La réalité des Abus Rituels Pédophiles : l’Université brise le tabou

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Ce mémoire universitaire de maîtrise en travail social est à notre connaissance absolument UNIQUE.
Écrit en 2008 par Christine JACQUES, il permet de faire le point de manière sérieuse sur ce sujet au travers du témoignage de professionnelles ayant eu à aider de nombreuses victimes d’abus rituels au Québec et en Ontario.

 

Il est intitulé “L’abus rituel : le point de vue d’intervenantes en agression sexuelle”.

Ces témoignages recoupent de manière très cohérente ce que l’ont peut constater partout dans le monde à propos des réseaux pédocriminels.

Vous pouvez le télécharger ci-dessous :

Mémoire universitaire complet

Voici une fiche de lecture qui permet de faire ressortir les principaux éléments présents dans ce mémoire.

Fiche de lecture

 

Définition de l’abus rituel

Forme d’exploitation sexuelle qui regroupe toutes les formes d’abus possibles soit l’abus psychologique et émotionnel, l’abus sexuel, physique et spirituel.

Les abus sont organisés et orchestrés dans le but de détruire le sens d’identité et de liberté des personnes qui en sont victimes et ce, afin d’obtenir un contrôle absolu et continu de leur personne.

Ces actes criminels sont extrêmes, sadiques et considérés comme des actes de tortures.

Ce genre d’abus tient ses origines principalement du milieu familial auquel d’autres membres de la communauté (hommes et femmes) se joignent pour former un réseau d’abus clandestin.

Les abus sont perpétrés dès la petite enfance, à répétition, de façon continue et sur une longue période de temps.

Ils sont commis au quotidien dans le but de conditionner les victimes à être dociles lors des abus perpétrés en groupe.

La programmation, une technique de contrôle de la pensée, est la pierre angulaire de ce genre d’abus.

Les agresseurs utilisent ainsi différentes méthodes de programmation dans le but de créer un sentiment de terreur continu, de créer la dissociation et la confusion, d’imposer le silence et de manipuler les victimes.

Il est principalement question de l’utilisation d’un système de croyance.

Toutes formes de croyances et d’idéologies sont utilisées dont des croyances religieuses, spirituelles, mystiques, ou simplement une croyance attribuant un pouvoir tout puissant aux agresseurs.

Les méthodes utilisées pour la programmation impliquent, entre autres, des simulations, des mises en scène, des rituels et des cérémonies de types religieux.

Les agresseurs visent à obtenir un pouvoir absolu et continu des personnes qu’ils agressent au sens où elles peuvent être sous leur contrôle jusqu’à l’âge adulte et parfois même toute leur vie.

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Ces trois recherches démontrent les mêmes six indices d’abus rituel ;

(1) avoir été abusé sexuellement par un adulte,

(2) avoir été photographié nu,

(3) avoir été drogué pendant l’abus,

(4) avoir été témoin de mutilation ou de meurtre d’animaux/d’humains,

(5) avoir été menacé que du mal serait fait à leur famille s’ils dévoilaient l’abus et

(6) avoir été question de l’utilisation de vêtements cérémoniels, de chandelles ou de couteaux durant les rituels.

 

Voici les dix indices d’abus rituel selon Young et al., ;

– avoir une histoire d’abus sexuel qui a commencé durant l’enfance ;

– avoir été victime ou témoin d’abus physique et de torture ;

– avoir été témoin de mutilation et de mise à mort d’animaux ;

– avoir subi des menaces de mort ;

– avoir été drogué ;

– avoir été témoin ou avoir été forcé de participer à des sacrifices humains d’adultes et d’enfants ;

– avoir été forcé de pratiquer le cannibalisme ;

– avoir été témoin ou forcé de participer à une soi-disant cérémonie de mariage à Satan ;

– avoir été enterré dans un cercueil ou dans une tombe ;

– avoir vécu une grossesse forcée et avoir eu à sacrifier le fœtus ou l’enfant (traduction libre).

 

Description succincte des pratiques

Il y a consensus chez les auteurs quant à la sévérité des abus commis en abus rituel.

Sullivan, pour le Los Angeles County Commission for Women Ritual Abuse Task Force (1989/2005), trace un portrait de ces abus.

Son rapport démontre que l’abus rituel regroupe toutes les formes d’abus possibles, que les abus sont intenses et perpétrés à répétition et de façon continue.

Le contrôle de la pensée vise à instaurer un sentiment de terreur chez les victimes afin de les manipuler, de détruire leur sens d’identité et de liberté, de les amener à se conformer aux pratiques du groupe et de leur imposer silence.

D’autres méthodes sont utilisées pour faciliter le contrôle de la pensée dont des techniques d’hypnose ainsi que des drogues hallucinogènes.

L’agression sexuelle est perpétrée en groupe par des hommes, des femmes et d’autres enfants victimes.

Des objets sont fréquemment utilisés lors des agressions sexuelles, incluant des objets symboliques tels un crucifix ou une arme.

L’agression sexuelle est jumelée à l’abus physique et peut être commise lors de rituels associés à la mort.

De plus, les victimes sont habituellement forcées d’abuser d’autres enfants ou d’avoir des contacts sexuels avec des animaux.

L’abus physique perpétré en abus rituel est également qualifié de sévère et sadique.

Il s’agit même de torture pouvant aller jusqu’au meurtre.

Voici certains des abus physiques présentés dans le rapport ci-haut mentionné : avoir été battue, coupée, tatouée, marquée ou brûlée à des endroits sensibles du corps, avoir été privée de nourriture, d’eau ou de sommeil, et ce à répétition et de façon continue.

