Epernon | 18 mois ferme sans mandat de dépôt pour un surveillant qui a violé une ado

oui

Pédocriminel En liberté

« Nous n’avons pas eu de rapports sexuels. Mais il m’a imposé une pénétration avec les doigts »
Un ancien surveillant du collège d’Épernon a été condamné pour agressions sexuelles sur une collégienne. Ses dénégations n’ont pas convaincu les juges.

L’ancien surveillant du collège d’Épernon se défend avec véhémence:

« Je n’aurais jamais fait une chose pareille »

« Je veux être entraîneur professionnel de basket. C’est toute ma vie. Je ne veux pas gâcher mon avenir. »

Le témoignage d’une collégienne, âgée de 14 ans, à la fin de l’année 2018, risque de mettre à mal ses projets.

Au mois de mai 2021, à la gendarmerie de Hanches, elle l’a accusé de viol.

Elle a affirmé que le surveillant était très proche des élèves, en particulier des jeunes filles.

Elle raconte:

« J’avais des problèmes »

« Je lui faisais confiance. Il m’a dit qu’il était là pour m’aider. »

Mais, toujours selon le témoignage de l’adolescente, les rapports entre l’éducateur et l’élève auraient pris une autre tournure.

Au cours de l’enquête, elle a soutenu qu’une première fois, il se serait rendu chez elle, alors que ses parents étaient absents.

elle assure:

« On s’est embrassé dans le jardin et il m’a caressée »

Une seconde fois, le surveillant de 29 ans à l’époque, lui aurait donné rendez-vous à Épernon, dans l’appartement de l’un de ses amis.

L’adolescente rajoute:

« Nous n’avons pas eu de rapports sexuels. Mais il m’a imposé une pénétration avec les doigts »

La jeune fille, considérée comme fragile psychologiquement par l’experte psychologue, n’a jamais changé de version tout au long de l’enquête.

Elle a détaillé avec précision l’intérieur de l’appartement dans lequel se serait déroulée la scène : la couleur du papier peint, le mobilier, jusqu’à la marque de la console de jeux et la couleur des manettes.

L’ancien surveillant, à la barre du tribunal de Chartres, reste droit dans ses bottes :

« Je suis choqué de ce qui se passe, et de ce qu’elle a dit. Je ne l’ai jamais vue en dehors du collège et elle n’est jamais allée dans cet appartement. »

Le président d’audience interroge:

« Si c’est le cas , comment a-t-elle pu donner une description aussi précise de l’appartement?? »

L’accusé répond:

« C’est un appartement au rez-de-chaussée. Elle a pu passer devant, dans la rue, alors que les fenêtres étaient ouvertes. »

À voir la moue dubitative des magistrats, l’explication ne semble pas les convaincre.

Me Mahir Agirdag, l’avocat de la jeune fille et de ses parents s’insurge:

« C’est une tentative désespérée de discréditer ma cliente?! »

Egalement jugé pour des faits plus anciens…

L’ancien surveillant est d’autant plus dans une mauvaise passe qu’il est également jugé pour des faits plus anciens.

Il a reconnu avoir envoyé des messages à connotation sexuelle, en 2016, à une autre collégienne, dans un autre établissement du département, dans lequel il exerçait les mêmes fonctions.

Devant les juges il reconnaît:

« J’ai fait une grosse erreur »

« Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. »

… et précédemment reconnu coupable d’agression sexuelle

Pour compléter le tableau, il a aussi été condamné, en mai dernier, à de la prison avec sursis.

Il a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur l’une de ses collègues.

La procureure de la République revient sur les actes présumés qui lui sont reprochés sur la collégienne d’Épernon :

« Ce dossier aurait pu passer devant une cour d’assises pour viol »

Elle ajoute :

« C’est un prédateur sexuel. Il a profité de sa qualité de surveillant pour avoir un comportement inadapté. Il n’a aucune prise de conscience de la gravité de ses actes. »

La tâche est difficile en défense, pour Me Vincent Rivierre, qui tente de convaincre les juges de la bonne foi de son client :

« Vous jugez de l’impalpable. Je vous demande de prendre du recul. Il n’y a aucune certitude dans ce dossier. »

Le surveillant, qui, depuis, a quitté le département, est condamné à trois ans de prison, dont 18 mois ferme sans mandat de dépôt.

Il ne peut plus exercer une activité qui le mette en présence de mineurs.

Source(s):