Amiens | Le beau-père se disait “amoureux” de sa belle-fille de 13 ans dont il a abusé
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 27/12/2021
- 09:45
Le procureur Losson évoque une « pelote de laine » pour décrire la procédure qui envoie Pascal, 56 ans, devant le tribunal correctionnel afin de répondre, entre autres, d’agressions sexuelles incestueuses.
Au départ, en effet, c’est l’école de la jeune victime qui alerte le parquet. Les enseignants ont décelé le mal-être de l’enfant née en 2012, qui finit par confier avoir peur de son père :
« Il me donne des claques derrière la tête. Il me prend pour sa boniche, surtout depuis que ma sœur Aurélie est partie ».
On se tourne vers Aurélie, née en 2001 d’un autre père, qui va dévider une pelote où la crainte, le dégoût et la honte s’entremêlent.
« Mon beau-père me caressait les seins et les fesses, sous mes vêtements, une ou deux fois par semaine. Je crois que ça a commencé quand j’avais 13 ans. Il a aussi embrassé mon sexe. Il me traitait d’allumeuse, il me disait ‘Je te tue si tu en parles.’ En décembre 2020, j’ai fini par partir quand j’ai découvert qu’il me filmait dans la salle de bain. J’ai trouvé son téléphone dans un tiroir transparent, caché dans une chaussette, avec juste l’objectif qui dépassait, tourné vers le lavabo »,
accuse-t-elle.
« Elle avait 15 ans et elle était consentante ! »,
dit et redit Pascal, tant aux policiers qu’aux juges, à l’audience de mercredi. Car pour le reste, il assume :
« J’étais amoureux. La première fois, c’est elle qui s’est frottée à moi. J’en veux à Mère nature de ne pas avoir eu 30 ans de moins… Ma femme s’occupait moins de moi, Aurélie est devenue une femme ».
Il admet même – chose rare – que la victime a pu manifester son refus :
« Je lui disais ‘Je t’aime’. Elle me répondait ‘Moi aussi’ mais pas comme ça. C’était ma muse. On faisait tout ensemble, les travaux, les courses… Mais il n’était pas question de lui imposer une faveur sexuelle, je suis toujours resté habillé ».
Là, Me Amélie Dathy, partie civile, n’y tient plus face à ce « tyran domestique », ce « prédateur » :
« Quand vous commencez à toucher une enfant, à en faire votre petite femme, à lui embrasser le sexe, alors oui, vous lui imposez une faveur sexuelle ! »
Pascal a des réponses à tout :
« Il se trouve que je suis magnétiseur à mes heures perdues. Elle avait mal au ventre. Je lui ai demandé de baisser sa culotte pour faire les prières, le feu… Pour enlever le mal »
(scène totalement démentie par Aurélie). Quant aux vidéos :
« Elle faisait du bruit dans la salle de bain, j’ai juste voulu enregistrer le son mais je me suis trompé. »
Ce qui ne l’empêche pas d’avouer avoir regardé les films volés de l’adolescente nue, pour mieux s’empêcher de la toucher.
Pervers narcissique
Pascal – décrit comme pervers narcissique par le psychiatre – vit depuis deux mois à l’hôtel dans le cadre de son contrôle judiciaire. « Deux mois d’enfer », se plaint-il, au point que la juge doit lui rappeler qu’il aurait aussi pu être incarcéré. Comment envisage-t-il l’avenir ? « Je pense rentrer chez moi », annonce-t-il. Avec sa femme – tout juste sortie de son emprise et qui veut divorcer – et sa plus jeune fille ? « Marie n’a qu’à aller chez ses grands-parents », tranche-t-il.
Me Claire Gricourt plaide avec conviction qu’il « ne faut pas donner à ce dossier une dimension qui n’est pas la sienne. Son casier est vierge et il a reconnu l’essentiel ». Le procureur requiert 36 mois dont 6 ferme et surtout une interdiction de contact avec les deux filles et leur mère. Les juges relaxent Pascal sur l’enregistrement vidéo et les menaces de mort. Ils le condamnent à 36 mois dont 8 ferme mais ne lui interdisent tout contact qu’avec Aurélie. Il est donc en droit de rentrer à la maison le soir même.
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