 

Témoignage détaillé des pratiques

Il n’y a pas de limite aux abus commis en abus rituel.

En effet, l’abus rituel regroupe toutes les formes d’abus possibles : l’abus psychologique et émotionnel, l’abus sexuel, l’abus physique et l’abus spirituel

L’ensemble des participantes dit que les survivantes d’abus rituel qu’elles ont rencontrées ont toutes une histoire d’abus qui a commencé durant l’enfance.

Ce sont des techniques d’abus qui sont beaucoup plus élaborées dans le sens du contrôle sur la victime et dans les façons où on “empêche la victime de vraiment pouvoir s’en sortir ».

Les abus sont commis à répétition, sur une longue période de temps et de façon continue

Ainsi, nous pouvons dire que les abus commis dans le cadre de l’abus rituel sont majoritairement sadiques.

D’ailleurs, cinq des participantes qualifient les abus comme étant de la torture.

Certaines femmes qu’elles accompagnent leur ont dit avoir été étouffées soit par une main, par un sac qui leur avait été mis sur la tête, ou en étant submergées dans l’eau du bain.

Les agresseurs amènent ainsi les victimes à frôler la mort en les libérant à la dernière minute.

Selon les participantes, l’abus psychologique consiste à abaisser et à dominer les victimes pour les amener au point où elles n’ont plus aucun sens de leur valeur personnelle.

Les agresseurs s’assurent de continuellement garder les victimes dans un état de terreur, de créer de la confusion entourant les abus, de les forcer à faire des choses humiliantes et de les blâmer pour les abus qu’elles subissent.

Selon les résultats obtenus, la terreur, les menaces, la confusion, la trahison, l’humiliation et le blâme sont les éléments principaux de l’abus psychologique commis en abus rituel.

Une des participantes explique que tout ce qui devrait être bon dans la vie a été déformé, comme le toucher normal et affectueux d’une mère, par exemple ; la mère caresse son enfant pour ensuite la frapper ; l’enfant est caressée, frappée, elle tombe endormie et elle est réveillée en étant frappée.

Les agresseurs transforment ainsi tout ce qui est bon dans la vie des victimes.

La trahison, en abus rituel, est souvent faite à partir de menaces de mort.

C’est le genre de scénario où une enfant est amenée dans une pièce et quelqu’un lui dit :

Quand tu seras dans cette pièce, tu devras faire telle ou telle chose à ton frère ou à ta sœur.

Si tu ne le fais pas, ton frère ou ta sœur seront tués.

Tu dois donc rentrer, dire que tu aimes ça et rire de leur douleur.

Si tu leur en parles, on les tuera ou ça ne fera qu’empirer les choses.

Les agresseurs jouent certainement avec l’attachement traumatisant et s’assurent que les enfants ne se lient pas les uns aux autres

Au moindre indice qu’elle ferait du bruit ou qu’elle s’objecterait à ce qu’on lui demandait, elle était soit battue ou violée sévèrement et sur-le-champ.

Une des participantes dit que ses expériences auprès de survivantes d’abus rituel l’amènent à croire qu’elles ont été soumises à toutes les formes de tortures sexuelles possibles.

De plus, les abus sexuels seraient plus extrêmes lorsqu’ils ont lieu dans le cadre des abus commis en groupe.

Lors de ces rencontres, les victimes sont sexuellement abusées par des hommes, des femmes, des adolescents et d’autres enfants.

Une autre participante explique qu’une des femmes qu’elle accompagne a été sexuellement abusée par son père, son frère, ses oncles, ses cousins et sa mère.

Deux autres participantes mentionnent que les agresseurs utilisent différents objets lors des agressions sexuelles qu’ils commettent.

Certaines femmes qu’elles accompagnent ont déclaré qu’on leur avait inséré plusieurs objets à l’intérieur du vagin, dont des bouteilles et des bâtons.

Elle décrit l’abus sexuel perpétré par ce jeune garçon où après l’avoir brutalement violée, il a uriné et éjaculé sur elle.

Elle a été malade pendant l’abus et il lui a frotté le visage dans ses vomissures et dans ses excréments.

Une autre croit que l’humiliation fait partie des scénarios utilisés pour la pornographie infantile.

À son avis, plus les abus sexuels sont douloureux, sadiques et humiliants pour les enfants, plus c’est rentable pour les personnes qui commettent ces abus.

Il s’agit ici d’une participante qui croit que l’abus rituel consiste en de l’abus sexuel sadique d’enfants à un très bas âge et que le tout vise principalement à faire de la pornographie et de la prostitution infantile.

D’ailleurs, la moitié des participantes parlent de prostitution et de pornographie lorsqu’elles traitent des abus sexuels commis en abus rituel.

Une d’elles dit qu’une des femmes qu’elle a accompagnées a été prostituée par son père : des hommes se rendaient au commerce du père et payaient ce dernier pour avoir des relations sexuelles avec la jeune fille.

Deux autres participantes parlent explicitement de pornographie.

La première explique qu’une femme lui a dit que chacune des agressions sexuelles subies a été filmées.

« Ils la filmaient et par après, ils lui montraient les vidéos.

Elle a été droguée, attachée, brûlée et tout ça a été filmé ».

La deuxième relate qu’une des femmes lui a dit que les enregistrements vidéo pris lors des abus, étaient habituellement visionnés en groupe et qu’il y avait tout un réseau qui l’abusait.

Les abus sexuels mènent souvent à des grossesses et à des avortements forcés.

