Yerres | Une ado dénonce des viols au centre La Gabrielle de Claye-Souilly

Une adolescente vivant à Yerres (Essonne) et atteinte d’une maladie rare a déposé plainte pour des viols qu’elle aurait subis dans le centre spécialisé La Gabrielle à Claye-Souilly (Seine-et-Marne).

7824150_665fac8e-89ea-11e8-b97a-bb33196b74d0-1_1000x625-8824088
Claye-Souilly (Seine-et-Marne). Le centre La Gabrielle qui accueille plus de 100 pensionnaires dont une partie de handicapés, est au cœur d’une affaire de mœurs. Une adolescente de Yerres (Essonne) a déposé plainte pour des viols qu’elle aurait subi de la part d’un autre patient. Et la famille accuse la structure, au courant des faits, de leur avoir caché. LP/F.L.

Sur les photos récentes, Pascale*, 17 ans, n’a plus ce sourire enfantin qui éclairait son visage.

Cette jeune fille atteinte d’une maladie rare appelée syndrome de Prader-Willi reste prostrée. « Ce n’est plus la même personne, c’est la déchéance, elle a même régressé au niveau scolaire », soupire sa grande sœur.

Cette adolescente habitant Yerres (Essonne), en surpoids à cause d’un problème génétique au chromosome 15 créant une attitude compulsive vis-à-vis de la nourriture, vient en effet de déposer plainte pour des viols qu’elle aurait subis au sein d’un centre qu’elle devait fréquenter pour y être encadrée et soignée.

La famille de la victime a aussi déposé plainte, mais à l’encontre de la structure baptisée La Gabrielle et basée à Claye-Souilly (Seine-et-Marne). « Les responsables étaient au courant, ne l’ont pas protégée alors qu’elle est vulnérable et ils ne nous ont rien dit en plus », pestent la grande sœur et la mère de Pascale.

La victime qui souffre de problèmes d’élocution, mais dispose par ailleurs de capacités mentales qui lui permettent d’être une championne d’échec, aurait été agressée une première fois, il y a un an tout juste, en juillet. En marge d’un cours de sport, aux toilettes, un autre pensionnaire, mineur lui aussi, l’aurait violée dans les WC. Les mêmes faits dans les mêmes circonstances se seraient reproduits mi-mars.

« On avait constaté ces derniers mois qu’elle avait changé d’attitude, et elle s’énervait quand on cherchait à savoir vraiment ce qu’il se passait », indique la maman de Pascale.

« On prend très au sérieux la parole des usagers. »

Les stages au centre La Gabrielle, prescrits par l’hôpital Necker (Paris XV) se déroulent de manière ponctuelle. Après juillet, Pascale ne retourne à Claye-Souilly qu’en novembre. Mais cette fois son agresseur présumé n’est pas là. En revanche lors de sa troisième thérapie, en mars, le pensionnaire est revenu. Et selon la victime, il aurait récidivé, dans le même contexte.

Enfin, le 26 mars, un lundi, Pascale se serait confiée à une encadrante. Elle lui aurait parlé d’un attouchement, à la piscine survenu quelques heures plus tôt. « Mais on ne m’a pas cru car le garçon a nié », commente l’adolescente dans sa plainte.

Le jeudi, la sœur de Pascale a une entrevue avec la directrice du centre. « Elle m’a dit que ma sœur se posait des questions sur sa sexualité, rien de plus, regrette-t-elle. Ils ne m’ont jamais averti ou parlé d’un viol. » Une version contestée par le centre : « On a relaté ce qu’elle nous avait confié », affirme la hiérarchie de La Gabrielle.

Le lendemain, le vendredi, lorsque la famille de Pascale vient la chercher au centre, celle-ci est en pleurs. Et après trois heures à tenter de savoir ce qu’il se passait, la victime finit par se confier. La famille annonce à la structure que l’adolescente ne reviendra plus et décide de déposer plainte dès la fin du week-end.

« Et comme par hasard, c’est pile le jour où la directrice du centre nous envoie un mail pour nous dire qu’elle a des choses graves à nous dire et nous demande de la recontacter, raille la famille en montrant le courriel. S’ils nous en avaient parlé avant, pourquoi ce mail ? Et surtout pourquoi attendre tant pour agir ? »

« Nous avons fait tout ce qu’il fallait, plaide pour sa part la hiérarchie de La Gabrielle qui accueille plus d’une centaine de pensionnaires. Nous avons enclenché une procédure, mais nous n’avons pas pu entendre la victime puisqu’elle n’est pas revenue, en revanche nous avons auditionné le jeune mis en cause. Nous avons transmis début avril 5 rapports émanant des encadrants et des médecins à la police. On prend très au sérieux la parole des usagers. »

De son côté, l’enquête qui suit son cours a été confiée à la brigade des mineurs. Et le parquet de Meaux s’est dessaisi au profit du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) où vit l’auteur présumé des faits.

* Le prénom a été modifié

Source : leparisien.fr

Source(s):