Oullins-Pierre-Bénite | Les témoignages de victimes s’accumulent

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L’enseignant demandait aux autres élèves de se retourner avant de toucher le corps de ses victimes
Au moins une dizaine de personnes ont témoigné d’agressions sexuelles qui auraient été commises par un ancien professeur de français du lycée privé Saint Thomas d’Aquin. Le parquet de Lyon a ouvert une enquête et l’établissement va lancer une plateforme pour permettre aux victimes de se manifester.

Le poids du silence a longtemps pesé sur les épaules d’Arnaud pendant plus de 35 ans.

Interne au lycée Saint-Thomas d’Aquin à Oullins à la fin des années 80, il a subi des agressions sexuelles d’un professeur de français.

Il a partagé son témoignage sur les réseaux sociaux fin mars sur un groupe Facebook d’anciens élèves.

Contacté par notre rédaction, l’homme qui vit toujours dans la région lyonnaise nous explique avoir brisé le silence car il ne se savait pas seul.

Il était persuadé qu’il y avait d’autres victimes.

Il a vu juste.

Depuis, ils sont plusieurs à s’être manifestés, une dizaine selon nos informations.

Parfois, les agressions ont été commises en plein cours.

L’enseignant demandait aux autres élèves de se retourner avant de toucher le corps de ses victimes.

“Personne n’a rien dit”

Arnaud souhaitait dénoncer l’omerta autour de cette affaire, “tout le monde savait et personne n’a rien dit”, nous a-t-il dit.

Il accuse des membres du personnel de l’établissement scolaire d’avoir été au courant et de ne pas avoir assez fait pour protéger les élèves.

Cet enseignant est mort en 2000.

Le directeur actuel de l’établissement a indiqué à l’association des anciens élèves avoir effectué un signalement au procureur de la République après avoir pris connaissance du premier témoignage.

Le parquet a ouvert une enquête des chefs d’agression sexuelle sur mineur et de viol sur mineur.

De son côté la direction du lycée catholique d’Oullins nous dit vouloir que la parole se libère.

D’après nos informations, une plateforme sera mise en ligne la semaine prochaine pour permettre à des victimes potentielles de se manifester de manière autonome.

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