Selon les participantes, les victimes d’abus rituel sont abusées physiquement et torturées de toutes les façons possibles.

Séquestrer une personne en l’attachant ou en l’enfermant dans un endroit restreint ou pendant de longues périodes de temps ;

– Isoler une personne ;

– Contrôler ce qu’elle mange et ce qu’elle boit soit en la privant de nourriture ou en la forçant à manger des choses dégoûtantes ;

– Garder une personne éveillée pendant plusieurs jours ;

– Frapper une personne ;

– Infliger des coupures ou des brûlures ;

– Asphyxier une personne en la submergeant dans de l’eau ou en l’étouffant ;

– Faire subir un avortement ;

– Forcer les personnes à être témoins ou à participer à des abus ;

– Administrer des drogues ;

– Faire subir des chocs électriques.

 

Les survivantes d’abus rituel ont eu des os brisés, des hématomes, des marques, elles ont été avortées et certaines de leurs blessures ne guériront jamais.

Elles ont été frappées, parfois avec des bâtons ; elles ont été attachées, étranglées, brûlées et enfermées pendant de longues périodes sans nourriture et sans eau.

Elle me racontait continuellement ce qu’elle avait fait à ses enfants ; elle, son conjoint, le fils de son conjoint et un groupe de personnes qui vivaient sur une ferme.

C’était un jeu où ils les attachaient, la tête par en bas, dans la grange et ils les laissaient là pendant des heures…

Juste pour le fun, après que les enfants étaient allés à la toilette, ils leur mettaient la tête dedans.

Ces enfants-là ont vraiment vécu l’enfer pendant plusieurs années avec ce groupe de personnes-là.

Ils les brûlaient au fer rouge, avec de l’eau bouillante, de l’huile.

Les enfants sont cicatrisés partout.

Il n’y a pas une place sur leurs corps où ils n’ont pas de cicatrices.

Trois des participantes ajoutent que certains des abus sont soigneusement choisis pour ne pas laisser de marque.

« Des aiguilles sous les ongles ne laissent pas de marque, des coupures aux parties génitales ne paraîtront pas si elles sont faites avec soin, des coupures internes ne paraissent également pas »

À titre d’exemple, une des participantes dit que si les agresseurs utilisent négativement le symbole de Jésus dans le cadre des abus et que l’enfant grandit en croyant en Jésus, il aura ainsi une représentation tordue de ce dernier, ce qui représente de l’abus spirituel.

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But des abus rituels

Elles sont d’avis que ce que recherchent les individus qui commettent l’abus rituel est d’obtenir le contrôle des personnes qu’ils agressent.

Elles qualifient ce contrôle d’absolu et de continu.

Elles décrivent l’abus rituel comme étant commis de façon systématique au sens où elles y attribuent un but précis, soit celui de détruire le sens d’identité des victimes.

 

Contexte des abus rituels

Abus planifié, perpétré au moins parfois en groupe,

Il y a plusieurs degrés d’abus rituel.

À une extrémité du continuum on retrouve un petit groupe de voisins qui se regroupent et qui ont lu des choses sur Internet.

Ils reproduisent des rôles sataniques qu’ils y ont retrouvés et ils abusent leurs propres enfants ou d’autres enfants dans le voisinage.

Il s’agit ici d’une des extrémités du continuum pour aller à l’autre extrémité où on retrouve des groupes hautement organisés, impliqués dans de l’abus rituel de cultes intergénérationnels (c’est-à-dire qui se transmet de génération en génération).

Il est ainsi majoritairement question d’un contexte incestueux où le père est le premier agresseur suivi des frères, des cousins, des oncles et des grands-parents.

L’ensemble des participantes est d’avis que d’autres membres de la communauté se joignent à la famille pour ainsi former ce qui paraît être un réseau d’abus organisé.

Certaines participantes décrivent les familles et les personnes impliquées dans l’abus rituel comme ayant un certain pouvoir financier.

Par conséquent, il s’agit de personnes connues au sein de leur communauté.

La moitié des intervenantes interviewées parlent également de l’implication de médecins dans le cadre de l’abus rituel.

Deux autres participantes disent que certaines survivantes d’abus rituel leur ont signalé la présence d’un policier lors des abus.

La moitié des participantes font état de la nature secrète de l’abus rituel lorsqu’elles le définissent.

Cette particularité origine du caractère clandestin et fermé des groupes qui commettent ce genre d’abus.

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Méthodes de programmation

La programmation est intrinsèque à l’abus rituel ; il s’agit d’une forme d’abus psychologique extrême qui vise à obtenir le contrôle absolu et continu des victimes.

Ce qui caractérise l’abus rituel, c’est que les abus sont exécutés à partir d’une programmation et celle-ci est faite de façon systématique.

La programmation vise à détruire le sens d’identité et de liberté des victimes.

« Ce qu’ils font, c’est détruire la volonté d’une personne, sa capacité de décider pour elle-même ou d’avoir le contrôle sur toutes les décisions relatives à sa vie ».

La programmation consiste en des méthodes d’abus qui permettent aux agresseurs de créer  un sentiment de terreur continu chez les victimes.

Ils cherchent également à créer la dissociation, à confondre, à humilier, à rendre les victimes dociles et à les responsabiliser pour les abus qu’elles subissent.

Les agresseurs visent essentiellement à manipuler les victimes et à s’assurer qu’elles gardent le silence sur les abus qu’elles subissent.

Les enfants victimes d’abus rituel sont abusées et torturées de façon continue, à tous les jours, et parfois même dès leur naissance.

Une des participantes croit que ces enfants sont même testées lorsqu’elles sont nouveau-nées afin de vérifier si elles conviennent au groupe.

