Vitré | Témoignage glaçant de la maman d’une ado violée par un récidiviste toujours en liberté
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 07/11/2023
- 21:46
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Une mère de famille a contacté notre rédaction peu de temps après la parution de notre article intitulé Notre fille a été violée et cela a brisé notre vie.
Ce dernier relatait l’histoire glaçante de deux parents face au viol présumé de leur fille au Jardin du Parc en juin 2022 à Vitré (Ille-et-Vilaine).
Touchée profondément par ce témoignage lourd et douloureux, cette maman dit s’être retrouvée dans ce récit.
« Cela a été le choc »
« Plusieurs choses m’ont parlée : un mineur au moment des faits (NDLR : Le violeur présumé) ou encore l’année 2022 (NDLR : Le viol présumé aurait eu lieu en juin 2022).
Et puis, il y a l’instinct maternel. J’en rêve tellement la nuit que je devais appeler »,
débute Julie (prénom d’emprunt).
Mises en contact, les deux mamans ont alors longuement échangé.
« Les faits sont les mêmes, sauf le lieu »,
confie Julie.
Et l’émotion a été encore plus grande quand l’identité du violeur présumé a été évoquée entre les deux femmes.
« J’ai donné la première lettre de son prénom.
Et là, cela a été le choc »,
soupire Julie.
L’auteur présumé des faits sur sa fille serait le même que celui du viol présumé relaté dans notre premier article.
Les faits
Nous sommes en août 2022. Noémie (prénom d’emprunt), la fille de Julie, 15 ans et demi au moment des faits, sort avec des amis à Vitré.
Sa mère la prévient. Il faut qu’elle rentre « entre 23 h et minuit et accompagnée ».
Vers 23 h, Julie envoie un message à sa fille.
Cette dernière lui dit qu’elle est en chemin pour rentrer à la maison, non loin du Jardin du Parc.
Avec elle se trouve un jeune homme qui était à la soirée.
Elle l’avait croisé quelques fois. Il paraissait gentil.
Il avait insisté fortement pour la raccompagner.
Dans son lit, Julie entend bien sa fille rentrer chez elle.
Un dernier message pour bien confirmer sa présence et la maman s’endort, mais elle ne sait pas que l’homme s’est invité chez elle, prétextant vouloir recharger son téléphone.
« Ma fille l’a fait entrer et puis, il lui a mis la main sur la bouche… »,
explique Julie.
C’est dans la chambre de la jeune fille que les faits se seraient produits. Et ce, en quelques minutes.
« Ma fille m’a dit qu’elle n’avait pas pu crier. Elle était tétanisée.
Il l’a violée avec beaucoup de violence. Elle a souffert le martyre »,
confie Julie.
Comme pour le viol présumé de la fille d’Aurore et Vincent, le récit est glaçant.
« Elle se souvient de tout et elle a pleuré tout du long.
Elle lui a demandé de partir et il est parti »,
poursuit Julie.
Noémie restera prostrée dans son lit avant de passer un long moment sous la douche. « Elle se sentait sale », analyse Julie.
Une plainte et des menaces
Les jours d’après, le comportement de Noémie va changer radicalement. Sa mère, qui vit seule, observe presque impuissante cette évolution sans savoir ce qui s’est passé chez elle.
« Elle a commencé à se cacher dans des vêtements amples par exemple.
Elle était ailleurs et agressive. »
Noémie se confiera finalement à sa maman lors d’un changement de chambre dans la maison.
Elle était en sanglots. J’ai essayé de savoir ce qui n’allait pas.
Je m’imaginais plein de choses comme du harcèlement.
Et c’est là qu’elle m’a dit qu’un garçon lui avait fait du mal.
Le monde s’écroule autour de Julie. La mère se sent alors coupable de ne pas avoir pu protéger sa fille.
Mais rapidement, Julie veut savoir qui a fait mal à sa fille.
« J’étais complètement perdue »
Elle mène sa petite enquête pour connaître son identité et obtient un prénom et un nom en quelques jours.
« J’ai été porter plainte à la gendarmerie de Vitré le 2 septembre, mais j’étais complètement perdue.
