La Réunion | 7 ans de prison pour avoir touché 3 fillettes de 3 et 7 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 05/11/2017
- 00:00
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SAINT-PIERRE. Patrice Ceus, trentenaire sourd et muet, comparaissait hier devant le tribunal correctionnel pour agression sexuelle de ses deux belles-filles, âgées de 6 et 3 ans au moment des faits, et sur la petite voisine de 7 ans. Récit.
C’est la voisine qui a lancé l’alerte. Un jour de 2013, elle a remarqué que Patrice Ceus avait un comportement étrange avec sa fille Laura (*), d’à peine 7 ans.
Il se frottait à elle de façon insistante. Une fois chez elle, la voisine a interrogé Laura.
Celle-ci a avoué n’avoir rien dit parce qu’elle avait peur. Et puis elle a raconté :
” Il a frotté mes fesses avec son zizi à plusieurs reprises. Il a aussi pris un doigt et il l’a posé sur ma choupette. Il a baissé ma culotte. Il a mis le doigt à l’intérieur. Il m’a léchée aussi “.
La petite ajoute que Patrice Ceus
” a aussi fait ça à Julia (*) “, l’aînée des filles de Déborah M., sa compagne. Julia a 6 ans en 2013, et sa petite sœur Léa (*) en a 3.
Les faits sont dénoncés pour la première fois en avril 2013, mais pour des raisons de
” dysfonctionnements à plusieurs niveaux ”
qui ont, depuis, été corrigés et sanctionnés, tel que précisé à l’audience par le procureur de la République de Saint-Pierre, Laurent Zuchowicz, l’affaire est plus ou moins en stand-by jusqu’en août 2016, où tout le monde sera entendu à nouveau.
Lors d’une de ses auditions, Julia explique que Patrick Ceus, son beau-père, lui touche les fesses
” et devant aussi, sur la choupette. Je l’ai dit à maman mais elle ne veut pas que je le dise, parce qu’elle ne veut pas qu’il aille en prison “,
ajoute la petite.
Julia raconte aussi que son beau-père lui a montré son sexe dans la cuisine. Elle dit qu’il a mis ses doigts dans sa ” choupette ” à plusieurs reprises.
” Il l’a fait à Léa, aussi, il lui a fait la même chose qu’à moi “, poursuit Julia. Léa, qui n’avait que 3 ans en 2013, a plus de mal à raconter les faits.
Mais l’examen gynécologique est formel : la petite voisine et les deux belles-filles ont toutes trois perdu leur virginité.
Devant la juge d’instruction, Patrice Ceus a déclaré avoir eu
” du plaisir mais en même temps du stress “
lors de ces moments.
“J’avais une érection mais pas totalement. C’était trop risqué de montrer une grande érection en présence de la maman”.
Également sourde et muette, Déborah M., la maman de Julia et Léa, comparaissait hier pour non-dénonciation des faits qui sont reprochés à Patrice Ceus sur ses filles.
Entre deux sanglots, et par le biais de son interprète, elle a tenté d’expliquer en vain pourquoi elle s’est tue entre 2012, date à laquelle elle surprend Patrick en pleine nuit dans le salon, remontant son pantalon derrière sa fille, les fesses à l’air, et 2016, l’année où sa parole s’est enfin libérée.
Son avocate Me Brigitte Hoarau a mis en avant le caractère « fragile » et « influençable » de Déborah, qui a été placée sous curatelle renforcée il y a plusieurs années.
Céline Germand-Robert, l’avocate de Patrice Ceus, a quant à elle tenté de donner un peu d’humanité à cet homme aux pulsions pédophiles, en rappelant notamment son enfance auprès d’une mère alcoolique, son hospitalisation à 4 ans pour avoir ingéré de l’alcool et des médicaments, son placement à l’âge de 5 ans.
Le Parquet avait requis 8 ans de prison.
Il a finalement écopé de 7 ans ferme puis de 5 ans de suivi socio-judiciaire, avec injonction de soins, interdiction d’entrer en contact avec les victimes et avec Déborah, son ex.
Son nom va être inscrit sur la liste des délinquants sexuels.
Déborah a quant à elle été condamné à 10 mois de sursis avec pour principale interdiction de ne plus revoir Patrice Ceus.
Son autorité parentale ne lui a pas été retirée.
(*) les prénoms ont été modifiés
Source : Clicanoo
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