Ce que les agresseurs vérifient, c’est la capacité des enfants à atteindre un état de dissociation.

La façon dont ils peuvent le déterminer, c’est en vérifiant si le bébé arrête de pleurer quand il vit des épreuves comme être échappé ou privé de nourriture ou d’eau.

Une autre explique que les abus sont commis par les parents, durant la journée, dans leur demeure et qu’il s’agit pour eux d’un entraînement à la vie.

Elle croit que l’idée sous-tendant l’ensemble des abus est de garder les enfants constamment et continuellement abusées de façon extrême : psychologiquement, émotionnellement, physiquement et sexuellement.

Dans le contexte de l’abus rituel, les enfants sont élevés dans un milieu où l’abus est accepté comme un fait normal : ces enfants sont programmés de façon perverse pour ne pas reconnaître qu’il s’agit d’abus.

Certaines intervenantes interviewées croient d’ailleurs qu’il s’agit d’un processus qui vise à préparer les enfants pour les abus perpétrés en groupe.

Les abus plus extrêmes se produisent lorsque les victimes sont amenées à l’extérieur de la résidence familiale pour subir l’abus rituel perpétré par des groupes plus organisés.

L’accent avant l’âge de cinq ans, est d’amener l’enfant à être complètement déstabilisée, incapable de fonctionner avec l’abus et croire que c’est de sa faute.

Simultanément, c’est de l’amener à être capable de dissocier, de « switcher » ; avoir une autre partie d’elle-même qu’elle présente en public et qui paraît complètement normale.

Ils feront cette séparation continuellement afin de manipuler l’enfant à être ce que le culte (NDLR : groupe d’abuseurs) veut qu’elle soit pour répondre à leurs besoins.

Selon cette participante, l’entraînement devient plus spécifique après l’âge de cinq ans ; il est plus centré sur le fait d’abuser les autres et de jouer le rôle particulier prévu par le groupe.

Les agresseurs forcent les enfants à s’abuser entre eux ; ainsi, ils leur font croire qu’ils ont eux-mêmes fait du mal.

Celles-ci leur ont dit avoir été forcées à regarder d’autres enfants ou d’autres femmes être physiquement et sexuellement abusées.

Les survivantes d’abus rituel ont été forcées à être témoin de choses horrifiques : des meurtres de bébés ou de personnes qui ont essayé de résister ou de parler des abus, de viols, de tortures et de la naissance de bébés pour être utilisés par les agresseurs ; ceci se passait parfois lors de cérémonies.

Certaines relatent que les survivantes d’abus rituel leur ont témoigné avoir eu à abuser des animaux et d’autres enfants dont leurs frères et leurs sœurs.

Elles leur ont également avoué avoir été forcées à tuer d’autres enfants et d’autres personnes.

Tout ça est habituellement fait sous menaces de mort et présenté dans une “double bind” situation, ce que nous appelons une situation à double contrainte c’est-à-dire une situation sans issue.

Une double bind situation, c’est lorsque les agresseurs créent une situation où ils donnent deux choix à la victime.

Par exemple, l’animal de compagnie de la famille sera torturé et la victime aura le choix soit de tuer l’animal ou de continuer à le voir se faire torturer.

Les deux alternatives sont donc extrêmement pénibles pour la victime parce que sans issue.

Cette technique permet aux agresseurs de blâmer la victime pour le choix qu’elle fait et de la responsabiliser pour ce qui en résulte.

Une d’elles dit qu’une des survivantes d’abus rituel qu’elle accompagne a été forcée à mutiler des corps et des organes.

« Elle était premièrement guidée par la main pour ensuite avoir à le faire elle-même.

Les agresseurs exigeaient qu’elle termine en nettoyant minutieusement pour qu’il ne reste aucun indice »

Voici certains des animaux qui ont été mentionnés par les survivantes dans le cadre de l’intervention : des chiens, des chats, des couleuvres, des serpents, des souris et des rats.

Les agresseurs utilisent souvent l’animal de compagnie des victimes.

Une des participantes dit qu’une des survivantes avait reçu un chien comme cadeau parce qu’elle avait répondu aux attentes des agresseurs ; ces derniers maltraitaient le petit chien à chaque fois qu’elle ne faisait pas ce qu’ils voulaient.

Deux autres participantes parlent plus précisément de l’utilisation d’animaux lors d’abus sexuels.

Leurs expériences auprès de survivantes d’abus rituel démontrent que toutes les formes d’idéologies et de croyances peuvent être utilisées pour perpétrer l’abus rituel.

À titre d’exemples, deux d’entre elles parlent des croyances imposées aux victimes telles que celle d’être née pour servir ou celle de ne pas provoquer la haine ou la colère de leur père ou de Dieu.

Deux autres participantes parlent de leurs expériences auprès des survivantes d’abus rituel où il était question des idéologies ou des croyances suivantes : le satanisme, le vaudouisme, le santeria, le racisme, c’est-à-dire un groupe où l’idéologie était basée sur la supériorité de la race blanche comme chez les nazis ou le Klu-Klux-Klan et d’un groupe de motards lié au crime organisé.

Elles ajoutent que pour certaines survivantes, il était question de croyances plus mystiques, soit en des forces supérieures ou liées à la sorcellerie.

Une des deux participantes précise que les échanges qu’elle a eus avec les survivantes d’abus rituel l’amènent à croire que les personnes qui commettent ce genre d’abus n’adhèrent pas à la croyance qu’ils utilisent lors des abus.