Ma fille était tellement mal et moi aussi… »,
soupire Julie.
Noémie, elle, passe des examens médicaux et notamment de dépistage VIH avant de se rendre à l’institut médical de Rennes.
Là-bas, elle sera auditionnée. Des rendez-vous très difficiles pour la fille, mais aussi la mère.
Mais depuis un an, les deux femmes ne disent n’avoir eu aucune nouvelle de la justice.
« J’ai porté plainte en septembre 2022, mais depuis, je n’ai reçu aucun courrier ni aucun coup de téléphone.
On n’a eu aucune confrontation par exemple.
A-t-il été en garde à vue ? »,
s’interroge Julie qui précise par ailleurs que l’auteur présumé aurait menacé sa fille via les réseaux sociaux.
« Ma fille avait supprimé les publications, mais un de ses amis a récupéré des captures d’écran.
Il s’agissait de menaces physiques très dures. »
Des éléments transmis aux enquêteurs.
« J’espère que le plus dur est passé… »
Dans la difficile attente d’une issue du dossier, comme pour Aurore et Vincent, Julie et sa fille Noémie tentent de remonter la pente. Mais le chemin est long.
« Ma fille le croise encore à Vitré (NDLR Le violeur présumé).
Une fois, elle a fait une crise en le voyant au McDonald’s »,
confie Julie.
Pendant de nombreux mois, l’ambiance a été extrêmement tendue à la maison. Noémie a fait des crises d’angoisse et a fugué de son établissement scolaire plusieurs fois.
« Elle se sentait tellement mal. On a passé une année désastreuse avec notamment des crises de violence.
C’était tous les jours et j’avais l’impression que ça n’allait jamais s’arrêter.
Elle m’a même dit que je n’étais pas une bonne mère »,
confie Julie, les larmes aux yeux.
Un comportement qui n’a pas été sans conséquence pour la mère de famille.
« Plusieurs fois, j’ai été mise en arrêt »,
soupire Julie.
Mais depuis quelque temps, l’ambiance a changé à la maison et dans le comportement de Noémie. Depuis son changement d’établissement scolaire, la jeune femme va mieux.
« Elle a changé d’environnement et rapporte de bonnes notes.
Elle a aussi un petit copain qui prend soin d’elle. Cela lui met du baume au cœur »,
se félicite Julie, qui vit seule avec ses trois enfants.
« J’espère que le plus dur est passé… »,
conclut la mère de famille.
Obsession de l’auteur présumé
La maman a pris contact avec les parents qui ont témoigné dans notre journal. Ensemble, ils ont échangé longuement sur leurs histoires, mais aussi sur les lourdes conséquences qui se ressemblent.
Les deux familles ont décidé d’être accompagnées par une avocate afin de pousser leur dossier auprès du procureur.
Une manière de relancer les deux affaires et faire pression sur le violeur présumé qui est devenu une obsession quotidienne pour les deux familles.
« J’ai une haine énorme contre lui »,
ne cache pas Julie.
Une haine, mais aussi une crainte.
Il est récidiviste, car il était sur le panel photos présenté aux parents (NDLR : Aurore et Vincent du premier article).
On ne sait pas aujourd’hui ce qu’il est capable de faire.
Il faut penser aux autres potentielles victimes.
Selon Julie, Aurore et Vincent, le violeur présumé de leurs filles serait également impliqué dans l’histoire des coups de couteau au jardin de la Trémoille à Vitré, mercredi 13 septembre.
« Il est connu des services de gendarmerie et on le laisse courir comme un honnête citoyen.
Il a brisé la vie de nos enfants et nos vies personnelles »,
conclut Julie.
« Pas de communication » du côté du procureur
Contacté au sujet de cette affaire, le procureur de la République de Rennes nous a répondu qu’il n’envisageait « pas de communication pour ces faits ».
Pour l’autre affaire, impliquant le viol présumé de la fille d’Aurore et Vincent, le magistrat avait indiqué que les investigations avaient été conduites et que « le dossier avait été transmis au parquet pour étude avant orientation ».
Enfin, l’avocate d’Aurore et Vincent a fait parvenir un courrier il y a quelques jours au procureur pour lier les deux affaires.
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