Etampes | Un homme arrêté grâce à 2 jeunes chasseurs de pédocriminels

non

Ce pédocriminel avait des photos d’enfants de son village en sa possession
Un homme de 51 ans a été arrêté à Étampes (Essonne), lundi septembre, en marge d’un faux rendez-vous organisé par deux jeunes majeurs qui s’étaient fait passer pour un adolescent. Le suspect a été placé en détention provisoire.  

C’est une pratique que l’on voit fleurir un peu partout maintenant.

D’autoproclamés « chasseurs de pédophiles » piègent des hommes présentés comme pédocriminels : d’abord par messages en se faisant passer pour des jeunes mineurs, puis en organisant de faux rendez-vous.

Nouvel exemple cette semaine à Étampes, en Essonne, où un suspect de 51 ans a été interpellé et placé en détention provisoire.

L’affaire commence donc en ligne, sur un site de messagerie.

Le quinquagénaire, installé dans un village du Sud-Essonne, converse avec une personne qui s’est présentée comme un jeune garçon.

En réalité, le profil de ce (faux) ado est tenu par deux jeunes majeurs.

Des messages sans équivoque sont échangés : « J’ai hâte de caresser tes jolies fesses », écrit notamment l’homme de 51 ans, qui sollicite aussi des images.

Rendez-vous est fixé lundi 30 septembre à la gare d’Étampes, dans le courant de l’après-midi.

Le quinquagénaire s’y présente. En voyant les deux hommes avancer vers lui, il comprend le piège et s’enfuit.

L’homme sera rattrapé à l’intérieur de la Maison de la justice, rue du Coq, où la police intervient dans la foulée

Des enfants photographiés dans le village

Les deux responsables du piège livrent aux forces de l’ordre les éléments (messages, photos…) rassemblés ces derniers jours.

Le quinquagénaire est ensuite placé en garde à vue au commissariat d’Étampes.

Le suspect reconnaît les faits : il naviguerait sur l’application Telegram pour rencontrer des mineures et diffuser à d’autres utilisateurs des images pédopornographiques.

L’un des rouages du gigantesque réseau de pédocriminels qui perdure sur l’application de messagerie sécurisée depuis plusieurs années…

En parallèle, les policiers étampois se rendent à son domicile pour une perquisition.

Ils y découvrent des vidéos et photos impliquant des mineurs dénudés.

Ce n’est pas tout : des images montrant des enfants photographiés dans le village du suspect, prises à la volée, sont également découvertes.

Le suspect, connu de la justice et qui faisait déjà l’objet d’une enquête de gendarmerie pour les mêmes faits, a été déféré au tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes ce mercredi.

Les juges ont décidé de son placement en détention provisoire en attendant son jugement, programmé le 19 octobre.

Comme confirmé par le parquet, le quinquagénaire est poursuivi pour « corruption de mineur », « détention d’images pédopornographiques » et… « port d’arme prohibé » : il s’était rendu au rendez-vous avec un couteau et un pistolet à impulsion électrique.

Il risque jusqu’à cinq ans de prison.

Les dérives d’une méthode

Les deux jeunes majeurs à l’origine du piège, eux, ne seront pas poursuivis.

En revanche, « ce genre de méthode mène très souvent à des dérives », rappelle une source policière.

Un exemple parmi d’autres ? On l’a vu cette semaine en Essonne avec cette affaire qui contraste largement avec la première.

Un autre autoproclamé « chasseur de pédophiles » avait, selon le même procédé, piégé un homme à Sainte-Geneviève-des-Bois et contacté les forces de l’ordre.

Sauf que ce « chasseur », qui n’avait d’une part jamais évoqué la minorité de l’adolescente pour laquelle il se faisait passer, a finalement été condamné pour « extorsion » : il avait tenté de soutirer de l’argent à sa cible.

Le « bon samaritain » est ainsi devenu prévenu, et l’auteur présumé, victime.

Ce côté « justicier », dénoncé par le procureur lors du procès, revient dans nombre de dossiers similaires.

Plutôt que de provoquer une confrontation physique, les forces de l’ordre préconisent aux amateurs de faux profils d’apporter en commissariat ou gendarmerie toutes les pièces (captures d’écran, messages…) qui pourront être utiles à l’ouverture éventuelle d’une enquête.

Et, ainsi, éviter de franchir la ligne rouge.

Source(s):