À son avis, l’abus rituel ne consiste pas en des pratiques liées à une adhésion à une croyance spirituelle ou religieuse.

La plupart des abus dans cette région sont de nature satanique mais encore une fois, on entend encore et encore qu’il ne s’agit que d’un moyen utilisé pour terroriser les enfants.

On retrouvera donc dans les rituels des choses qui sortent des flammes et ce genre de choses.

Ils jouent avec des trucs de magie sur des enfants terrifiées et droguées.

C’est très facile à faire ; les agresseurs eux-mêmes en rient.

C’est simplement un scénario pour la pornographie, ou peut-être que non ! Peut-être ! Peut-être !

Il y a probablement quelques agresseurs qui croient véritablement en l’élément satanique mais il semblerait que la majorité d’entre eux ne font qu’utiliser ça comme façade.

Ils utilisent définitivement le satanisme pour terroriser les enfants.

La majeure partie des survivantes d’abus rituel rapportent que des messages très précis leur ont été répétés, quelquefois en face d’un miroir, quelquefois pendant qu’elles étaient torturées.

Elles recevaient des chocs électriques ou elles étaient tournées sur une roue (spinning).

L’ensemble des intervenantes présente différents exemples des messages qui sont programmés chez les victimes d’abus rituel.

Voici certains de ces messages :

« Tu es née pour ça »,

« Tu es née pour être “evil” », (NDLR : diabolique)

« Tu es une “slut” », (NDLR : salope)

« Tu es une mauvaise personne »,

« Regarde, tu aimes ça quand on te frappe, quand on te brûle, quand on te met des choses dans ton vagin »,

« Tu es mon assistante et tu vas m’aider »,

« Tu es nécessaire au bon fonctionnement du groupe »

et « Je vais te tuer si tu parles ».

La réaction interne créée par la programmation est ce qui les amène, si elles parlent des abus, à vouloir se suicider.

La majorité des participantes disent que les simulations et les mises en scène sont des méthodes utilisées pour la programmation.

« Il y a souvent du déguisement, des costumes, des faire accroire.

Il y a toutes sortes d’artifices et des mises en scène ; ça a un côté théâtral ».

Elles parlent entre autres de l’utilisation de ce qui semble être un cercueil dans le cadre de certaines mises en scène.

Une d’elles dit que presque toutes les survivantes d’abus rituel qu’elle a rencontrées disent avoir été enterrées vivantes dans un genre de cercueil et ce, quand elles étaient très jeunes, entre trois et six ans.

En plus d’être très terrorisante pour les victimes, cette pratique sert à créer un lien d’attachement traumatisant avec la personne qui les sort de là.

Cette personne dira à la victime qu’elle aurait pu la sortir plus vite si elle n’avait pas si mal agi, qu’elle a eu à convaincre les agresseurs de la laisser sortir et qu’elle est mieux de bien se comporter et de faire ce qu’ils demandent.

Par la suite, cette personne agressera sexuellement cette enfant.

L’enfant sera donc reconnaissante d’être « simplement » agressée sexuellement et reconnaissante d’avoir été sortie du cercueil.

Presque la totalité des participantes mentionnent la présence de symboles ou d’éléments symboliques dans le cadre des abus.

À titre d’exemple, les agresseurs utilisent des images, des costumes et des lumières pour simuler la présence de Jésus ou de Satan.

Ils brûlent par la suite l’enfant Jésus pour faire croire aux victimes que Satan leur en veut et que Dieu ne les aime plus.

Il y a des serpents, des croix, des vêtements cérémoniels, des soutanes noires avec capuchon, des costumes, des chandelles et de la musique.

De personnes qui apparaissent sortant des flammes et du feu, d’avoir été forcées de boire du sang.

Une d’elles dit avoir accompagné une femme qui aurait été initiée dans un des hauts rangs du culte à titre de grande prêtresse.

Il s’agit de périodes associées à des fêtes symboliques tels que l’Halloween, Pâques, Noël et les pleines lunes.

Lors des cérémonies d’abus rituel, le déroulement des techniques de contrôle de la pensée suit les étapes de base suivantes : premièrement, l’état de conscience des enfants est altéré soit par le froid, la faim, en étant exténuée, droguée, terrorisée, etc.

L’enfant est par la suite verbalement ou psychologiquement humiliée et tourmentée.

L’enfant est ensuite torturée et abusée sexuellement pendant que certains messages lui sont dits à répétition.

Parfois, l’abus cessera seulement lorsque l’enfant donnera la bonne réponse ou si l’enfant répète le message

« Je suis evil et je mérite ce que je reçois »

ou « Je serais mieux de me tuer que d’en parler, » etc.

Certaines participantes disent que les drogues, ou toutes sortes de substances, sont souvent utilisées en abus rituel.

Il y a des états de transe par des rituels à répétition, de la musique, l’éclairage, des herbes particulières ou des techniques d’hypnose.

Ils traumatisent les enfants de différentes façons qui ne laissent pas de marques ; avec le froid intense, en les plongeant dans l’eau glacée, en les gardant éveillées pendant plusieurs jours, en les piquant (poke) et différentes autres choses.

Les chocs électriques sont souvent utilisés.

Les chocs électriques sont très efficaces pour torturer quelqu’un : ils ne laissent pas de marque.

L’enfant pourra être envoyée à l’école le lendemain et personne ne saura ce qui lui est arrivé.

Il est question soit de priver les victimes de nourriture ou de les forcer à manger des choses dégoûtantes telles que leurs excréments ou leur vomissure.

