
Paris | Trois hommes soupçonnés de « proxénétisme de cité » incarcérés
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 18/02/2025
- 16:17
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Rastas, cheveux courts ou frisés, les trois hommes sont seulement âgés de 18, 19 et 20 ans.
Ces deux chômeurs et ce lycéen sont soupçonnés d’être des « proxénètes de cité ».
Ils auraient, depuis environ trois semaines à Paris, à Saint-Maurice et à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), prostitué une jeune fugueuse âgée de 16 ans.
Lundi soir, ils ont tous été écroués dans l’attente de leur procès, qui se tiendra le 1er avril devant la 15e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Ils souhaitaient être jugés immédiatement mais la victime, mineure et absente, n’était pas représentée par un administrateur ad hoc.
Et l’affaire, complexe, est arrivée à 19 heures entre les mains des magistrats, déjà lourdement chargés.
C’est dans la nuit de jeudi à vendredi, rue du Docteur-Goujon (XIIe) que ces trois garçons sont tombés dans le filet de la justice, grâce à la vigilance d’un riverain.
Vers 21h40, ce bon samaritain contacte la police, après avoir surpris ce qu’il croit être des cambrioleurs encagoulés et une femme qui semblait apeurée sur un balcon.
Les policiers arrivent rapidement sur place.
Ils montent au 6e étage et tombent sur deux garçons.
Ceux-ci expliquent qu’ils ont loué cet appartement pour quatre jours.
Dans une chambre, l’attention des fonctionnaires est attirée par une très jeune femme qui semble terrifiée.
Elle leur explique que, depuis un mois, elle est aux mains de ces hommes qui la forcent à se prostituer.
Un peu plus tard, un troisième suspect est arrêté, alors qu’il arrive dans ce logement.
Le trio est placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire.
La jeune fille raconte qu’elle a été enrôlée dans le Val-de-Marne, où elle résidait avant d’être vendue à des clients de la prostitution.
Les investigations auraient démontré que cette équipe passait des annonces sur des sites spécialisés, louait des appartements, assurait la sécurité durant les passes et récupérait tout l’argent.
« J’ai honte, je regrette ce qu’on me reproche »
Durant leurs auditions, les trois hommes nient les faits qui leur sont reprochés.
Le plus jeune fréquente encore les bancs du lycée.
Cet habitant d’Alfortville (Val-de-Marne) a redoublé sa terminale dans le domaine des systèmes énergétique et climatique.
Il est boursier, voudrait poursuivre en BTS et son casier judiciaire est vierge.
Enfin presque, il a tout de même été condamné par le juge des enfants pour des faits de vol et de violence.
« J’ai honte, je regrette ce qu’on me reproche », souffle-t-il dans le box de la salle d’audience.
Son avocate, Me Sarah Monchalin, souligne que son client est encore un très jeune homme apeuré et honteux.
« Il serait dommage de casser sa dynamique scolaire », ajoute-t-elle.
Le deuxième, qui vit entre Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et Ivry-sur-Seine, ne travaille pas.
Il aurait des relations conflictuelles avec sa mère.
Il cache des choses, veut s’imposer et diriger l’entretien avec l’enquêteur de personnalité qui l’interroge.
Jamais condamné, il est sans emploi, fume quinze joints par jour et consomme du protoxyde d’azote.
Son conseil, Me Papa Mamail Diockou, rappelle que son client a décroché un baccalauréat scientifique et le Bafa et a déjà travaillé par le passé.
Il aurait souhaité que les juges prononcent un contrôle judiciaire strict pour éviter que son client soit en contact avec de mauvaises fréquentations.
Le dernier est de nationalité Mauricienne et n’a pas de titre de séjour.
Il serait hébergé du côté de Crisenoy (Seine-et-Marne).
Sans emploi, il espère faire un stage dans un restaurant.
Il a été condamné plusieurs fois pour des cambriolages et il vient de purger quatre mois de prison.
Son défenseur, Me Pauline Hoerner, estime que ce jeune homme s’est « trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment et qu’il n’est pas le cerveau de cette équipe. La jeune victime a confié qu’elle ne l’avait aperçu qu’une seule fois dans le groupe ».
Les juges spécialisés dans les affaires de mineurs se pencheront sur ce dossier très rapidement.
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