L’affaire Emanuela Orlandi

Emanuela Orlandi, 15 ans, a disparu en juillet 1983 dans la cité du Vatican sans laisser de traces.

Emanuela Orlandi
Emanuela Orlandi

Le mystère plane toujours autour de sa disparition.

Selon certaines sources elle aurait été enlevée par un cardinal membre d’un réseau pédophile; d’autres sources prétendent qu’elle a été enlevée par un truand qui a perdu des dizaines de millions d’euros quand la banque liée au Vatican s’est effondrée.
Un groupe turque anti chrétien a même déclaré détenir la jeune fille afin de s’assurer de la libération de Mehmet Ali Agca, qui a tenté de tuer le pape Jean Paul II en 1981.

Depuis, l’affaire a été classée, et le pape Francis a déclaré à la famille de la victime que la fille était au ciel.

D’après le prêtre exorciste en chef de l’église catholique, la “ fille disparue a été enterrée dans la tombe d’un mafieux; elle a été kidnappée pour être utilisée comme esclave sexuel au sein du Vatican”
Cette fille a-t-elle été assassinée après avoir été arrachée pour être la victime d’orgies au sein du Vatican?

La police a tenté de résoudre le mystère de cette disparition.

L’adolescente, 4ème sur cinq enfants d’ une famille très catholique, a été dupée par ses agresseurs qui avaient prétendu lui offrir du travail de distribution de tracts publicitaires pour un défilé des cosmétiques Avon.
En réalité le travail en question n’a jamais existé. Personne n’a été reconnu coupable et le corps n’a jamais été retrouvé.

La théorie suivie par les enquêteurs a d’abord été celle de l’enlèvement pour obtenir la libération de la personne ayant tenté d’assassiner Jean Paul II.
Mais certains initiés du Vatican ont affirmé que la fille est morte sous l’influence de la drogue lors d’une fête satanique avec des prélats.
D’autres insistent sur le fait qu’elle est encore vivante et demeure dans un couvent à la seule connaissance du Vatican.

Lors de la dernière enquête, les procureurs ont travaillé sur la piste de l’enlèvement par des truands d’une branche d’extrême droite ayant perdu des dizaines de millions d’euros après avoir investi dans la banque vaticane.
Un témoin a affirmé avoir vu le corps de l’adolescente enveloppée dans un sac poubelle et être jeté dans une bétonnière dans une station balnéaire près de Rome.

Mais depuis les juges Italiens ont clos l’enquête controversée vieille de plusieurs décennies, qui reste l’un des plus grands mystères non résolus du pays.
Malgré l’opposition farouche de la famille Orlandi, les enquêteurs ont affirmé ne pas posséder assez de preuves pour aller au procès.

Dans une récente entrevue, Pietro, le frère d’ Emanuela, témoigne de son étonnement quant au classement de l’affaire:

 “Nous voulons connaitre la vérité, quelle qu’elle soit […] Il y a de nombreuses pistes à prendre en considération. Je me demande comment personne n’ai eu le courage de dire ce qu’il s’est passé,surtout après tant d’années”.

Pietro, au centre, Frère d'Emanuela
Pietro, au centre, Frère d’Emanuela

 

La famille à toujours espéré qu ‘Emanuela soit encore vivante, et a même fait appel au pape Francis pour ouvrir les fichiers du Vatican afin de trouver de nouveaux éléments.
Mais, alors que Francis avait fait le nettoyage au sein de la banque du Vatican et semblait vouloir apporter plus de transparence à l’église , il a refusé de fournir à la famille les réponses dont ils avaient besoin.

Quand le pape a rencontré Maria, la mère, lors d’une messe en 2013, il lui a serré la main en disant:

“Emanuela est dans les cieux”.

Son frère Pietro, surpris, s’est adressé au pape:

 “Jusqu’à preuve du contraire, je vis dans l’espoir qu’elle soit toujours en vie, et j’espère que vous m’aiderez à trouver la vérité”.

Le pape se contenta de répéter:

 “Elle est dans les cieux”.

Le Pape Francis
Le Pape Francis

” Ce doit être un secret qui pèse lourdement sur l’église. Je pense que le cas a été fermé après 32 ans parce qu’ils ne veulent toujours pas ouvrir la boite de Pandore ” a déclaré Pietro.