« Vivre nuit après nuit de la terreur, avoir été enfermée seule pendant des jours, sans nourriture, sans eau, sans interaction avec qui que ce soit et ce à l’âge de cinq ans ».

Elles disent que certains enfants victimes d’abus rituel ne sont pas enregistrés lors de leur naissance.

« Ces personnes là sont souvent isolées dans le sens que, soit elles ne vont pas à l’école avec tout le monde, soit que leur naissance n’est pas enregistrée, soit qu’elles ne peuvent pas sortir de la maison ».

Certains enfants sont complètement exclus du système.

Une d’elles dit qu’une des survivantes qu’elle a accompagnées est encore incapable d’avoir une copie de son certificat de naissance.

Une autre ajoute que les grossesses, qui ont lieu dans le cadre de l’abus rituel, ne sont jamais enregistrées ; il n’y a donc aucun document prouvant que les grossesses ont eu lieu.

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Séquelles des abus rituels (NDLR : beaucoup plus complet dans le mémoire)

Les séquelles sont le sentiment d’insécurité, les difficultés émotionnelles, les difficultés relationnelles, la destruction du sens d’identité personnelle, la dissociation, la fragilisation de la santé mentale.

Une d’elles dit que l’abus rituel vise à « casser » la personne jusqu’à ce qu’elle n’ait plus aucun sens de qui elle est.

Du point de vue émotionnel et mental, l’atteinte au sens d’identité consiste en une perte totale de la conscience de soi qui débouche sur la dépersonnalisation complète.

Une autre parle de fragmentation de la personnalité : c’est comme si la personne n’était pas entière et ne pouvait fonctionner de façon indépendante dans la société.

 

Les indices d’abus rituel

  • Avoir une histoire d’abus qui a commencé durant l’enfance et ce, principalement dans un contexte familial. Certaines participantes parlent d’abus qui ont commencé dès la naissance et les autres avant l’âge de 6 ans. Elles s’entendent pour dire que le milieu d’origine des abus est la famille.
  • Être question de programmation avec l’utilisation de différentes méthodes dans le but de transformer le sens d’identité des victimes, de créer un sentiment de terreur continu, de les manipuler, d’imposer le silence et ce, afin d’obtenir un contrôle absolu et continu de leur personne.
  • Utilisation de supercheries. Ex : utilisation de mises en scène, de simulations et de déguisements tels que des vêtements cérémoniels dont des soutanes noires avec capuchon.
  • Présence d’éléments spirituels ou religieux. Ex : une croix, une croix inversée, un serpent, un cimetière et des personnages religieux tels que Dieu, Jésus et Satan.
  • Avoir été victime de torture. Une participante parle d’abus très violent, et les autres de torture ou de sadisme.
  • Être question de cérémonies lors des abus. Ex : des cérémonies où il y a des rituels de type religieux (avoir à boire du sang ou l’utilisation du feu) et où les personnes portent des vêtements cérémoniels.
  • Être question de meurtres simulés ou réels. Avoir été témoin de meurtres de personnes ou de bébés ou avoir été forcée de tuer des bébés.
  • Nature organisée des abus. La façon stratégique dont les abus sont orchestrés et l’implication de plusieurs personnes dans le cadre des abus.
  • Groupe de personnes impliquées dans les abus. Groupe de personnes présent lors des abus; des personnes qui participent et observent.
  • Être question de mises à mort, de torture ou d’utilisation d’animaux. Avoir été témoin ou avoir été forcée de torturer ou de tuer des animaux.
  • Utilisation de cercueil. Avoir été enfermée dans ce qui paraît être un cercueil.
  • L’intensité de la terreur. L’intensité de la terreur et du sentiment de danger continu manifesté par les survivantes.
  • Le degré de dissociation.Être question de dissociation extrême c’est-à-dire de personnalités multiples.

 

Tu le sais quand il en est question, quand les femmes te décrivent des expériences qui sont à l’extérieur de la normalité des expériences vécues par d’autres femmes.

Elles décrivent des choses et des expériences qui sont presque incroyables parce qu’elles sont tellement atroces.

On ne veut pas croire que des gens soient capables de faire de telles choses

mais en même temps, c’est la réalité.

 

Le déni entourant l’abus rituel crée un obstacle déterminant aux personnes qui l’ont subi.

« Je crois qu’il est possible de guérir de l’abus rituel mais je soupçonne que présentement très peu réussissent à le faire.

La société ne croit pas l’abus rituel ; donc, cela ajoute aux difficultés et aux possibilités d’en survivre ».

Une des participantes relate que le processus de guérison des survivantes d’abus rituel est d’autant plus difficile parce qu’elles sont conscientes que les gens ne croient pas en ce genre d’abus, et par conséquent, ne croiront pas ce qu’elles ont vécu.

Ces femmes doutent également de la possibilité d’être crues par les intervenantes qui les accompagnent.

Deux autres participantes précisent que le déni du système psychiatrique et du système juridique face à l’abus rituel limite l’accès à des soins et à des services qui puissent répondre aux besoins des femmes.

Une de ces deux participantes explique que ce déni fait en sorte que les survivantes d’abus rituel sont souvent jugées comme étant « folles », ce qui les rend sujettes à être psychiatrisées.

Souvent, le système psychiatrique perçoit les réactions des survivantes d’abus rituel comme des désordres ; elles reçoivent donc différents diagnostics tels celui de la schizophrénie, du trouble dissociatif de l’identité ou du trouble de la personnalité limite.

Je pense que la première chose, c’est vraiment de rendre visible ce qui est invisible, d’éclaircir, d’élucider et de décrire.

De ne pas garder ça dans le domaine des choses étranges, des choses bizarres.

