Foix | Correctionnalisation de viols incestueux sur mineure de 12 ans

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2 années de viols et agressions sexuelles sanctionnées par 2 ans de prison
Un Ariégeois de 40 ans était jugé hier mardi 17 janvier pour des faits d’agressions sexuelles à l’encontre de sa belle fille. Jugé coupable, il est directement parti purger sa peine en prison.

En 2019, Amélia* parle pour la première fois à ses proches des relations incestueuses dont elle est victime depuis 2017. Lorsque son beau-père Cédric* commence à avoir des gestes et des paroles inappropriées, la jeune fille n’a que 12 ans.

Attouchements au niveau des parties intimes, paroles déplacées, et même pénétrations digitales… Amélia finit par tout raconter dans une lettre, adressée à sa mère. Amélia s’est aussi confiée à d’autres amis proches, sur ce qu’elle a subi pendant plus de 2 années.

Finalement, la jeune fille porte plainte contre Cédric.

Au tribunal, lors de son procès le 17 janvier, ce dernier avoue avoir « eu des paroles qu’il n’aurait jamais dû avoir« , et il affirme qu’il a seulement pris sa belle-fille une fois dans ses bras et que ses mains ont « effleuré » ses parties intimes.

Les autres accusations à son égard ne seraient que des mensonges. Désormais majeure, Amélia a refait sa vie, attend un enfant et a quitté l’Ariège. Dans sa plaidoirie, son avocate précise :

« Qu’elle est surtout là aujourd’hui pour retrouver sa place de victime« .

L’attitude du prévenu surprend l’assistance. Avec de lourds sous-entendus, il s’adresse au tribunal, expliquant qu’il aurait eu des « jeux de regards » avec Amélia.

« Ce n’était pas qu’avec moi, on a eu aussi des problèmes avec des invités à la maison […] Elle s’habillait court, elle voulait peut-être se montrer, je sais pas« , complète Cédric.

A un autre moment, il justifie en partie ses actes déplacés par une relation fortement dégradée en 2019 avec sa compagne, la mère de Amélia. Il affirme souffrir de la situation depuis deux ans, puisqu’il est « montré du doigt« , et « sali » par les « mensonges » de la petite.

« A vous entendre, on dirait que c’est surtout vous, la victime, s’étonne le substitut du procureur de la République, Benoît de Saintignon. J’attendais de votre part un positionnement moins centré ».

« Chantage », « abus d’autorité » et faits d’agressions précisément décris par Amélia, à plusieurs reprises et à différents témoins : le Ministère public requiert contre Cédric une peine de 30 mois de prison dont 6 mois avec sursis probatoire, assortie d’une interdiction de contact avec sa belle-fille et une interdiction d’exercer un métier en contact avec des mineurs pendant 5 ans.

L’avocate de la défense met en évidence la personnalité « borderline » de Amélia, son besoin de reconnaissance et d’amour, et la fragilité décrite dans le bilan psychologique réalisé sur la jeune femme dans le cadre de l’enquête. Elle insiste aussi sur la coopération de son client, qui a effectué la totalité de son contrôle judiciaire sans résistance.

La plaidoirie ne suffira pas à éviter la prison à Cédric : le tribunal s’accorde sur un emprisonnement immédiat, pour une peine de 30 mois dont 24 fermes et 6 mois avec sursis probatoire. La peine est assortie d’une obligation de soins et d’une interdiction de contact avec Amélia, et d’exercer un métier en lien avec les mineurs de moins de 15 ans. Le prévenu doit aussi verser la somme de 5000 € de dommages et intérêts à la partie civile.

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