Depuis lors, il a maintes fois essayé d’obtenir une explication du Vatican mais n’a toujours pas reçu de réponse.

 “Je veux comprendre si elle est morte ou vivante. Maintenant il dit qu’elle est morte; comment sait-il?[…] la vérité doit venir du Vatican, mais ils n’ont jamais collaboré avec les enquêteurs. Ils ont toujours entravé l’enquête. Ils ne se sont pas comporté de manière chrétienne”.

Un mois après la disparition d’Emanuela, une note émanant du bureau du premier ministre italien a été envoyée au Vatican.
Elle recommandait au Vatican de ne pas ouvrir une boîte de Pandore qui serait difficile à fermer, en faisant référence au cas Orlandi.

Pietro revendique le témoignage d’un homme lui ayant dit que Jean Paul II avait fait de la disparition d’Emanuela un secret pontifical officier, ordre que personne n’oserait rompre au sein du Vatican.

Emanuela était une musicienne de talent qui assistait aux cours du conservatoire trois fois par semaine. Elle a passé l’après-midi du 22 juin à faire les courses pour le dîner. D’après la famille,rien n’indique qu’elle se serait enfuie .

Elle a quitté la maison vêtue d’un tee-shirt blanc, d’une salopette en jean et de baskets, et a pris le bus pour se rendre au solfege de l’église Saint Appolline.

Après sa leçon, elle a téléphoné à sa sœur pour lui parler de l’offre de travail dont on lui avait fait part. Elle souhaitait en discuter avec ses parents.

C’est la derniere fois qu’ils ont entendu parler d’elle. Le soir de sa disparition, ils ont déposé un rapport de personne disparue et ont placé une annonce dans le journal afin de retrouver Emanuela.

Les jours suivants, la famille a reçu un appel de deux hommes qui ont prétendu avoir rencontré une fille correspondant à la description d’Emanuela. Ils ont affirmé, peut être pour ralentir l’enquête, qu’elle avait fui mais reviendrai pour le mariage de sa sœur en septembre.

En juillet 1983 un groupe antichrétien a affirmé détenir Emanuela afin de libérer Mehmet Al Agca, l’homme qui a tenté de tuer Jean Paul II en 1981.

Le Vatican a toujours refusé de remettre les bandes de ces conversations aux tribunaux ou a la famille.
Les journaux Italiens ont reçu des lettres d’un groupe se faisant appeler le front anti chrétien de libération turque.
Ces lettres demandaient la libération de Mehmet Al Agca, mais les enquêteurs ont découvert plus tard que la source réelle de ces lettres était la Stasi, service de renseignement d’ Allemagne de l’est.

En 1983, le pape a rendu visite à la famille Orlani. Il leur avait simplement dit que l’affaire portait sur le terrorisme international.
Quelques jours plus tard, il s’est rendu auprès d’Agca en prison et lui a donné son pardon.

 Jean Paul II serrant la main de Mehmet Al Agca
Jean Paul II serrant la main de Mehmet Al Agca

Mais Emanuela n’a pas été libérée pour autant.

D’après certains témoins, elle serait morte.

Le journaliste d’investigation Pino Nicoti qui a écrit 3 livres sur l’affaire a affirmé dans son livre publié en 2008, qu’ Emanuela avait une relation avec un cardinal et mourut la nuit ou elle a disparu lors d’un jeu sexuel qui a mal tourné.
Plus tard, le chef de l’église catholique Gabriele Amorth a affirmé qu’elle était la proie d’un cercle pédophile au sein du Vatican et a été tuée au cours d’une orgie satanique.

En 1997 les enquêtes ont été interrompues, le Vatican refusant de coopérer avec les enquêteurs Italiens.

Ercole, le père d’ Emanuela , est mort en 2004 sans avoir résolu le mystère de la disparition de sa fille.

Les parents d'Emanuela Maria et Ercole
Les parents d’Emanuela Maria et Ercole

En 2005 , un rebondissement surgit dans l affaire:

Un ancien membre du syndicat du crime, Barda Della Magliana , qui a terrorisé Rome dans les années 1970 a 1980, a affirmé que le gang avait enlevé Emanuela. Les profits de ce groupe ont été blanchis via la Banco Ambrosiano, une banque étroitement liée à la banque du Vatican. Mais la banque s’est effondrée en 1982 et son chef Roberto Calvi a été retrouvé pendu a Blackfriars Bridge, Londres.

