Saint-Pierre | Le tonton scatophile condamné à 3 ans de sursis

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Je ne me suis pas contrôlé, c’est à cause des vidéos
L’homme addict à la pornographie s’en est pris à une des amies de ses petites nièces. Il a été condamné pour agression sexuelle imposée à un mineur.

Les faits remontent à il y a une dizaine d’années. Anli est hébergé chez sa sœur à Saint-Louis. Cette dernière accueille régulièrement les enfants de ses amies. Anli, qui n’a pas d’enfant, est ainsi souvent entouré de mineurs. Un jour, l’homme s’enferme dans la chambre avec une amie de sa nièce pour lui imposer une agression sexuelle sur fond de scatophilie.

La victime se confie à sa sœur qui donne l’alerte.

Jugé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre, l’homme reconnait en partie les faits. Si son casier judiciaire ne fait mention d’aucune condamnation jusqu’à présent, l’historique de ses recherches entreprises sur le net démontrent une consommation importante de vidéos pornographiques à caractère scatophiles, consistant à uriner ou déféquer sur une personne.

Entendue, sa femme confirme également ses demandes sexuelles particulières dans l’intimité.

“C’est à cause des vidéos”

En dépit d’un air penaud et inoffensif, Anli est pleinement conscient des faits qu’il a commis, note l’expertise psychiatrique. L’homme présente par ailleurs une altération de sa construction identitaire et de sa sociabilisation. Anli confie avoir lui-même été victime de viols durant son enfance.

“Je ne me suis pas contrôlé, c’est à cause des vidéos”, s’est justifié l’homme, qui vit désormais chez une autre de ses sœurs, entouré d’autres enfants.

“À partir de maintenant, je vais arrêter”, a-t-il tenté de rassurer le prétoire. Une promesse qui semble difficile à tenir. L’année dernière, Anli a fait l’objet d’accusation de viol sur mineure à Mayotte. Une procédure finalement classée sans suite. “J’aimerais avoir de l’aide pour oublier les films porno”, précise-t-il encore.

160.000 mineurs victimes de violences sexuelles

“Comment une enfant peut se construire après avoir vécu cela. Comment une mère peut vivre avec ce poids ?”,

a recentré les débats Me Frédéric Hoarau pour les intérêts de la victime et de sa mère.

L’enjeu pour la jeune fille, aujourd’hui âgée de 17 ans, est de “construire sa propre image et pas celle dégradée et salie que le prévenu lui a imposée”, a-t-il témoigné de la souffrance difficile à surmonter.

160.000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année. “Les faits sont un fléau prégnant”, a rappelé le représentant du ministère public. La parole crédible de la victime “plus que celle du prévenu” vient ici caractériser les faits, d’autant qu’Anli présente un profil inquiétant, a souligné le parquet.

Les réquisitions du parquet ont été suivies. Anli est condamné à 3 ans de sursis probatoire. Il a l’obligation de soigner son addiction à la pornographie, de réparer les dommages et l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et sa mère.

La peine a été assortie de 10 ans d’interdiction d’activités en lien avec des mineurs et une inscription au fichier des délinquants sexuels. Il devra régler la somme de 4.000 euros de préjudice moral à la victime et, de même, 600 euros à la mère de cette dernière, également constituée partie civile.

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