Villeneuve-la-Garenne | “Un prophète” condamné à 8 ans de prison pour viol et agression sexuelle
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 24/05/2022
- 13:25
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Le pasteur d’une église évangélique de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) a été condamné ce lundi à une peine de huit ans de prison par la cour des assises des mineurs des Hauts-de-Seine, pour un viol et une agression sexuelle sur deux fidèles.
Reagan B. a en revanche été acquitté pour les faits dénoncés par deux autres femmes, parmi lesquelles figure sa principale accusatrice, Anaïs U., mineure au moment des faits.
L’affaire avait éclaté en avril 2018, avec la plainte de cette jeune femme de 17 ans, accusant le chef spirituel de l’Église « Nuit de Dieu » de l’avoir violée et agressée sexuellement entre avril 2017 et avril 2018, lors de séances de « délivrances » contre les « esprits maléfiques ».
Ce témoignage avait fait boule de neige : trois autres femmes s’étaient alors manifestées pour dénoncer des faits similaires.
La cour a notamment estimé qu’au sujet des faits dénoncés par Anaïs, il était impossible « d’exclure une instrumentalisation de la parole de la fille par la mère », qui avait poussé sa fille à déposer plainte, alors qu’elle venait elle-même de rompre avec Reagan B., en raison notamment de ses multiples infidélités.
« Quatre ans de combat judiciaire »
Autres faits pour lesquels l’accusé a été acquitté : les gestes déplacés dénoncés par Boningo M., 60 ans, dont
« il n’est pas possible d’établir avec certitude le caractère sexuel »,
a noté la cour dans sa feuille de motivation.
« Ce double acquittement est évidemment une grande satisfaction pour mon client, notamment car les accusations de la plaignante principale ont été fermement discréditées par les juges »,
a réagi l’avocat de la défense, Me Archibald Celeyron.
La cour a en revanche entériné les déclarations « circonstanciées et détaillées » des deux autres accusatrices, Mireille O. et Lucie N., accusant respectivement de viol et d’agression sexuelle le charismatique chef spirituel de cette église, fréquentée par plusieurs centaines de fidèles.
« Il est regrettable que la cour d’assises de Nanterre ne soit pas allée au bout de sa logique, en invalidant les deux autres plaignantes dont les accusations étaient tout aussi tardives et loufoques »,
a dénoncé Me Archibald Celeyron, qui va « réfléchir à l’éventualité d’un appel ».
« C’est un grand soulagement pour ma cliente qui, après quatre ans de combat judiciaire, a enfin été entendue, malgré les dénégations du condamné »,
a de son côté déclaré Me Emma Lesigne, l’avocate de Lucie N. Contactés, les autres avocats des parties civiles n’ont pas donné suite à nos sollicitations.
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