St-Paul-de-Loubressac| Un homme accusé de viols sur plusieurs mineures

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Pédocriminel En liberté

“Il lui a tout volé, il lui a volé ses repaires, son enfance, son corps, sa tête, son cœur”
photo d'une adolescente tendant la main pour échapper a l'agression
Deuxième jour de procès aux assises de Cahors pour C. C. jugé pour viol et agressions sexuelles. Mardi ce sont ces dernières accusations qui étaient analysées par la cour. La victime n’a pas pu témoigner pour des raisons médicales mais ses parents ont livré un récit poignant.

Au deuxième jour de procès aux assises, le prévenu nie toujours les faits

Anna n’est plus que l’ombre d’elle-même. La jeune femme de 20 ans devait intervenir devant la cour mardi matin contre son agresseur présumé C. C. qu’elle accuse de plusieurs agressions sexuelles en 2017 et 2018. Mais elle n’est jamais venue témoigner.

Et pour cause, depuis les faits, la Réunionnaise s’est enfoncée dans une dépression sévère ponctuée par plusieurs tentatives de suicide.

La présidente Nelly Emin va donc lire la déposition d’Anna faite aux gendarmes le 6 août 2018.

Chaque été, la famille de la victime revient dans le Quercy natal du père où se trouve encore toute sa famille à Saint-Paul-de-Loubressac. Durant deux étés consécutifs en 2017 et 2018, Anna va loger chez sa cousine et son époux, le fameux C. C.

Un soir de juillet 2017, le Lotois l’emmène au lac vert. Sur la route, elle voit son comportement changer.

Alors qu’elle n’avait que 16 ans au moment des faits, elle avait expliqué :

« Il me posait des questions indiscrètes : est-ce que je me masturbe, si je suis vierge, est-ce que j’ai déjà fait des fellations ? Puis au lac il m’a demandé de me baigner nue, je lui ai répondu non et je suis restée en sous-vêtements. Il me regardait avec beaucoup d’insistance. »

De nouveau dans la voiture, Anna pense qu’ils vont enfin rentrer et que son calvaire est terminé mais il ne fait que commencer. Il la conduit sur un chemin perdu, il continue avec ses questions intrusives.

Elle contiue :

« Il a commencé à me caresser la cuisse, il a touché mes seins, je lui ai dit d’arrêter, il était insistant. Il voyait que mes jambes tremblaient ».

Deux semaines après, alors qu’ils rentraient d’une fête de village, CC recommence. Il prend la direction du lac vert et le même scénario se produit. La jeune femme est tétanisée. Elle ne veut pas briser sa cousine, sa famille, alors elle se tait.

En juillet 2018, voyant CC respecté de tous et serviable, elle se dit que c’étaient des actes isolés. Mais après une soirée beaucoup trop arrosée pour elle, le soupçonnant même de l’avoir incité à boire, il réitère des attouchements. Il aura fallu l’accusation de viol quelques semaines plus tard d’une autre cousine pour qu’elle parle enfin.

Mais après cette libération de la parole, de retour à la Réunion, commence une plongée en enfer pour sa famille et elle. Ses parents racontent à la cour en visioconférence depuis Saint-Denis à la Réunion la dégringolade de leur fille dans un récit poignant. Les scarifications, les tentatives de suicide, les hospitalisations longues en psychiatrie, le père crie son désespoir d’être impuissant face à la détresse de sa fille.

Isabelle, la mère d’Anna, laissant planer un silence de tristesse et de compassion dans la salle d’audience, termine :

« Il lui a tout volé, il lui a volé ses repaires, son enfance, son corps, sa tête, son cœur. Je pensais que l’aimer allait suffire. Je fais le deuil de ma petite fille que j’ai vu grandir. Je ne la retrouverai pas. Elle ne croit plus en rien ».

La psychologue, experte auprès de la cour d’appel de la Réunion vient aussi confirmer qu’Anna présente des troubles du stress post-traumatique. De son côté, CC nie toujours les faits et tente de mettre ces accusations sur le compte du « mal-être de la petite ».

L’avocat des parties civiles, Me Delmouly, termine la journée d’audience par sa plaidoirie. Il détaille alors les différents stratagèmes utilisés par CC pour agresser ses victimes, il y aurait 7 témoignages au total.

Puis revient sur les déclarations d’Anna, les détails sordides qu’elle a racontés aux enquêteurs.

Il s’offusque :

« “Il a caressé ma cuisse, il a dit qu’elle était douce; que mes seins avaient poussé”. Vous pensez qu’elle inventerait ça ? Franchement ? Ce serait les mots d’une affabulatrice ? ».

Concernant la victime du viol, il dénonce “les dénégations pitoyables de l’accusé”. Et insiste :

“ce dont les victimes ont le plus peur c’est d’être confronté à ce sarcasme de l’accusé qui vient jeter en pâture des protestations d’innocence, ce sont toujours encore des injures à la victime elle-même.”

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