Rives-en-Seine | Deux victimes d’agressions sexuelles par des moines sortent du silence

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Nous avons choisi d’accueillir le récit des personnes qui “se disent victimes”
Deux victimes d’agressions sexuelles commises par des moines de Saint-Wandrille, à Rives-en-Seine, se sont fait connaître. Roger*, âgé de 70 ans, avait 17 ans au moment des faits, au début des années 1970. L’autre, Yannick, âgé de 52 ans, avait une quinzaine d’années dans les années 1980.

Les moines prônent l’accompagnement des victimes (en prônant la “justice restauratrice”, cette justice des hypocrites, ndlr)

« De manière plus large, l’église a pris à bras-le-corps cette question des abus, et elle n’est pas épargnée », admet Jean-Charles Nault, père-abbé de Saint-Wandrille.

À la tête de l’abbaye, il assure qu’il « entre complètement dans cette démarche ». Et s’engage à accompagner les victimes et à mettre en place des protocoles pour éviter ces abus.

Dans ces deux cas, il ne s’agit pas d’abus mais d’agressions sexuelles.

L’homme explique : « On est dans un processus de justice restauratrice. Nous avons choisi d’accueillir le récit des personnes qui se disent victimes. Et d’être à l’écoute de ce qu’elles ont besoin pour être restaurées dans leur dignité. » (si j’avais cet individu en face de moi, je le giflerais, ndlr)

Dans ces deux cas, la justice n’a pas pu être saisie.

« On accueille quand même leur témoignage. Ce qui ne veut pas dire que nous soyons d’accord avec elles. »

Dans le cas de Yannick, l’un des moines « ne reconnaît pas la qualification des faits. Pour lui, il n’y a ni viol, ni agression sexuelle. C’est une relation consentie entre adultes. »

Pour lui, « Yannick n’était pas mineur au moment des faits ».

Néanmoins, des sanctions ont été prises à son encontre, « sur proposition de la victime ». Il s’agit d’une mesure d’éloignement de l’abbaye de trois ans.

Mesure plutôt courante. Selon nos confrères de Libération, le prêtre Benoît Moulay, accusé de violences sexuelles sur plusieurs femmes, a été assigné à résidence à Saint-Wandrille pendant trois ans, dès 2020.

Aujourd’hui, le moine est revenu à Saint-Wandrille.

« Nous avons exigé un suivi psychologique. Celui-ci dure encore. »

Des réparations financières ont également été versées aux victimes.

« Ce n’est pas la question de la somme qui est importante, mais la reconnaissance de victime. »

Pour éviter que ce genre de drame se reproduise, un protocole a été mis en place.

« Il varie en fonction des différents lieux de l’abbaye. » Restrictions d’accès, parois vitrées, et « on ne s’enferme pas seul avec un mineur. Il doit être reçu avec un accompagnateur. »

Le public est interdit dans les cellules et les ateliers.

« Une sensibilisation générale a également été mise en place. Le but est que ça ne se reproduise pas. »

Concernant de potentielles autres victimes, « nous n’avons aucun élément qui nous assure qu’il n’y a pas eu d’autres victimes. C’est de l’ordre du possible, mais on espère que non. Ce sont des situations dramatiques. »

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