Villeneuve-sur-Bellot | Accusé de violences et d’attouchements par ses enfants
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 22/12/2018
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Depuis le box du tribunal de Meaux, Fabien* a dû affronter les accusations de ses deux filles aînées, assises sur le banc des victimes, aux côtés de leur mère.
Incarcéré depuis 2014 au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, Fabien y purge une peine jusqu’en 2027 pour avoir violé une de ses ex-compagnes.
Après deux années ponctuées de plusieurs démarches, il obtient par voie de justice l’imposition d’un droit de visite pour ses enfants.
Déjà très perturbée, la fille aînée, Jasmine, réagit très mal en apprenant la décision qu’elle ressent comme une contrainte. Sur les conseils de sa psychothérapeute, elle décide de déposer plainte contre son père. En juillet 2016, elle se présente à la gendarmerie la plus proche de Villeneuve-sur-Bellot, accompagnée de sa mère et de la fratrie.
La tête sous l’eau, jusqu’à suffocation !
Jasmine fait alors des révélations au sujet de violences et d’attouchements pratiqués par son père sur elle et les autres enfants : baisers sur la bouche, caresses sur le bas-ventre, petites claques sur les fesses… Sans oublier un goût très prononcé pour la nudité adoptée dès le réveil, sans aucune gêne ni retenue, et pour les confidences de ses exploits sexuels avec les différentes femmes qui se sont succédées dans son lit.
D’autres faits, survenus au Portugal durant l’été 2012, sont évoqués, donnant un aperçu des méthodes éducatives du père.
Pour régler un désaccord entre les deux sœurs pendant une baignade en piscine, et connaître l’origine de la dispute, il a appuyé sur leur tête et les a maintenues sous l’eau jusqu’à suffocation ! Quand la cadette a reconnu ses torts, il lui a asséné un coup de poing en guise de punition !
Face aux magistrats, mardi 18 décembre, le prévenu a nié « toute arrière-pensée sexuelle » dans ses actes qu’il a justifiés comme « des gestes spontanés » résultant d’un « besoin tactile ».
A son tour, son avocat les a qualifiés de « gestes déplacés selon la conception actuelle mais sans volonté d’atteinte sexuelle ». Pour les violences, il a fourni une explication en rapport avec son enfance : « C’est comme ça qu’on m’avait appris. Je n’ai jamais donné de coups pour le plaisir, seulement après plusieurs avertissements ».
« Je n’ai plus envie de voir mon père ! »
Dans l’esprit d’une présence des deux victimes souhaitée par l’avocate de la partie civile, considérant « important que monsieur entende ce que les enfants pensent de lui », la présidente a invité Jasmine à s’exprimer, sitôt l’instruction terminée. Très mature dans son expression, elle a affirmé :
« Je pense qu’il nous aime, mais très mal ! Aujourd’hui, je n’ai plus envie de voir mon père ! ». Ensuite, elle est revenue sur les coups distribués avec des claquettes à semelles de bois et sur les caresses :
« Dans mon éducation, je n’ai jamais rien su du consentement, du droit de dire non ! ».
Enfin, elle a porté un regard sur le comportement de son géniteur :
« La possession des femmes, c’est une fierté chez lui. Il pratique le jeu de la domination sur ma mère et sur nous, ses enfants ! ».
Au cours de sa plaidoirie, l’avocat de la défense a qualifié le procès de « queue de la comète » considérant qu’il importait au ministère public d’offrir la parole aux enfants privés lors de la précédente action en justice, à l’origine de l’emprisonnement de Fabien.
Puis il a fait valoir une clause de prescription de trois ans pour faire réduire la période de commission des faits à 17 mois au lieu des 36 mois retenus par le parquet.
Mais malgré son intervention tout à fait légitime, il n’a pu soustraire son client à une condamnation à douze mois de prison ferme et à l’inscription au fichier des délinquants sexuels.
Source : ile-de-france
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