Maine-et-Loire | Un père de 39 ans a été condamné par le tribunal correctionnel d’Angers

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Il lui avait donné 100 euros afin d’acheter son silence
Un père de 39 ans a été condamné par le tribunal correctionnel d’Angers pour avoir agressé sexuellement à plusieurs reprises sa fille de 12 ans les nuits où il avait sa garde.

Dans la vie de cette jeune fille de 12 ans, il y a eu un avant et un après : comme souvent, dans les affaires d’inceste. Pendant deux mois, entre février et mars, elle a été la victime de son père. Lui qui avait pourtant essayé d’acheter son silence avec un billet de 100 euros.

Mais, après six ou sept attouchements sexuels, le huis clos familial s’est levé. La jeune fille a fini par se confier à sa mère. C’était un vendredi. Je croyais qu’il l’avait frappée. Elle m’a dit que non, c’était plus grave, témoigne la mère de l’adolescente à la barre du tribunal correctionnel d’Angers, ce mercredi 22 octobre 2025.

Il n’était pas question d’attendre le lendemain ou une semaine… Je l’ai emmenée tout de suite au commissariat.

Les parents de la jeune fille se sont séparés un an après sa naissance. Elle a toujours vécu chez sa mère, mais se rend quelques fois, avec ses frères et sœurs, chez son père.

Si les choses se passaient plutôt bien jusque-là, explique-t-elle aux policiers, le comportement de son père change en février. Lorsque tout le monde dort, l’homme de 39 ans rejoint sa fille, qui dort dans le salon. Il la touche.

Les déclarations précises et modérées de la jeune adolescente, rapporte la présidente du tribunal, s’opposent à celles plus confuses du père :

“Monsieur je vais être claire, je ne comprends rien à ce que vous dites”, le reprend la magistrate.

“Rien n’est clair, rien n’est compréhensible. Vous ne dites jamais deux fois la même chose”.

Le prévenu agace, fait des détours, ne répond jamais directement, se perd dans ses versions.

Aux enquêteurs, le père a décrit sa fille de 12 ans comme manipulatrice. Le trentenaire conteste les attouchements et peut reconnaître, parfois, un geste malencontreux sur sa poitrine. Aussi, il ne trouve pas d’explications crédibles au message qu’il a envoyé à sa fille, dans lequel il lui reproche de ne plus venir chez lui :

“Je parle sérieusement… Tu ne veux pas venir parce que tu penses que je vais t’embêter la nuit ?”

Puis, tour à tour, le prévenu évoque des coutumes de sa communauté afin de vérifier si son enfant est vierge , des épisodes de “possession par des ancêtres”. S’il n’existe pas de pathologie chez le père de famille selon le psychiatre qui l’a examiné, ces explications seraient davantage une posture de déni.

Et la jeune fille dit la vérité , résume l’avocate de la partie civile. C’est la raison pour laquelle il est extrêmement confus.

Le père de 39 ans a été reconnu coupable et condamné à une peine de 18 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant de deux ans.

Quant à sa fille, qu’il accuse de manipulations , la magistrate du parquet est revenue sur son audition. À la question, qu’attends-tu de la procédure ?

Elle répond qu’elle souhaiterait une vie normale et ne plus trop le voir. Mais qu’elle aimerait quand même qu’il puisse voir sa famille.

Cela démontre bien qu’elle n’a aucune volonté de l’enfoncer ou de lui nuire.

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