Loudun | 9 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur une mineur

Un quinquagénaire a été reconnu coupable d’une agression sexuelle sur une mineure, en 2014, à Loudun.

Costard impeccable et coiffure millimétrée, Régis, 51 ans, s’avance sans conviction à la barre du tribunal correctionnel de Poitiers.

Poursuivi pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, il affrontait davantage sa conscience que la justice, dernièrement.

Mais ce sont bien les juges qui ont parlé en lieu et place de ce primo-délinquant.

“ Le simple bon sens, quand on a 50 ans, est de faire sortir l’enfant ”

Le 2 novembre 2014, à 15 h 30, la scène se joue dans la salle de bain d’une habitation de Loudun. Sans témoin autre que cette petite fille l’accusant d’avoir « fait toucher son zizi. »

Régis était de passage pour une fête. Il était parti se rafraîchir. Ou prendre une douche. Ou faire pipi.

Le geste ? « Pas volontaire ». Bref, il ne sait plus. Et la salle d’audience ne le sait pas à sa place.

« Je conteste les faits. » Patron d’une société de dératisation située dans le centre de la France en Seine-et-Marne, il se défend mal.

« J’étais en panique totale en garde à vue, j’ai affirmé n’importe quoi, je voulais partir du commissariat le plus vite possible. J’ai dit aux enquêteurs : marquez ce que vous voulez. Et je n’ai jamais touché un enfant de ma vie. »

Régis tortille ses mains sans parvenir à défaire les nœuds d’un mensonge impossible à tenir.
Il dément tout ce qu’il avait finalement avoué au bout de la troisième garde à vue, deux ans après les faits.

Le président s’agace, tente une autre approche :

« Vous êtes un grand garçon. Vous n’étiez pas capable de sortir cette petite-fille de la salle de bain ? » – « Oui, j’aurai du. »

Mais pas un mot sur cette main innocente posée sur son sexe. Même son avocat ne sait plus comment le défendre.

« Est-ce que vous auriez commis ce geste et que vous seriez incapable de le dire ? », l’interroge-t-il.

Silence. Régis enfonce sa tête dans les épaules et bafouille sa propre peur :

« Je suis angoissé, j’ai peur de l’emprisonnement, des représailles… »

La maman de la victime, présente à l’audience, ne semble pourtant pas agressive.

« Je veux juste que ma fille ait la preuve de cette agression ».

Le procureur lui apporte les éléments :

« Il revient sur ses aveux de façon fort maladroite. Le simple bon sens, quand on a 50 ans, est de faire sortir l’enfant. Mentir, vous savez, c’est très compliqué. Il a avoué en garde à vue parce qu’il voulait soulager sa conscience. »

Obligation de soins et suivi psychologique

Le représentant de la société requiert 9 mois de prison avec sursis, une mise à l’épreuve pendant deux ans, une obligation de soins et un suivi psychologique.
Les juges retiendront ce quantum de peine avec un sursis simple et une inscription au fichier des délinquants sexuels (FIJAIS).

Même l’avocat de Régis avait baissé les bras : « J’ai passé un certain temps avec lui et je continue à avoir le même positionnement : il me dit qu’il est innocent depuis le début. Y a-t-il suffisamment d’éléments pour le condamner ? Sinon, pourquoi continue-t-il de nier ? »

Source : http://www.lanouvellerepublique

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