Bernay | Jean-Pierre Picard, ex-directeur d’école, condamné pour agressions sexuelles, mais libre

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Pédocriminel En liberté

Des actes qualifiés d‘attentats à la pudeur et d’agressions sexuelles commises sur des enfants
Jean-Pierre Picard, 84 ans, l’ex-directeur d’école Paul-Bert, condamné mais libre pour des agressions sexuelles sur des élèves dans les années 90

Plus de 30 ans après, 5 victimes exigeaient réparation pour «sensibiliser» ceux qui, comme leur bourreau, minimisent les faits et leur portée.

Picard a été condamné à 3 ans de prison, ainsi décomposés : 1 an ferme et 2 avec sursis.

Etant donné son âge, il n’ira pas en prison et sera équipé d’un bracelet électronique.

Il ne pourra quitter son domaine qu’à certaines heures.

S’il ne respecte pas cette obligation et celles incluses dans le sursis –notamment l’obligation d’indemniser 5 de ses victimes (6 000 € chacun) – le sursis «tombera».

Les magistrats du tribunal d’Evreux sont allés au-delà des réquisition du Procureur, qui avait réclamé 3 ans avec sursis.

Aucun des 2 avocats (parties civiles et prévenu) n’a annoncé qu’il ferait appel.

Ce jugement a été rendu le 7.9.23 à 23 h 15, après plus de 2 heures d’audience, le prévenu étant appelé à comparaître à 21 h, après que les juges aient examiné plusieurs affaires, depuis 13 h 30.

Qu’était-il reproché à J.P. Picard, né le 20.9.38 à Cierrey (Eure)?

Des actes qualifiés d‘attentats à la pudeur et des agressions sexuelles commises sur des garçons et fillettes âgés de 10 ou 11 ans.

Durant les années 90, il était directeur de l’école Paul-Bert à Bernay.

C’est dans le cadre de ses fonctions qu’il a sévi.

Des agissements décrits par le président Bertrand Brusset, le représentant du ministère public Antoine Adam & les avocats Laurence De Palma (défenseure des victimes) et Xavier Hubert (déf. du prévenu), mais aussi les victimes à la barre.

Inévitablement, de manière crue,mais avec dignité et retenue.

Derrière les mots « Attentat à la pudeur », il y a des caresses sur les seins, les cuisses, une main plongée ds une culotte.

Un bourreau opérant selon les mêmes modes opératoires, lors des cours (au fond de la classe), de sorties scolaires, à son bureau, mais aussi dans l’appartemment de fonction.

Et même chez les Picard, Jean-Pierre et son épouse (à l’époque dir. de l’école Ferdinand Buisson à Bernay) ayant noué des liens amicaux avec des parents.

Il était par exemple reproché à Picard d’avoir un soir, dans sa maison de campagne dans le canton de Montfort-sur-Risle, caressé les parties génitales d’une fillette partie se reposer à l’étage alors que ses parents dînaient avec eux au rez.

C’est dans cette maison qu’il fit une autre victime, sa petite-fille par alliance, qu’il aurait agressée sexuellement une dizaine de fois, en 2003 et 04.

A l’époque, certaines victimes ont parlé à leurs parents ou/et entourage mais n’ont pas été crues.

Quand elles l’ont été, il y a eu explications entre des parents & Picard.

Certains ont obtenu du pédo la promesse de ne pas recommencer.

D’autres ont changé leur enfant d’école.

Il y a eu aussi des signalements à des institutions qui, selon Me De Palma, n’auraient pas tenu leur rôle.

Un inspection de l’Education nationale, n’aurait pas jugé crédibles des déclarations.

Un autre, gendarme, aurait fait cette remarque :

«Ah oui, le père Picard, tout le monde le sait, il est tactile.»

A un institut de protection de la jeunesse, parce qu’elle venait se plaindre tard,il a été répondu à une victime qu’elle « n’était pas crédible».

Pour autant, l’affaire a ressurgi en 16.

De façon «banale»… lors d’une séance de dédicaces dans une grande surface à Menneval.

Auteur de recueils de poèmes & livres sur les méthodes d’enseignement et l’histoire locale, il a été vu parla mère d’une victime.

Une plainte a été déposée suivie d’autres.

Combien de victimes ?

On ne le saura pas, certaines plaintes n’ayant pas abouti pour prescription.

Néanmoins Me De Palma, a tenu à souligner qu’elle plaidait symboliquement pour toutes.

Il a reconnu les faits, même s’il a pu revenir sur des déclarations.

Son avocat a soutenu qu’à l’époque :

“La transgression n’était pas perçue de la même façon”et qu’il n’avait certainement pas conscience de la gravité des actes.”

En a-t-il pris conscience lors du procès? Il ne semble pas.

Article Juan Carlos Hernandez: pédocriminalité à travers le monde

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