Montbéliard | Déjà condamné pour viols incestueux, le papy est cette fois-ci relaxé…
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 10/06/2022
- 13:02
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Avec ses lourds antécédents (une peine de 8 ans de prison prononcée par la cour d’assises du Doubs pour viols sur mineurs), l’actuel septuagénaire se voyait en fâcheuse posture. C’était sans compter sur son avocat, qui a méthodiquement semé le doute et détricoté l’accusation.
Après avoir purgé six années derrière les barreaux, il reprend le cours de sa vie. Presque normalement. Sauf que le 24 septembre 2018, un nouveau séisme secoue la cellule familiale.
Au retour de vacances, sa propre fille vient l’accuser de l’avoir sexuellement agressée entre ses 4 et ses 7 ans. Une révélation qui déclenche une réplique, une lame de fond.
Face aux déclarations de sa maman, Anaïs (1), 16 ans, décide d’aller déposer plainte. Elle accuse son grand-père d’avoir, à plusieurs reprises lorsqu’elle avait 9 ans, tripoté son intimité.
L’épouse du papy, qui l’avait soutenu lors du premier acte, craque et décide de le quitter.
Une instruction est ouverte, aboutissant au renvoi du désormais septuagénaire devant le tribunal de Montbéliard, ce jeudi matin. À la barre, le prévenu se braque vite. Manifestement hostile au dialogue.
Lorsque la présidente Berthault évoque sa précédente condamnation, il riposte :
« Je ne souhaite pas m’étaler (sic) sur mon passé ».
Comme il élude cette phrase prononcée devant un expert psychiatre :
« J’ai été pédophile, je ne le suis plus ».
Lorsqu’Anaïs se présente devant le tribunal, confirmant ses accusations, réprimant difficilement des sanglots, le papy reste stoïque. Impassible.
Stéphanie Rival, la procureur, souligne que la plaignante « n’en rajoute pas ». Une accumulation d’impressions qui semble alourdir la balance.
« Les expertises concernant ce monsieur semblent très inquiétantes », insiste la procureur, qui requiert 10 mois de prison avec sursis.
C’est alors que Jérôme Pichoff, l’avocat de la défense, entre en scène. Sans esbroufe mais appuyant sur d’apparentes failles du dossier. Le pénaliste bisontin ajuste la mire sur la fille de son client, la mère d’Anaïs. Il la place devant ses contradictions.
Lors de la première affaire, devant les enquêteurs, elle s’était dite « étonnée » des accusations d’une de ses cousines, concernant les agressions sexuelles et les viols reprochés à son père.
« Étonnant, si elle a été elle-même abusée », glisse M e Pichoff qui va au bout de son raisonnement.
« Et après la sortie de prison de son père, elle n’aurait pas hésité à laisser Anaïs se rendre chez lui. Confie-t-on sa fille à son propre agresseur ? »
Deux questions qui ont sans doute pesé lourd dans les réflexions des magistrats.
« Voilà deux fausses notes qui sont difficiles à entendre », appuie-t-il.
L’avocat dénonce encore « un tableau au vitriol et à l’emporte-pièce », dénonçant les conclusions d’un expert psychiatre qui avait déduit que le septuagénaire était un dominant simplement parce qu’il lui avait serré un peu trop fort la main.
Le tribunal a suivi les conclusions de la défense et prononcé la relaxe. Ce qui a littéralement fait bondir Anaïs. Blessée, elle a quitté le tribunal, ne comprenant nullement la décision. Clairement, son statut de victime n’a pas été reconnu par la justice.
(1) Le prénom de la jeune fille a été modifié pour préserver son anonymat.
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