
L’ancien instituteur n’a pas sévi à l’école
« Des faits non commis dans le cadre de l’activité d’enseignant mais dans celle de scout » a rappelé le président sur cette affaire qui avait suscité l’émoi à l’école « du parc Mirablon » où enseignait Frédéric, aujourd’hui en formation de menuisier dans les Hautes-Alpes, après avoir été incarcéré 25 mois en détention provisoire, durant laquelle il a tenté de mettre fin à ses jours, puis obtenu un traitement de
« castration chimique ».
« Je ne compte pas arrêter les médicaments car je suis débarrassé de l’invasion des pulsions. Je suis toujours pédophile, mais c’est une partie de la solution » a expliqué Frédéric, 35 ans, dont le visage juvénile lui fait paraître 15 ans de moins.
Selon sa défense, un prévenu « au profil atypique », qui a confié avoir pris conscience de sa pédophilie dès ses 18 ans, et qui malgré les mises en garde de psychologues consultés à 24 ans, a continué dans l’enseignement « par vocation depuis l’enfance ».
Accro aux vidéos pédopornographiques dont aucune n’a été retrouvée, il a avoué ses crimes après que Matthieu a révélé le viol. Frédéric a alors avoué les faits commis sur Kevin. « Je voulais consacrer ma vie à aider les enfants, j’ai fait tout le contraire », reconnaît-il.
*Les prénoms ont été modifiés
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