Vesoul | Un septuagénaire condamné à 6 mois avec sursis pour agression sexuelle et corruption de mineur sur sa voisine de 7ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 20/09/2018
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Un homme âgé de 72 ans a été condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis, pour agression sexuelle et corruption sur une mineure de moins de 15 ans. « Je ne comprends pas. Je n’ai jamais touché une gosse de ma vie. »
L’homme à la barre du tribunal correctionnel de Vesoul est accusé d’agression sexuelle imposée à une mineure de moins de 15 ans, et de corruption. Des faits commis du 1er mai 2007 au 31 décembre 2007.
Cette mineure, il la connaît très bien.
À cette époque, Julie* âgée de 7 ans, habite avec ses parents chez sa grand-mère, dans un village du secteur de Lure, juste à côté de chez lui.
La petite fille se lie vite d’amitié avec ses voisins, un couple de retraités.
A un point, qu’elle devient très proche, les considérant même comme ses parents adoptifs.
Alors qu’un jour, elle se rend chez son voisin pour lui dire bonjour, il lui montre dans son cabanon, un livre illustré de photos nues.
Et l’homme se masturbe devant elle.
Un peu plus tard, elle revient chez eux.
Dans le salon, il l’aurait caressé au niveau du sexe.
Des faits qui resteront sous silence jusqu’en juin 2015.
C’est à travers une rédaction, que Julie met des mots. Elle craque.
Un secret trop lourd à garder.
Une plainte est déposée.
Le rapport d’expertise ne présente pas d’éléments « délirants » de Julie.
« Oui il y avait bien un livre mais il s’agissait d’un livre médical. Pour le reste, c’est non », ajoute le vieux monsieur.
« Alors pour quelles raisons elle inventerait ? », rétorque le président Jean-Philip Ghnassia.
« Mais pourquoi j’aurais fait ça », poursuit le prévenu niant toutes ces accusations.
L’homme n’est pas connu pour des faits en matière d’agression sexuelle.
Julie, devenue une jeune fille frêle, cheveux courts, s’approche timidement de la barre.
Elle commence à détailler les scènes avant de s’effondrer en larmes.
« Je ne comprends pas.
Je l’aime tellement fort.
C’était des personnes très importantes pour moi.
Il m’a anéanti pour toujours. »
Durant toutes ces années de silence, Julie a essayé de se construire.
Mais elle se sent fautive.
Elle tentera de se suicider.
Et la séparation de ses parents n’arrangera pas son développement.
Elle abandonne ses études.
Aujourd’hui à 19 ans, elle vit du RSA.
Son avocate Me Bertholde souligne « le processus a été très long, mais elle avait peur qu’on ne la croit pas ».
Pour la procureure de la République:
« Julie considérait son voisin comme son père.
Elle n’a aucune raison d’inventer ces faits ».
Elle requiert 18 mois d’emprisonnement avec sursis et la confiscation des scellés.
« Julie était en manque d’amour.
Oui c’est une victime, mais mon client n’est pas coupable.
Il a toujours eu du respect pour elle », a débattu Me Jeanroy, avocate du prévenu.
Elle demande tout simplement la relaxe de son client.
Peine perdue, le tribunal condamne le retraité à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et la confiscation des scellés ainsi que l’inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).
* Le prénom de la victime a été modifié.
Source : Est Républicain
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