Villers-lès-Luxeuil | Prison ferme pour celui qui profitait du retard mental d’une fillette pour abuser d’elle

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« On ne ressent pas chez lui un sentiment de honte ou de culpabilité. »
À La Remaudière, des enfants agressés sexuellement par le mari de leur nourrice dans la "maison de l'horreur"
Faux grand-père, vrai pervers

Perdu dans un éthylisme qui le ronge depuis quatre décennies, ce sexagénaire a profité de la vulnérabilité d’une gamine sans capacité à se défendre pour assouvir de misérables envies.

Quand, au milieu de l’année 2021, un des quatre fils de Patrick Cuney a amené sa nouvelle compagne et les deux enfants de celle-ci chez cet habitant de Villers-lès-Luxeuil, il ne pensait pas qu’il allait jeter une fille de 12 ans dans la gueule d’un loup incapable de réfréner ses bas instincts.

Au bénéfice de la nuit et de la naïveté de sa cible, l’ancien boucher de 60 ans aujourd’hui sans emploi l’a attirée dans son antre pour s’en repaître.

Celui qu’elle considérait comme un grand-père supplémentaire était alors persuadé que, de par son retard mental, elle allait garder le secret de ces rencontres malsaines, comme le lui intimait.

Ce en quoi il ne se trompait pas mais comptait sans l’intervention d’un petit frère protecteur et réactif.

 

  “Elle ne disait rien”

C’est effectivement le garçon de 7 ans qui, percevant une anomalie majeure dans le comportement de leur hôte, s’est ouvert à son père biologique de ce qu’il se passait certaines nuits pendant que sa mère et son nouveau compagnon dormaient au rez-de-chaussée.

Après s’être introduit dans la chambre des enfants située face à la sienne, l’homme est parvenu à plusieurs reprises à faire traverser le couloir à la préadolescente, laquelle, plus tard, parviendra à décrire les actes subis.

À savoir des baisers et des attouchements, voire des mordillements sur des parties intimes de son anatomie.

Ces actes, le sexagénaire les a d’abord contestés formellement puis a bien voulu admettre un épisode unique non sans préciser qu’il n’en conservait que des souvenirs brumeux dus à son ivresse du moment.

Une position qu’il tient à la barre, incapable de retenir des sourires, voire des rires brefs et des mouvements désinvoltes comme s’il n’était question que d’une simple tape sur les fesses administrée sans autre arrière-pensée.

La faute au stress, s’empressera d’intervenir son conseil, Me Charline Bonnot, assurant que son client a bel et bien pris la mesure de ses agissements.

Ce qui ne saute pas aux yeux ni aux oreilles quand il répond :  » Ben, je l’ai caressée  »  » elle ne disait rien «  avec un rictus et un haussement d’épaules au moment de détailler ce qu’il s’est passé en tête-à-tête avec sa victime.

 

La trouille, la honte, la culpabilité ?

Suivie par un psychologue, la jeune victime a le souci de savoir si le fautif sera puni, informe sa mère, le père embrayant pour prévenir avec une colère contenue que rien ne réparera le mal accompli.

Pour leur avocate, Me Anne Perrez, le handicap de la victime constitue l’élément central du dossier :  

” Cette petite fille, c’était la proie idéale.”

Et d’ajouter que les torts causés par un homme âgé de près d’un demi-siècle de plus qu’elle s’avèrent d’autant plus préjudiciables que ses parents se sont battus pour offrir à la petite sa place au sein de la société.

En rapport avec les propos de son avocate qui évoquait  « la trouille  » ressentie par le prévenu au moment de comparaître, la procureure va opposer :

« À aucun moment, il n’a évoqué la trouille qu’il a produite sur cette enfant.

On ne ressent pas chez lui un sentiment de honte ou de culpabilité. »

Une analyse qui se rattache à une phrase lâchée un peu plus tôt par l’intéressé quand il déclarait :  

 “J’ai fait une grosse bêtise, c’est tout.  ” 

 

“Il reconnaît ce qu’il peut.

Il ne se serait rien passé sans cette consommation massive d’alcool “

conclut son conseil qui ne parviendra pas à lui éviter sa première incarcération.

Le coupable est en effet condamné à 10 mois ferme assortis d’un mandat de dépôt à effet différé, ce qui sera prolongé par un suivi sociojudiciaire de deux ans.

Désormais inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (FIJAIS), il se voit en outre interdit de toute activité avec des mineurs pendant dix ans. Il lui faudra enfin verser un total de 3 900 € aux parties civiles.

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