Wavignies | Pas de prison pour les viols et agressions sur sa fille âgée de 3 à 7 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 03/05/2024
- 04:37
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Sa fille avait alors entre 3 et 7 ans...
“Vous voulez qu’elle vous demande quoi votre fille, quelle était la largeur de la canule ! ?” Agacement du tribunal de Beauvais devant le déni du prévenu.
Écrasé dans son fauteuil et sous oxygène respiratoire, Jean-François a la voix douce du démon.
Il est poursuivi pour des agressions sexuelles sur sa fille à Wavignies entre 2010 et 2014 : des caresses forcées sur le lit médicalisé qui lui sert de sanctuaire, des pénétrations vaginales aussi avec les doigts. Jusqu’à ce jour où il tentera même d’introduire une sonde urinaire dans le jardin secret de sa petite protégée…
«Curiosité mauvaise», décrit-il aujourd’hui à la barre : « Je ne trouvais pas normal qu’on empêche la vie sexuelle des femmes », lâche-t’il sous les yeux de sa fille, aujourd’hui 17 ans.
La petite Justine (prénom modifié) est venue chercher des réponses.
Elle n’aura eu que l’odeur du dégoût :
« Je voulais mesurer la profondeur » de son vagin dit-til encore, avant d’invoquer des excisions vues sur Internet.
Comme si :
« Votre fille était un objet sur lequel vous meniez des expériences », s’attriste la partie civile.
Le secret de ces agressions sexuelles et viols est resté tapi dans l’antre familial pendant dix ans, en dépit des révélations de l’enfant à sa mère.
C’est un médecin du CHU d’Amiens, à qui l’enfant s’est confiée, qui brisera la loi du silence.
Jean-François est paraplégique depuis 2006 et un accident de quad. Sa femme, la mère de l’enfant, continue de s’occuper de lui au quotidien…
« On comprend bien la difficulté », relève le tribunal.
Depuis le signalement à la justice, Justine ne voit plus son père.
Mais entretemps, elle s’est construite sans réponse à ses questions. Au point que l’enfant, aujourd’hui diagnostiquée HPI (Haut Potentiel intellectuel) se passionne pour la psychologie et a laissé sa mère à la porte de la salle d’audience.
« Après la canule, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête, concède le père à la barre. Il ne s’est plus jamais rien passé ».
L’armure paraît fendue :
« Bien sûr que j’avais l’idée que c’est quelque chose qui la faisait souffrir. Elle a voulu que je vienne, je suis là, vous pouvez me poser toutes les questions », sanglote-t’il.
Puis il se referme : les pénétrations vaginales :
« Il y a eu une intention, mais il n’y a pas eu viol ».
La canule ?
« Ça l’a griffé, j’ai arrêté ».
Les films érotiques partagés avec l’enfant ?
« Elle m’a surpris, j’ai éteint la télévision, j’ai voulu en parler un peu plus tard avec elle ».
Dans cette histoire, l’état de santé précaire du prévenu « a conduit à la correctionnalisation de cette affaire », rappelle la partie civile. Pour qui il faut une sanction de nature à offrir à Justine le droit de se reconstruire.
Le procureur de la République requiert 3 ans de prison dont 2 assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.
Le tribunal suit les réquisitions du Parquet.
L’autorité parentale du père est retirée.
Son quotidien immobilisé sur un lit médical ne changera guère.
Celui de sa fille est bouleversé à tout jamais.
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