Villemoisson-sur-Orge | Un professeur de maths condamné à 6 ans de prison pour pédophilie

non

Professeur pédocriminel : déjà condamné, il en avait pourtant informé l’Éducation nationale
Richard A, 60 ans, un ancien professeur de mathématiques, est poursuivi devant le tribunal correctionnel d’Évry pour agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans et complicité d’agression sexuelle en 2016. Il avait déjà été condamné dix ans plus tôt pour agressions sexuelles en Angleterre.

Le tribunal correctionnel d’Evry a condamné hier un ancien professeur de maths d’un collège de Villemoisson-sur-Orge à 6 ans de prison ferme.

Le sexagénaire comparaissait pour deux agressions sexuelles commises en 2016 sur des enfants de 9 et 12 ans mais aussi consultation d’images pédopornographique.

Déjà emprisonné en Angleterre par le passé pour des faits similaires, il n’a pas été incarcéré dès la fin du procès mais le sera un peu plus tard.

L’autre homme qui était jugé à ses côtés s’en tire lui avec 10 mois de prison avec sursis pour détention et acquisition d’images et vidéos mettant en scène des mineurs.

L’un comme l’autre ne peuvent plus envisager d’activité avec de moins de 18 ans. Enfin, les associations qui étaient parties civiles recevront 16.000 euros.

Source : evasionfm.com

L’Éducation nationale était au courant.

L’enseignant avait déjà été condamné en 2006 à 15 mois de prison pour des faits similaires en Angleterre.

Dans la petite commune de Villemoisson-sur-Orge (Essonne), les questions se multiplient après l’arrestation d’un professeur de mathématiques qui enseignait au collège.

Comment cet enseignant déjà condamné en 2006 pour l’agression sexuelle d’un enfant en Angleterre a-t-il pu continuer à exercer son métier en France ?

Pourquoi l’Education nationale a laissé faire alors qu’elle avait connaissance de cette condamnation ?

Suite à cette affaire, la ministre de l’Éducation a assuré que des sanctions seraient prises.

Pour les anciens élèves du professeur, le choc est immense.

Pour ma part je l’ai eu en cinquième, il était super gentil. Quand on le regarde, on ne dirait pas qu’il peut faire du mal à un enfant ou quoi que ce soit. Mon frère est parti en voyage scolaire avec lui donc c’est un peu choquant pour les parents de se dire qu’ils confient leurs enfants à un pédophile“, explique un adolescent.

Un millier d’images pédopornographiques

L’affaire commence sur le parking d’un centre commercial.

Le professeur de 55 ans est abordé par un garçon qui fait la manche.

En échange de quatre euros, l’homme le conduit à l’écart et l’agresse sexuellement.

Il filme la scène avec son portable.

Des photos pédopornographiques dans un téléphone portable

L’affaire éclate en 2016 quand des jeunes découvrent un téléphone portable dans un buisson à proximité d’un centre commercial de Corbeil-Essonnes.

À l’intérieur,  plusieurs milliers d’images et vidéos pédopornographiques  ​et  des captures d’écran mettaient en scène le propriétaire de ce téléphone dans des échanges de nature sexuelle avec un mineur ​, révèle alors le procureur de la République d’Évry.

La vidéo récupérée par des jeunes est remise aux policiers et permet l’arrestation du professeur.

Plus d’un millier d’images pédopornographiques ont été trouvées dans le portable de cet enseignant.

En garde à vue, les enquêteurs découvrent ses antécédents et sa condamnation en 2006 à 15 mois de prison en Angleterre pour relation sexuelle avec un enfant.

Il reconnait des voyages en Asie pour rencontrer des enfants.

À ses côtés, Jean-Pierre P, 67 ans, poursuivi pour détention d’images pédopornographiques et corruption de mineurs.

L‘une des victimes identifiées est un jeune Rom de 9 ans que le professeur a croisé sur le parking d’un centre commercial de Corbeil-Essonnes.

Richard A a filmé l’agression dans sa voiture.

Les enquêteurs trouveront également trace d’un ancien élève à qui Richard A donnait des cours de guitare.

Lors de sa garde à vue, le professeur de mathématiques reconnaît  avoir des pulsions sexuelles et des fantasmes envers des jeunes garçons âgés d’une douzaine d’années

L’enseignant est mis en examen et suspendu de l’Éducation nationale.

Emprisonné quinze mois en Angleterre

On découvre alors qu’en mars 2006, il avait été condamné en Angleterre à quinze mois de prison, assortis d’une interdiction de travail avec des mineurs, pour  relation sexuelle avec un enfant à partir d’une position de confiance ​ et  voyeurisme ​.

Lors d’un séjour linguistique, il était entré dans la chambre de trois garçons et avait tenté de baisser leur boxer pendant leur sommeil.

Il avait, par ailleurs, été déclaré coupable d’avoir observé deux garçons pendant qu’ils se douchaient nus.

À l’époque, le jugement n’avait pas été notifié officiellement à l’État français.

Mais Richard A en avait informé lui-même le rectorat de Versailles depuis sa prison.

Après avoir purgé sa peine en Angleterre, l’enseignant était revenu en France.

Il était passé devant une commission de discipline.

Et, chose incroyable, les 35 membres, dont le recteur d’académie, ancien directeur de cabinet de Luc Ferry, avaient décidé à l’unanimité de ne pas le sanctionner.

À la rentrée de septembre 2007, Richard A. avait simplement été muté au collège de Villemoisson-sur-Orge, à quatre kilomètres de son précédent lieu de travail…

Castration chimique

Une décision entachée d’ erreurs graves d’appréciation ​, admettra, en 2016, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui procédera à sa révocation.

Après deux ans de détention provisoire, Richard A. a effectué un suivi psychologique et psychiatrique.

Il participe aussi à des groupes de parole et aurait démarré un traitement expérimental de castration chimique, selon son avocate citée par Le Parisien.

Partie civile dans le procès qui s’ouvre ce mercredi, l’association La Voix de l’Enfant dénonce  l’omerta encore trop souvent présente au sein des institutions en charge d’enfants, et le laxisme de ces dernières à l’égard des risques de violences sexuelles sur des mineurs ​.

Elle s’étonne par ailleurs «  du non-maintien de la qualification de certains faits qu’aurait commis le mis en cause à l’encontre d’un jeune garçon d’une famille rom qui, au regard des éléments apportés au cours de l’instruction, aurait dû relever d’un viol et non d’une agression sexuelle. »

Source(s):