Lorient | Accusé d’agressions sexuelles par deux cousines, l’oncle devant le tribunal

Catégories :

Mots clés :

Le tribunal rendra son jugement le 23 novembre.
C’est un séisme qui s’était produit, à l’été 2016, dans une famille de Lorient, très soudée jusque-là. À défaut de trouver un écho auprès de ses parents, l’adolescente s’était confiée à son professeur au sujet des gestes de son oncle. Quatre ans de prison ferme ont été requis contre ce dernier.

« Dans ce genre de dossiers difficiles, c’est la parole de l’un contre celle de l’autre », observe Frantz Faivre. L’avocat du trentenaire, détenu sept mois dans le cadre de l’affaire, a pointé les incohérences des allégations des victimes.

« Un manque de crédibilité » qui lui faisait demander une relaxe au bénéfice du doute, d’autant que son client, « depuis le départ, crie haut et fort qu’il est innocent ».

Cela va faire quatre ans que la famille lorientaise, si soudée jusqu’alors, est scindée en deux clans : ceux qui croient les deux cousines et ceux qui pensent qu’elles sont de mèche…

Ce lundi 2 novembre, au tribunal de Lorient, elles faisaient face à leur oncle qu’elles accusent d’agressions sexuelles. Un homme de 35 ans, parfaitement intégré et père de famille, qui conteste tout geste déplacé à leur égard et parle d’un complot.

« Moi aussi, j’ai du mal-être et je suis une victime ; je vis tout ça très mal », dit-il.

Devant lui, les nièces de sa compagne, aujourd’hui âgées de 26 et 21 ans, ont maintenu leurs accusations.

Son oncle « la colle »

La première à avoir dénoncé son comportement l’avait fait en 2011 sans avoir été écoutée… Il aura fallu que sa cousine, en mai 2016, en parle à son professeur principal. En fin de cours, elle était allée le voir avec ses ciseaux.

Lui avait raconté

« avoir peur de ne jamais voir ses 17 ans »

tant elle allait mal et dit avoir « peur de faire des bêtises » avec ses ciseaux…

Elle lui explique que son oncle « la colle, se montre très tactile », elle dit en avoir parlé à ses parents, qui avaient seulement demandé à l’oncle « de la laisser tranquille »…

Selon elle, elle ne serait pas la seule, dans le cercle familial, à avoir été victime de ses agissements. Elle faisait allusion à l’une de ses cousines, celle qui n’avait pas été écoutée en 2011. Avant de s’adresser à ses parents puis à son professeur, l’adolescente en avait parlé à ses cousins-cousines, racontant que l’oncle profitait des moments où il était seul avec elle, dans la maison familiale, pour lui

« toucher fesses, poitrine et la regarder sous la douche… »

 

C’est dans ces conditions qu’une de ses cousines lui avait dit avoir subi la même chose, à partir des années 2011… Elle lui avait parlé d’un épisode où, dans sa chambre, il l’aurait poussée sur son lit.

Son avocate, Me Quelven, décrit une scène de viol survenue à une période où la jeune fille traversait « une période difficile avec des parents en plein divorce ». Pour l’avocate, il s’agissait

« de faits destructeurs qui ont duré quatre ans et qui se sont arrêtés quand elle a rencontré son petit ami ».

Me Grelot, avocate de la cousine à l’origine de la révélation des faits, parle du

« sentiment de salissures et de viol de sa féminité ».

Elle espère que ce procès « lui permette d’aller mieux » et de retrouver sa place dans la cellule familiale.

« Des faits révoltants »

Une troisième victime avait été révélée par l’enquête sans qu’il y ait eu de plainte de déposée. En l’occurrence, la compagne du frère du prévenu qui affirmait avoir aussi été regardée sous la douche tandis qu’il aurait également tenté d’abuser d’elle.

Face à trois victimes qui « estiment que leur parole ne vaut rien », le vice-procureur a trouvé ces faits « insupportables, consternants, révoltants ».

Pour Éric Pouder,

« si on avait su entendre la première victime, il n’y en aurait pas eu une deuxième ni une troisième… »

Face au déni du prévenu, il réclamait six ans de prison dont deux avec sursis probatoire de trois ans et interdiction de contact avec les victimes pour leur permettre d’être « reconnues comme victimes ».

Source(s):