De situer l’abus rituel sur un continuum d’abus parce que je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ne réalisent pas que des personnes se font abuser de façon continue, que c’est fait de façon ritualisée et que ça fait partie du continuum d’abus.

Si tout le monde savait que ça existe, leurs yeux seraient ouverts à ce genre d’abus.

Il est recommandé de mettre en place plus de services appropriés aux besoins des survivantes d’abus rituel.

Les psychiatres, services sociaux, policiers ont besoin d’être formés en matière d’abus rituel.

Ils doivent reconnaître la nature organisée et secrète de ce crime.

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Discussion

Les clients se rendent à eux ; les clients pour la prostitution infantile savent où aller pour se procurer des enfants.

C’est définitivement connecté avec les réseaux clandestins criminels.

Encore une fois, je sais ce genre de choses à partir de la perspective des victimes et non de celle des agresseurs.

Comment ces hommes savent-ils où aller et comment savent-ils où trouver des enfants pour avoir du sexe ?

Ça, je ne le sais pas, à moins qu’ils fassent déjà partie d’un réseau.

Là, ils le savent parce qu’ils s’échangent les enfants : ça, c’est simple!

Ça aussi, ça se fait, c’est-à-dire ils font venir les clients et les font choisir l’enfant avec lequel ils souhaitent avoir du sexe ; la majeure partie du temps, ça sera filmé.

 

Méthodes utilisées pour la programmation

– La provocation d’un état dissociatif ;

– La répétition de messages ;

– L’utilisation :

– De simulations ;

– De mises en scène ;

– De rituels ;

– De symboles spirituels ou religieux ;

– D’animaux ;

– De chocs électriques ;

– De drogues ;

– De la privation.

 

Les simulations et les mises en scène

– La mise en scène de rituels spirituels ou religieux ;

– L’utilisation de symboles spirituels ou religieux ;

– L’utilisation de vêtements cérémoniels dont des soutanes noires avec capuchon ;

– L’utilisation de costumes et de déguisements ;

– La simulation d’un cercueil ;

– La simulation de forces mystiques ou surnaturelles ;

– La simulation de meurtres ;

– La simulation d’opération chirurgicale.

 

Leur état mental a été altéré soit par l’utilisation de drogues ou en les amenant dans un état de transe soit en jouant de la musique à un volume extrêmement fort, avec des chandelles, des herbes, en abusant l’enfant au point ou il n’a plus de force et est complètement épuisé.

Par la suite, ils utiliseront des costumes, l’éclairage, de la fumée pour confondre d’avantage la personne.

Est-ce que je vois vraiment une femme se faire tuer ?

Elles ne savent plus ce qui est vrai. Tout a été altéré.

Elles ne savent plus ce qui est vrai dans le monde parce qu’elles vont parfois expérimenter ou être témoins de choses qui ne font pas partie de la réalité.

C’est la modification de leur état mental qui les amène à croire que ce qui se produit est réel.

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Définition de l’abus rituel

Forme d’exploitation sexuelle qui regroupe toutes les formes d’abus possibles soit l’abus psychologique et émotionnel, l’abus sexuel, physique et spirituel.

Les abus sont organisés et orchestrés dans le but de détruire le sens d’identité et de liberté des personnes qui en sont victimes et ce, afin d’obtenir un contrôle absolu et continu de leur personne.

Ces actes criminels sont extrêmes, sadiques et considérés comme des actes de tortures.

Ce genre d’abus tient ses origines principalement du milieu familial auquel d’autres membres de la communauté (hommes et femmes) se joignent pour former un réseau d’abus clandestin.

Les abus sont perpétrés dès la petite enfance, à répétition, de façon continue et sur une longue période de temps.

Ils sont commis au quotidien dans le but de conditionner les victimes à être dociles lors des abus perpétrés en groupe.

La programmation, une technique de contrôle de la pensée, est la pierre angulaire de ce genre d’abus.

Les agresseurs utilisent ainsi différentes méthodes de programmation dans le but de créer un sentiment de terreur continu, de créer la dissociation et la confusion, d’imposer le silence et de manipuler les victimes.

Il est principalement question de l’utilisation d’un système de croyance.

Toutes formes de croyances et d’idéologies sont utilisées dont des croyances religieuses, spirituelles, mystiques, ou simplement une croyance attribuant un pouvoir tout puissant aux agresseurs.

Les méthodes utilisées pour la programmation impliquent, entre autres, des simulations, des mises en scène, des rituels et des cérémonies de types religieux.

Les agresseurs visent à obtenir un pouvoir absolu et continu des personnes qu’ils agressent au sens où elles peuvent être sous leur contrôle jusqu’à l’âge adulte et parfois même toute leur vie.

 

Particularités liées à l’intervention en matière d’abus rituel :

– l’intensité de la terreur que vivent les survivantes d’abus rituel et qui découle du sentiment profond que leur vie est en danger (impact de la programmation) ;

– l’intensité de la méfiance qu’elles peuvent manifester ;

– les difficultés émotionnelles qu’elles vivent et qui ont trait à l’intensité, à la gestion et l’expression des émotions ;

– l’importance de la dissociation ;

– les difficultés relationnelles qu’elles peuvent vivre à cause du manque d’opportunité de développer les capacités nécessaires pour transiger avec le monde ;

– la destruction du sens d’identité personnelle qui fait en sorte qu’elles ont de la difficulté à avoir une perception objective de qui elles sont, à prendre des décisions, à faire des choix et à faire

 

Approche privilégiée en matière d’abus rituel;

– croire les femmes qui dévoilent avoir subi l’abus rituel ;

– normaliser et valider les survivantes d’abus rituel ;

– accompagner les femmes à surmonter les séquelles des abus subis afin qu’elles puissent vivre pleinement leur vie ;

– respecter le rythme des femmes dans leurs processus de guérison ;

– reconnaître les impacts de l’abus rituel comme étant des séquelles des abus subis et non comme des troubles mentaux ;

– accompagner les survivantes dans la revendication de leurs droits.

