Lille | Samir Belkhodja écope de prison ferme pour proxénétisme de mineurs

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Il dirige un réseau de prostitution depuis sa cellule
Samir Belkhodja se défend très mal. Son avocat allume tous les contre-feux possibles. Cela n’empêchera ce proxénète, à la fois très jeune et déjà expérimenté, d’écoper de trois années de détention supplémentaires.

Au micro, Samir Belkhodja prend une petite voix, balance des phrases d’écolier.

Une stratégie ? Celle du grand costaud de 23 ans, à la crinière de lion et à la maturité encore en gestation ?

La présidente Audrey Bailleul le fusille

« Vous êtes incarcéré pour proxénétisme et vous continuez à profiter de la prostitution de votre copine. Elle a quinze ans… »

Belkhodja est un itinérant de la vie carcérale. Passant par les prisons de Valenciennes, Maubeuge et, maintenant, dans la métropole lilloise, à Sequedin. Lors d’une fouille de sa cellule, trois téléphones seront découverts. En parallèle, L., sa compagne supposée, quinze ans et peut-être bien proxénète supplétive, a peut-être bien tenté de poignarder un rival du suspect.

Le récidiviste édulcore :

« On rigolait ».

Ni L., gamine à la dérive, ni J., 16 ans, que Belkhodja est maintenant accusé d’avoir forcé au tapin, ne sont dans le prétoire. Ce natif de Maubeuge doit affronter des écoutes téléphoniques. Une ligne dédiée à une annonce de prostitution a été placée sous surveillance. On y entend le prisonnier réclamer de l’argent à -au moins- une travailleuse du sexe. Les fonds doivent arriver de façon indirecte, par une autre troisième jeune fille. J. ne veut plus travailler ? Sur les bandes, on entend Belkhodja menacer sa famille.

Le récidiviste édulcore maintenant :

« On rigolait. C’était pas du tout sérieux. »

La présidente souligne :

« Dès que J. veut prendre sa liberté, c’est vous qu’on appelle ».

Frédéric Dartigeas, l’avocat chargé de défendre les intérêts de J., raille :

« Nous avons affaire à un lover boy. Un homme profitant de son emprise sur une jeune fille qui s’amourache. »

En défense, Vincent Demory tente de tordre le dossier dans tous les sens. Tente, par cet essorage, d’en faire suinter quelques éléments appuyant un racolage totalement volontaire de la part de l’adolescente. Sanction : trois ans de prison pour Belkhodja, et 3 000 € d’amende.

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