Ille-et-Vilaine | Un Témoin de Jéhovah condamné jeudi 2 octobre à Rennes à deux ans de prison ferme

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Pédocriminel En liberté

Il était devenu un grand frère qui instaure une relation de confiance
Un Témoin de Jéhovah, a été condamné jeudi 2 octobre à Rennes à deux ans de prison ferme et trois avec sursis pour des fellations imposées à une fillette de 12 ans de sa communauté, dont il était devenu le « confident ».

Steve G. avait 24 ans en 2017 lorsqu’il s’était installé à Rennes. Il avait alors connu pratiquement aussitôt la famille de sa jeune victime.

Mais dans ce mouvement religieux en « vase clos » où règne «l’omerta », l’affaire n’avait pas éclaté avant l’été 2022, a-t-il été expliqué à son procès.

La sœur aînée de la jeune adolescente s’était inquiétée en découvrant « une bouteille de bière vide sous son lit »… La petite allait alors « très mal », dira-t-elle bien plus tard aux enquêteurs.

Incapable de verbaliser les faits, l’enfant avait écrit:

« On a abusé de moi » sur son téléphone.

« Qui ? » lui avait donc demandé sa sœur.

« Steve », avait-elle répondu.

Un signalement avait alors été fait sur la plate-forme nationale des signalements de violences sexuelles.

« Une relation de confiance »

Pendant un an et demi, alors que Steve G. s’apprêtait à épouser une femme de leur communauté, les séances de « porte-à-porte » communes avaient rendu les deux « très proches ». « Tout le monde » l’avait vu, mais personne n’avait rien su des « fellations » qu’elle avait dû faire à son « confident ».

À l’époque, cette jeune fille d’un « niveau d’intelligence supérieur à la moyenne » évoluait dans un contexte familial compliqué : Steve G. était devenu « un grand frère » qui instaure « une relation de confiance ».

En parallèle du signalement, la mère de l’enfant avait donc « avisé les autorités religieuses » des Témoins de Jéhovah, même si la jeune fille était encore « dans l’impossibilité de relater » ce qui lui est arrivé. Il lui faudra un an pour être entendue par la police.

« Les ministres du culte disent qu’ils se sont assurés qu’ils avaient obligation de dénoncer les faits… Sous-entendu : sinon, ils ne l’auraient pas fait »,

grince d’ailleurs Me Pol Pitois, avocat de la partie civile.

« Excommunié » avant d’être « réintégré » au sein de sa communauté

Ces cadres des Témoins de Jéhovah avaient alors décidé d’entendre Steve G., qui avait « reconnu » les faits devant eux. Il avait donc dans un premier temps été « excommunié » : la communauté impose en effet de faire « vœu de chasteté » et proscrit « les rapports bucco-génitaux ».

Il s’agissait d’ailleurs à ce sujet de la « première expérience » sexuelle du prévenu.

« Ces faits ont été commis il y a huit ans, il a reconnu les faits et entamé un suivi psychologique dès 2022 »,

avait insisté son avocate, Me Sophie Laurent, pour qu’un « sursis probatoire intégral » soit prononcé.

« Aucun élément » ne laisse craindre une réitération des faits, selon elle. Steve G. a finalement écopé de deux ans de prison ferme et de trois avec sursis.

« Réintégré » chez les Témoins de Jéhovah, alors que sa victime a, elle, quitté la communauté, il sera prochainement convoqué devant un juge d’application des peines (JAP) pour envisager une éventuelle « alternative » à la prison.

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