Yvelines | Le violeur d’internet soupçonné d’avoir abusé de sa fille de 11 ans

non

Comment la justice a-t-elle pu décider de laisser cet homme en liberté
Cet homme avait déjà écopé d’une peine de 18 ans de réclusion criminelle, en 2018, pour les viols de onze femmes. En liberté conditionnelle, il est soupçonné d’avoir récidivé sur sa propre fille.

Un ancien militaire âgé de 41 ans, en liberté conditionnelle, a été mis en examen, samedi à Versailles, pour viol incestueux.

Il est soupçonné d’avoir violé sa fille de 11 ans à plusieurs reprises dans le nord des Yvelines, en août.

Ce dernier est bien connu de la justice puisqu’il a déjà été condamné en 2018 à 18 ans de prison, ramenés à 13 ans, puis un aménagement de peine alors qu’il lui restait 8 ans à purger, pour avoir violé 11 femmes, piégées sur le site “adopteunmec.com”.

Ce vendredi 18 octobre, le parquet reçoit un inquiétant signalement concernant une enfant scolarisée au collège.

« La victime s’est confiée à une copine et lui a révélé que son père l’avait violée au mois d’août », précise une source proche de l’affaire.

Rapidement, les enquêteurs de l’antenne des mineurs de la division de la criminalité territoriale (DCT) sont chargés des investigations.

L’enfant est auditionnée et raconte que son père a abusé d’elle à quatre reprises, profitant de l’absence de sa mère qui était partie travailler.

Vers 18 heures, le quadragénaire est interpellé au domicile familial avant d’être placé en garde à vue aux Mureaux (Yvelines).

Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur sa position durant les auditions.

Cet ancien militaire a été condamné neuf fois pour des délits routiers, violences ou consommation de stupéfiants et pour viols dans le dossier dit « adopteunmec.com ».

Le début de cette affaire remonte déjà à l’année 2013 quand une victime avait déposé plainte pour viol.

Suivie par une deuxième, trois mois plus tard.

Les enquêteurs avaient identifié, au total, onze femmes relatant des faits comparables survenus cette année-là.

Sa méthode consistait à se faire passer pour un homme célibataire en quête de relation sérieuse avant de se métamorphoser.

Il avait une approche insistante, puis il pouvait se montrer menaçant et parfois violent quand elles se refusaient à lui, jusqu’à arriver à ses fins.

Après une ou plusieurs pénétrations imposées, sans préservatif, il s’excusait, avant de les raccompagner chez elles… en leur demandant si elles voulaient le revoir.

L’accusé nie les faits de viol durant toute l’instruction et même lors de son premier procès en 2017 devant la cour d’assises des Yvelines.

Il écope de treize ans de réclusion et un an plus tard, il a finalement avoué, devant les jurés des Hauts-de-Seine, arguant d’une enfance malheureuse.

D’abord rejeté par sa mère dès sa naissance, et sans père, il aurait été traumatisé par sa tante, qui l’a élevé puis brutalement rejeté en 2012, lui lançant « Tu n’es plus mon fils ».

« Ça m’a détruit, j’ai vécu à droite et à gauche et je me suis mis sur le site de rencontres. J’ai menti pour pouvoir me débrouiller », avait-il déclaré lors de son procès.

Comment peut-on expliquer sa libération ?

Le procureur de Versailles, Maryvonne Caillibotte rappelle que cet homme était en liberté conditionnelle suite à une décision d’un juge de l’application des peines.

« On nous fait souvent la critique d’être trop dur dans cette juridiction, je peux vous dire que cela était étayé par un dossier et un projet sérieux. »

Comment peut-on expliquer la libération de cet homme condamné à purger une si lourde peine ?

Son avocat, Maitre Fabien Arakelian, avait obtenu, la cassation du procès de Nanterre sur une nullité de procédure : un témoin n’avait pas prêté serment.

Par conséquent, la condamnation de dix-huit ans a été ramenée à treize ans.

Puis, il a fait relever la période de sûreté et ouvert la porte à un aménagement de peine alors qu’il lui restait huit ans de détention à purger.

Il avait déjà fait cinq ans de détention provisoire, explique une source proche du dossier, sa libération conditionnelle avec un projet sérieux était dans l’ordre des choses.

La justice avait aussi assorti sa condamnation de cinq ans de suivi socio-judiciaire et une injonction de soins, avant d’en arriver à cette nouvelle affaire.

Le parquet de Versailles a requis son placement en détention provisoire.

Source(s):