Meuse | Roger C. ancien gendarme condamné à 12 ans de réclusion criminelle

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Il était en fait un prédateur sexuel
Roger C. 72 ans, ancien gendarme – décrit comme un père exemplaire et un voisin dévoué – était en fait un prédateur sexuel, qui a violé une adolescente de 14 ans au moins cinq fois entre 2012 et 2013. Il a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Meuse, ce 31 mars.

Selon les témoignages lus devant la cour d’assises de la Meuse, à 72 ans, Roger C. présente les traits du “papy modèle”

« Bon père », « mari exemplaire», «adoré de ses petits-enfants»

Pourtant, depuis ce lundi 31 mars, celui qui fêtera ses 73 ans ce 2 avril dort en prison.

En effet, l’ancien gendarme a été reconnu coupable. Coupable d’avoir violé à plusieurs reprises – cinq, selon Lise*, la plaignante – une ado qui avait alors 14, puis 15 ans entre l’été 2012 et le début de l’année 2013. 

Coupable d’être devenu le patriarche de substitution d’une famille « profondément carencée », qui n’a jamais cru son enfant.

Deux jours après avoir déposé plainte, en mars 2013, alors qu’elle avait 15 ans, Lise a été « placée » pour la préserver de géniteurs qui ne lui accordaient aucun crédit.

Impossible que l’ancien gendarme serviable et dévoué ait abusé de leur gamine. C’est en substance ce qu’ils ont martelé dans leurs innombrables courriers. Mais la cour n’a pas cru à cette version des faits.

En dépit d’une « manipulation » fomentée par l’ancien beau-frère de Lise (le grand absent très “présent” de ces trois jours d’audience), Roger C. n’avait de toute façon aucune version plausible à lui opposer. 

« Psychorigide », « sans affect ni empathie », selon la psychiatre qui l’a expertisé, l’accusé n’a témoigné « aucune once d’humanité », comme l’a affirmé l’avocat général, envers Lise, qui avait pourtant terminé la première journée du procès à l’hôpital après s’être effondrée à la barre.

Déjà condamné pour agression sexuelle sur mineure

« Elle est triplement victime », ajoutait Benjamin Thorez.

« Victime d’un crime odieux, de parents déficients et de l’attitude de Roger C. face à sa douleur. Tous les témoignages qui lui sont défavorables sont faux ou destinés à lui causer du tort », insistait le magistrat, à destination d’un accusé resté de marbre, du début à la fin de son procès.

En effet, le directeur d’enquête, les experts, ses anciens employeurs, les juges qui l’avaient condamné pour agression sexuelle sur mineure, en 2009, sa fille, qui l’avait surpris à moitié nu en compagnie de Lise, et même son épouse, auraient, selon lui, mal interprété les faits. 

Ça fait beaucoup. Trop, en tout cas, pour la cour d’assises, qui a suivi les réquisitions du parquet en le condamnant principalement à 12 ans de prison ferme.

« Si on est vraiment serviable, on a des amis, des gens qui viennent témoigner pour vous », lançait M° Dubaux, l’avocate de la plaignante, en désignant une salle vide.

« Ce serait un père aimant et dévoué mais pas un enfant est venu le soutenir en trois jours de procès. Moi, si mon père est poursuivi à tort pour viol, je suis là ! »

Pendant plus d’une heure et demie, M° Royer, l’avocat de la défense, a relevé les incohérences qui maculent cette procédure trop longue.

La rétractation (très) ponctuelle de Lise, l’absence d’éléments matériels, le doute, ou les doutes qui barbouillent ce dossier. 

Pas suffisamment pour emporter la conviction des jurés, qui ont décidé, du quantum de la peine que Roger C. devait purger, « à la majorité absolue. »

* prénom modifié 

 

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