Aurillac | Un accompagnateur éducatif condamné pour agression sexuelle sur une ado

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Un syndrome post-traumatique encore présent aujourd’hui
Attouchements sur ses petites-filles près de Lisieux : 3 ans ferme
Âgé de 21 ans, il tente d’avoir une relation sexuelle avec la fille de la compagne de son père. Elle avait 12 ans au moment des faits.

Les faits se sont déroulés en 2019. Franck* avait 21 ans, Camille* 12.

Leur lien ? Le père de Franck était le compagnon de la mère de Camille.

Une journée d’été, ils se retrouvent tous les deux seuls dans la maison.

Des « papouilles » se transforment en massage, puis, les choses débordent.

Franck embrasse Camille dans le cou, lui touche les seins, puis les fesses.

Il la prend par la main et se masturbe avec.

Il tente alors une pénétration qui n’aboutira pas et ils finiront par prendre une douche ensemble.

Il lui demande alors de « ne rien dire aux parents ».

« Ça ne me ressemble pas »

Après quelque temps de silence, Camille décide d’en parler à sa meilleure amie, puis à sa mère.

Elle abordera même son expérience traumatisante dans une rédaction à l’école qui demandait « un souvenir fort, un événement marquant ».

Les procédures s’enchaînent, une plainte est déposée.

Le 22 juin 2022, Franck est en garde à vue.

Il nie les faits.

Plus tard, il est à nouveau convoqué pour une confrontation cette fois.

À la vue de la jeune Camille, il craque et finit par avouer, sans pour autant avoir d’explication précise à donner:

« Je ne saurais pas dire pourquoi, ça ne me ressemble pas, ce n’est pas moi »

Il s’excuse néanmoins auprès de la victime.

Des excuses « qui nous ont aidés », explique la mère de la jeune Camille.

Plusieurs tentatives de suicide

Présente face aux magistrats ce mardi 9 août 2022, elle dépeint alors un « foyer chamboulé » depuis cet été 2019.

La mère explique à la barre:

« Beaucoup de souffrance, de nombreux suivis psychologiques, plusieurs tentatives de suicide et un décrochage scolaire ».

« Aujourd’hui, Camille aurait dû être en seconde »

L’avocate de la partie civile, elle, décrit une jeune fille « dévastée » qui « a perdu pied », « en colère contre le monde entier ».

Elle souligne aussi l’effort des démarches qu’elle et sa mère ont dû entreprendre.

Un syndrome post-traumatique encore présent aujourd’hui, car la jeune fille est absente lors du procès :

« Elle est malade depuis une semaine, elle vomit en permanence » et ajoute « Là où normalement, on ne demande qu’une seule fois à la victime de raconter les faits, Camille a été entendu trois fois en tout. Trois déclarations qu’elle a faites avec précision »

Elle demande alors une nouvelle expertise psychologique, le versement de la somme de 15 000€ et 800 euros en application de l’article 470-1, prévu pour le remboursement des frais non payés par l’Etat.

Dégoûté de lui-même

Lors de la première expertise psychologique, demandée lors de la confrontation, le psychiatre appuyait sur une absence de remise en question et une récidive possible.

Aujourd’hui, Franck entreprend un suivi psychologique.

Il se dit:

« Dégoûté de lui-même »

Et ajoute:

« je m’en veux tellement, je sais que ce que j’ai fait est grave ».

La substitut du procureur rappelle que l’accusé a un casier judiciaire vierge.

Elle demande que la victime et sa mère soient indemnisées et une interdiction définitive de travailler avec des mineurs au vu de sa profession.

Elle propose trois ans d’emprisonnement dont deux ans de sursis probatoire.

Accompagnateur éducatif et social

En effet, le jeune homme est accompagnateur éducatif et social en foyer de vie:

« J’ai travaillé avec des enfants, j’ai eu mon BAFA. Aujourd’hui, je travaille avec des adultes en situation de handicap, je n’ai jamais eu de problème »

Son avocat appuie sur ses remords et défend un jeune homme d’ordinaire « sans problème », qui a « entrepris des études sérieuses » et qui « est apprécié dans son lieu de travail, au point de se voir récemment proposer un CDI ».

Appelé à la barre, une dernière fois, Franck se dit « sincèrement désolé »

Il conclut;

« Je ne sais pas pourquoi, ni comment on en est arrivé là. Je regrette tellement. Je suis désolé »

Interdiction de travailler avec des mineures

Après délibération, Franck est condamné à trois ans d’emprisonnement assortis de deux ans de sursis probatoire, à verser 8 000 euros à la victime, 1 euro symbolique à sa mère et 800 euros en application de l’article 470-1.

Il a interdiction de rentrer en contact avec Camille et interdiction définitive de travailler avec des mineures.

L’homme est inscrit au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

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