Rennes | Condamné par le tribunal correctionnel à deux ans de prison ferme

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Il affirme avoir agi dans une “perspective d’artiste”
L’affaire a débuté le 5 avril 2022, lorsque l’ex-compagne de l’homme avait porté plainte. Sa plus jeune fille, qu’elle avait trouvée dans un “état de détresse très avancé” lui avait confié que son père l’avait “attouchée sexuellement”.

Entendue près d’un an plus tard par les enquêteurs, l’adolescente avait raconté avoir subi des “caresses” dans le “bureau” de son père en présence de ses frères alors qu’elle n’avait que 11 ans.

“Tu me grimpais dessus pour m’empêcher de travailler, alors je t’ai tripotée pour que tu me foutes la paix“,

lui avait-il ensuite expliqué des années plus tard.

C’était une mauvaise méthode, mais c’était la seule que j’avais.”

La parole s’était alors déliée dans la famille à la suite de ces révélations : ses deux belles-filles avaient elles aussi confié avoir été agressées sexuellement par leur beau-père.

Dès qu’on avait un short court, il nous traitait de salopes, de petites putes“, avait raconté l’une d’elles.

Elle décrivait également les “mains” régulièrement posées “autour de ses parties intimes“, qui la poussaient à “s’éloigner à l’autre bout du canapé“.

L’un des fils avait aussi révélé que son père leur montrait des “films qui devaient rester hors de la vue des enfants”, dans lesquels de jeunes filles étaient “dénudées” et où les “expressions” se “rapportaient constamment au champ sexuel”.

Le prévenu leur avait d’ailleurs confié qu’il était “attiré par les filles de moins de 15 ans“.

Les enfants filmés sous la douche

Lors de la perquisition de son domicile, des “créations textiles” avec des “culottes” avaient été retrouvées jusque dans les chambres des enfants.

Plus de 1.000 “montages photos et vidéos à caractère sexuel avaient aussi été découverts dans son ordinateur et son téléphone portable : elles mettaient la plupart du temps en scène ses filles et ses belles-filles photographiées “sous la douche” et “dans leur sommeil“.

Les jeunes enfants avaient même fini par développer une “paranoïa” : ils avaient été jusqu’à “boucher” les moindres “trous” pour empêcher leur père de les filmer. Le sexagénaire assure pourtant devant le tribunal correctionnel de Rennes que ces images n’ont pas été “diffusées“.

L’homme dont l’expertise psychiatrique a souligné la “grande érudition” reconnaît tous les faits, mais affirme avoir agi dans une “perspective d’artiste“.

Reste que sa “sexualité sans limite” a interrogé les juges rennais.

On est complètement en dehors de la réalité“, s’agace le président du tribunal.

C’était un épisode de déraison, j’ai mélangé des choses qui n’auraient pas dû l’être“, a-t-il fini par admettre.

Deux ans de prison ferme

La procureure de la République avait requis quatre ans de prison ferme et un an assorti d’un sursis probatoire pendant deux ans, avec l’obligation de se soigner, l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et son inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles à l’encontre de l’individu qui n’a aujourd’hui plus aucun contact avec ses quatre enfants et deux belles-filles.

L’avocate du prévenu, Maitre Julia Gaudin, avait pour sa part plaidé une peine intégralement assortie du sursis probatoire car son client avait “tout reconnu“.

Le tribunal a finalement amoindri les réquisitions du parquet : l’homme a écopé de deux ans de prison ferme et de trois ans sous sursis probatoire, avec les obligations et interdictions demandées par le ministère public.

Le sexagénaire devra aussi verser 10.000 € de dommages et intérêts aux parties civiles.

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