Mézidon Vallée d’Auge | Abus sexuels sur la fille de 14 ans de son ex

non

Il caresse l’adolescente « par méprise » : 2 ans ferme
Jugée mercredi 1er décembre 2021 au tribunal de Lisieux (Calvados) pour agression sexuelle imposée à une mineure, un homme de 46 ans invoque une méprise.

Jugée mercredi 1er décembre 2021 au tribunal de Lisieux (Calvados) pour agression sexuelle imposée à une mineure, un homme de 46 ans invoque une méprise. Alcoolisé, il croyait caresser les seins de sa conjointe. Il a également comparu pour violences conjugales.

L’avocat de la défense a plaidé la relaxe des deux délits dont avait à répondre son client : violence sur sa conjointe et agression sexuelle sur la fille mineure de cette dernière.

Selon lui, cet homme de 46 ans était en état de légitime défense quand il a donné un coup de poing à sa conjointe, et c’est par « méprise » qu’il a caressé la poitrine de l’adolescente allongée près de lui.

Étant fortement alcoolisé, il l’avait prise pour sa compagne. Les faits se sont déroulés chez le mis en cause ; à Mézidon Vallée d’Auge ; dans la nuit du 28 au 29 novembre 2021.

Sous bracelet électronique

Le quadragénaire, sous bracelet électronique jusqu’au 5 janvier, se trouve en état de récidive légale de violence sur concubin suite à un jugement du 28 février 2017. Depuis cette date, il a interdiction de se rendre au domicile de la victime.

En revanche, celle-ci pouvait lui rendre visite. C’est dans ce cadre qu’elle est allée chez lui, accompagnée de sa fille âgée de 14 ans pour une soirée raclette à laquelle était également invité un voisin habitant l’étage du dessous.

Échange de coups

Vers 23 heures, pour une raison inconnue, la mère de famille porte un coup au visage de son conjoint. Immédiatement ce dernier lui rend la pareille. Pour éviter que la situation ne s’envenime, l’adolescente s’interpose puis part se réfugier avec sa mère chez le voisin.

Ayant de l’école le lendemain, elle remonte peu après chez son beau-père pour dormir dans le matelas posé dans le couloir. Elle retournera voir sa mère puis reviendra se coucher.

Le voisin appelle les gendarmes

Comme l’homme vocifère dans son canapé et l’empêche de s’endormir, elle s’allonge à côté de lui pour regarder la télévision. C’est alors qu’il pose sa main sur sa poitrine par-dessus son vêtement puis la glisse vers son entrejambe. L’ado quitte les lieux et relate les faits à sa mère. Les gendarmes, appelés par le voisin, placent le quadragénaire en garde à vue.

Légitime défense

Dans le box des prévenus, l’homme maintient les déclarations qu’il a faites lors de son audition, insistant sur le fait que la soirée avait été très alcoolisée. Il dit que c’est pour se défendre qu’il a « repoussé » sa compagne qui lui avait donné un coup de poing dans l’œil – qui lui vaudra une ITT d’un jour. Il invoque la légitime défense.

« Les moyens que vous avez utilisés ne devaient pas être les mêmes que les moyens d’attaque, rétorque le représentant du ministère public. Dans ce cadre-là, la lutte était réciproque. »

La femme présentait un œil au beurre noir attesté par une ITT de deux jours.

« Croyant que c’était ma concubine… »

Si le prévenu reconnaît avoir eu des gestes déplacés sur l’adolescente, il nie les avoir commis sciemment.

« J’avais pris des somnifères et je me suis endormi immédiatement. J’ai senti une personne à côté. Moi, croyant que c’était ma concubine… Sauf que… ».

Il dit avoir fait un bond quand il a entendu

« Oh ! ».

« Je lui ai dit : qu’est-ce que tu fais dans mon lit ? Tu n’as rien à y faire ! »

L’avocat du prévenu parlera d’une

« méprise dans une confusion assez totale dans le noir ».

La jeune fille ayant précisé que l’homme lui avait dit

« voilà ce que je fais à ta mère »,

cette explication ne convaincra pas les juges.

Reconnu coupable de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés, le prévenu, dont le casier judiciaire compte 10 mentions, est condamné à 24 mois de prison avec mandat de dépôt. Il devra verser 500 € de dommages et intérêts à la mère de famille et 2000 € aux parents de l’adolescente en leur qualité de représentants légaux.

Source(s):