Gironde | Un marchand itinérant jugé pour viols et attouchements sur des petites filles 

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Pédocriminel En liberté

« Elles m’ont embrassé le sexe, c’est vrai, les attouchements je les ai reconnus »
D’une part il reconnaît avoir eu des rapports sexuels avec une jeune fille de 11 ans et en avoir agressé sexuellement deux autres, d’autre part il réfute catégoriquement les notions de viol, violences et menaces.

Les faits qui lui sont reprochés concernent des victimes âgés de 6 à 15 ans, notamment dans un camping de Gironde entre 2007 et 2010, puis en 2015.

L’accusé reconnaît une partie des agressions sexuelles mais nie formellement les viols. Le verdict est attendu jeudi.

« Elles m’ont embrassé le sexe, c’est vrai, les attouchements je les ai reconnus. Mais je ne les ai pas violées. Je n’ai jamais menacé, frappé ou fait de mal à un enfant. »

Les propos de l’accusé, en préambule de son procès qui s’ouvrait ce lundi devant la cour criminelle de Versailles (Yvelines), sont en demi-teinte. D’une part il reconnaît avoir eu des rapports sexuels avec une jeune fille de 11 ans et en avoir agressé sexuellement deux autres, d’autre part il réfute catégoriquement les notions de viol, violences et menaces.

Cet Yvelinois de 66 ans aurait pourtant fait au moins cinq victimes, âgées de 8 à 15 ans, entre 2002 et 2015, dans différents campings du département de la Gironde.

D’autres mineures n’ont pas pu être identifiées mais font l’objet de photos pédopornographiques prises par le sexagénaire. Lors des perquisitions, les policiers ont mis la main sur environ 10 000 clichés.

Le mis en cause, sans domicile fixe, est un marchand de vêtements pour enfants. Basé dans les Yvelines où il vit dans son camion, rendant régulièrement visite à sa fille à Villiers-le-Mahieu, il écume les marchés d’Île-de-France et de Seine-Maritime l’année, ceux du bassin d’Arcachon l’été. Il aurait d’abord fait une victime entre 2002 et 2006.

Chaque été, il retrouvait dans le même camping une famille avec qui il s’était lié d’amitié. Après avoir gagné la confiance des parents, il se voyait régulièrement confier la garde de leur fille, âgée de 10 ans. Lui en avait 46.

« Elle explique être tombée amoureuse de lui, qu’il était tendre et lui faisait des cadeaux, raconte un enquêteur à la cour. Pour leur premier rapport à 11 ans elle était un peu réticente mais il a ramené du lubrifiant et elle a accepté. Il n’utilisait jamais de préservatif et prenait des photos. En grandissant, elle s’est dit que ce n’était pas normal mais elle était consentante et n’a pas porté plainte. »

L’accusé, lui, ne semble pas avoir tourné la page.

« On a eu une relation et ça continuera même après tout ça, il n’y a jamais eu de viol, aucune contrainte », a-t-il lancé au cours de l’audience.

Entre 2007 et 2010, l’Yvelinois aurait fait deux autres victimes, des sœurs qui évoluaient dans un contexte familial compliqué sur fond d’alcool et de disputes conjugales. La plus grande avait 8 ans au moment des premiers attouchements, la seconde en avait 6.

Pour les sortir de leur quotidien, l’accusé proposait de les prendre quelques jours en vacances avec lui au camping. Les parents acceptaient. Après la plage, le dîner et le film habituel, les scènes obscènes s’enchaînaient.

« Il y avait des fellations, il mettait ses doigts et nous léchait les parties génitales », décrit l’aînée aux enquêteurs, précisant qu’il préférait s’occuper de sa petite sœur.

Cette dernière aurait été forcée de lui faire des fellations à l’arrière de son camion. En échange de leur silence : des robes, de l’argent, des jeux vidéo et beaucoup de chantage.

C’est finalement le dépôt de deux plaintes distinctes en 2017, l’une en Seine-Maritime, l’autre en Gironde, qui permettent d’ouvrir enquête. La première concerne une enfant de 8 ans qui aurait été victime d’attouchements à deux reprises pendant l’été 2015. Elle voulait notamment essayer une robe, à l’arrière du camion sur le marché, lorsqu’il lui a « léché le sexe ».

Elle aurait agi sous la menace d’une matraque, après l’avoir giflée pour l’empêcher de parler. Quelques jours plus tard, alors qu’elle passait près de son stand, il l’aurait forcée à revenir sous peine de la frapper, et l’histoire se serait répétée.

La seconde plainte concerne une petite de 7 ans. En 2015, elle connaissait l’individu depuis trois ans : un ami de la famille qu’elle considérait comme « son papy », et à qui il était demandé de garder la fillette. Il aurait mis la main sur son slip avant qu’un vigile n’intervienne.

Déjà condamné en 1991 pour attentat à la pudeur dans un cinéma de Vélizy (Yvelines), puis en 2002 pour une agression sexuelle au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), l’accusé était également proche d’un Cambodgien à qui il a rendu visite plusieurs fois avant sa condamnation en 2008 pour pédophilie.

L’Yvelinois avait par ailleurs fait quelques semaines de prison au Sénégal en 2012 pour un viol sur mineur avant d’être relâché, faute de preuves. Son procès devant la cour criminelle de Versailles se poursuit jusqu’à jeudi. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

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