Le chef de gang, Enrico” Renatino” De Pedis voulait récupérer l’argent et a utilisé Emanuela afin de faire chanter le Vatican.

La revendication a été corroborée par Sabrina Minardi, ancienne maîtresse de Pedis.

Elle a déclaré aux enquêteurs qu’elle avait vu le cadavre d’Emanuela jeté dans une bétonnière en novembre 1983.
Emanuela avait d’abord été emmenée dans une maison en bord de mer puis dans un appartement avec une grande cavité souterraine situé sur la colline de Janicule à proximité du Vatican. Elle a ensuite été confiée a un prêtre.

Toujours d’après ses dires, des personnes affluentes du Vatican , y compris l’archevêque Paul Marcinkus, sont impliquées dans l’affaire.

L'Archevêque Paul Marcinkus
L’Archevêque Paul Marcinkus

Certains propos de Sabrina Minardi sont erronés mais d’après le procureur Giancarlo Capaldo ceux- ci sont convaincants.
La cave souterraine sur la colline avait certainement été utilisée comme une prison.
L’enquête a redémarré et 6 personnes ont été mises en examen en tant que suspects, Minardi y compris, bien que Pedis ait été abattu entre temps par des rivaux.

Suite à une fuite, on a appris qu’une tombe secrète a été donnée au patron du crime. Cette tombe est attachée à l’immeuble même ou Emanuela avait ses leçons de musique.

En 2012 les enquêteurs ont ouvert son tombeau incrusté de diamants et ont trouvé d’autres restes humains, y compris le crâne d’une jeune fille. Cependant les tests ADN ont montré que ces ossements n’étaient pas ceux d’Emanuela.

Le procureur Giancarlo Capaldo a décrété que les habitants du Vatican savaient ce qui se passait et que leur parole devrait être mise en doute. Suite à cette déclaration, le procureur a été rétrogradé au rang de sous ministre et un nouveau procureur a repris le dossier.

Au fil des décennies, les membres de la famille ont été accablés de fausses pistes et autres canulars: ils se sont déplacé jusqu’à Londres ou Emanuela aurait été vue dans un hôpital psychiatrique;
Une femme d’un couvent luxembourgeois a prétendu être Emanuela;
Un paparazzi a même volé des tampons dans les poubelles de la famille et a prétendu avoir effectué des tests ADN prouvant qu’Emanuela était vivante et se faisait passer pour la femme de son frère Pietro.

Au milieu de toutes ces fausses pistes la famille pense que des preuves cruciales ont été ignorées.

Agca a passé 19 ans dans une prison Italienne avant de revenir en Turquie.

En décembre dernier, il a conduit à travers les Balkans jusqu’à Rome et a demandé a être interrogé par les enquêteurs sur l’affaire Orlandi.
À la plus grande déception de Pietro, Agca a été reconduit a la frontière et son témoignage n’a pas été pris en compte.

Lors d’une émission de télévision Italienne il a cependant révélé que la fille a été enlevée sur ordre du gouvernement Iranien afin d’obtenir sa liberté, avec l’aide intérieure du Vatican:

“Après mon retour en Turquie, Emanuela Orlandi a été libérée et envoyée au Vatican. Maintenant, elle est dans un couvent de telle sorte que la complicité du Vatican avec le gouvernement Iranien ne soit jamais révélé

 

Pietro à récemment déclaré aux journalistes:

“Il y a tellement de théories , chacune pire que la précédente. Et chacune d’elle a une part de vérité. Il y a toujours eu beaucoup d’obstacles pour nous éloigner de la vérité”.

En avril 2015, le procureur a demandé la fermeture de l’affaire, en disant que les témoins entendus n’étaient pas fiables et qu’il n’y avait pas assez de preuves pour aller au procès .

Dans un remarquable acte de défiance, Capaldi, l’ancien procureur, a refusé de signer le document.

L’affaire a été close en dépit de son opposition.

Article traduit par Wanted Pedo.

Source: http://www.dailymail.co.uk/

 

 

 

 

 

 

 

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