 

Interventions reconnues comme étant les plus efficaces :

– offrir un suivi à long terme ;

– offrir un service d’aide téléphonique 24/7 ;

– offrir un suivi téléphonique entre les rencontres d’appui individuel. Il peut s’agir simplement de donner aux femmes la possibilité de laisser un message sur une boîte vocale ;

– offrir un service d’accompagnement ;

– favoriser une approche diversifiée basée sur la concertation ;

– reconnaître qu’il importe de ne pas être la seule personne ressource lorsque l’on soutient une survivante d’abus rituel dans son processus de guérison ;

– être soutenue par son équipe de travail ;

– référer les femmes à des services appropriés lorsque nécessaire.

 

Interventions n’étant pas efficaces en matière d’abus rituel.

– un suivi à court terme ;

– l’intervention de groupe ;

– être la seule personne ressource faisant partie du réseau de soutien des survivantes d’abus rituel ;

– vouloir sauver les survivantes d’abus rituel ;

– ne pas respecter le rythme des femmes dans leur processus de guérison.

 

Certaines qualités qu’elles considèrent nécessaires pour intervenir de façon efficace auprès de survivantes d’abus rituel, soit :

– la patience ;

– l’empathie ;

– la créativité ;

– la capacité de faire preuve d’ouverture et de flexibilité en se permettant de sortir des pratiques habituelles ;

– être bonne revendicatrice ;

– connaître les ressources dans la communauté ;

– savoir reconnaître qu’il s’agit d’un travail exigeant et qu’il est nécessaire de prendre soin de soi.

 

Les étapes du plan d’intervention fournies par une des participantes, soit

(1) établir un lien thérapeutique ;

(2) évaluer le niveau de sécurité ;

(3) travailler la dissociation et les mémoires d’abus et

(4) revendiquer leur droit à une nouvelle vie

 

Guide d’entrevue

  1. Comment définirais-tu l’abus rituel ?
  2. Selon toi, quelles sont les différentes formes d’abus commis lorsqu’il est question d’abus rituel?
  3. Quels sont, à ton avis, les impacts de l’abus rituel ?
  4. J’aimerais que tu me parles d’une femme que tu accompagnes ou que tu as accompagnée et qui a vécu de l’abus rituel.
  5. a) Comment en est-elle venue à te parler de l’abus rituel qu’elle a vécu ?
  6. b) Quels sont les faits qui t’ont amenée à croire qu’elle te parlait d’abus rituel ?
  7. c) Est-ce qu’il y avait une croyance d’utilisée dans l’abus rituel qu’elle a vécu ?

Si oui, laquelle ?

  1. d) Comment es-tu intervenue auprès d’elle sur la question de l’abus rituel ?
  2. e) Quels ont été les résultats de ton intervention ?
  3. f) Quels éléments de ton intervention dans cette situation ont été, selon toi, les plus efficaces et lesquels ont été les moins efficaces ?
  4. g) Si tu pouvais recommencer à zéro avec cette femme, procèderais-tu de la même façon ? Sinon qu’est-ce que tu ferais différemment ?
  5. Pourrais-tu me parler des méthodes de contrôle de la pensée utilisées lorsqu’il est question d’abus rituel ?
  6. Selon ton expérience, quelle est la prévalence ou le % de survivantes d’abus rituel qui se présentent ou font appel à vos services ?
  7. Concrètement, qu’est-ce qu’on pourrait faire face au problème de l’abus rituel ?

 

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A brutal form of abuse of children, adolescents, and adults, consisting of physical, sexual, and psychological abuse, and involving the use of rituals. Ritual does not necessarily mean satanic. However, most survivors state that they were ritually abused as part of satanic worship for the purpose of indoctrinating them into satanic beliefs and practices. Ritual abuse rarely consists of a single episode. It usually involves repeated abuse over an extended period of time. The physical abuse is severe, sometimes including torture and killing. The sexual abuse is usually painful, sadistic, and humiliating, intended as means of gaining dominance over the victim. The psychological abuse is devastating and involves the use of ritual/indoctrination, which includes mind control techniques and mind altering drugs, and ritual/intimidation which conveys to the victim a profound terror of the cult members and of the evil spirits they believe cult members can command. Both during and after the abuse, most victims are in a state of terror, mind control, and dissociation in which disclosure is exceedingly difficult. (Sullivan, 1989/2005, p.2)

Ritual abuse torture is intentionally planned and organized kin and/or non kin brutal group ritualisms; acts of human evil that terrify and horrify; acts of pedophilic, physical, sexualized, and mind spirit tortures; acts that can include modern day slavery (pornography, trafficking, sexualized and labour intensive exploitation); acts that cause life threatening torment; acts that distorts beliefs and values, thoughts, emotions, perceptions, behaviours, and world-view of the victimized person; dehumanizing and despiritualizing acts that have the capacity to destroy the personality of the infant, toddler, child, youth or « captive » adult victim; actions of coculture that can be inter-connected regionally, nationally, internationally, and transnationally; and criminal acts that are a violation of the victimized person’s human rights. (Sarson et MacDonald, 2003)

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