Chartres | Le pédocriminel qui entretenait une relation avec une ado ne va pas en prison
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oui
Pédocriminel En liberté
- 05/11/2021
- 18:01
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À 14 ans, une adolescente est-elle en capacité de donner son consentement pour avoir des relations sexuelles avec un adulte ? Le tribunal de Chartres estime que « non ».
Mi-juillet 2019, les parents d’une adolescente de 14 ans se montrent anéantis lorsqu’ils découvrent que leur fille entretient une relation amoureuse avec un de leurs voisins.
Le père de la collégienne a expliqué lorsqu’il a déposé plainte à la gendarmerie :
« Nous pensions qu’elle avait un petit copain ».
« Elle s’absentait souvent en nous disant qu’elle allait voir “une pote”. »
Les parents ont tout de même voulu en avoir le cœur net. Ils ont suivi leur fille, pour savoir qui était son « amoureux. C’était l’un de nos anciens voisins. »
Un homme âgé de 57 ans. Tout le monde le connaissait dans le quartier.
Un homme, décrit comme « gentil et serviable », selon l’enquête de voisinage, jouant souvent au ballon avec les enfants sur les pelouses. Personne n’avait remarqué le moindre comportement suspect à leur égard. Et, surtout, personne n’était, semble-t-il, au courant de la relation qui s’était nouée, un an auparavant, entre lui et cette collégienne.
Surprise par ses parents, l’adolescente a tout de suite reconnu être « amoureuse de lui », selon les éléments du dossier. Elle explique qu’ils se sont rapprochés au mois de juillet 2018.
« Il me disait que j’étais belle. Ça me faisait plaisir. »
Un jour, l’homme lui demande de venir l’aider à nettoyer son aquarium, chez lui.
« Il m’a embrassée. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas réagi. »
Leur première relation sexuelle a lieu dans la foulée. Depuis, la jeune fille lui rend visite deux ou trois fois dans la semaine.
Devant les gendarmes la collégienne a témoigné :
« Il a toujours été gentil avec moi ».
« Il ne m’a jamais forcée et j’ai toujours été consentante. Même si notre relation est restée secrète, je le considère comme mon compagnon. »
Au tribunal, où il est jugé pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans (elle était âgée de 14 ans au début de leur histoire), le prévenu reconnaît l’existence de cette relation :
« J’aurais aimé avoir une femme de mon âge, mais elles ne veulent pas de moi. »
L’homme, considéré comme déficient mental et sous curatelle, poursuit :
« Je savais que c’était interdit. »
En expliquant qu’il a voulu mettre fin à la relation, il reconnait :
« J’ai fait une grosse bêtise ».
« Elle a menacé de se suicider si je la quittais. »
Après le dépôt de plainte de son père, l’adolescente a été examinée par un médecin, qui a diagnostiqué une grossesse de treize semaines.
Me Sylvie Leroy, l’avocate du père, réagit :
« Et pourtant, elle a encore l’aspect d’une petite fille ».
« Elle a un côté naïf et, à son âge, il ne peut pas y avoir de consentement. »
C’est également l’avis de Rémi Coutin, le procureur de la République.
« Même s’il n’y a ni contrainte, ni violence, si la mineure a moins de 15 ans, elle ne peut pas consentir librement à une relation sexuelle avec un adulte. »
Pourtant, l’expert-psychologue a noté, dans son rapport :
« Il est crédible qu’elle soit amoureuse, d’autant plus qu’elle fait preuve d’une certaine maturité sur le plan psychosexuel. »
Aujourd’hui, le bébé issu de cette union est âgé de plus d’un an. Sa très jeune mère, selon les éducateurs, s’en occupe très bien, alors qu’elle poursuit son parcours scolaire.
Le prévenu est condamné à trois ans de prison avec sursis probatoire et obligation de soins. Depuis, il a déménagé et il ne doit plus entrer en contact avec l’adolescente.
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