
Vendée | Philippe Girard condamné à 10 ans de prison pour le viol d’une fillette
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 07/06/2025
- 10:37

Ces deux phrases, l’accusé les répète comme un mantra depuis deux jours.
« Je ne suis pas un violeur. Ni un pédophile. »
Pourtant, ce jeudi 15 mai, l’adepte du naturisme Philippe Girard, 60 ans, a été condamné à 10 ans de réclusion par la cour criminelle de la Vendée.
Surtout, il a été reconnu coupable du viol d’une fillette de 10 ans.
Une décision loin d’être évidente au terme des débats.
Aux premières heures du procès, toutes les pièces du puzzle semblaient pourtant s’imbriquer.
Les faits dénoncés le jour même.
La plainte déposée le lendemain.
Les déclarations répétées de la victime.
L’absence « d’empathie » de l’accusé.
Son « obsession pour le sexe ».
Ses « fantasmes » mettant en scène des enfants.
Sa volonté continue « de choquer l’auditoire ».
Sa reconnaissance d’une « préméditation ».
Tout allait dans le même sens.
Mais, au fur et à mesure, des détails ont remis en cause cette trame si limpide.
D’abord, le comportement de la famille de la victime.
Ces gens qui ont accepté de faire entrer dans leur vie Philippe Girard.
Qui ont donné à cet adepte du naturisme l’autorisation de se balader nu en présence de leur fille.
Qui l’ont laissé participer à des soirées tardives sur fond d’alcool et de conversations sexuelles.
Elle qui avait déjà déposé plainte pour viol de la part de son ex-beau-père.
«Il aune conduite de prédation. Il a vu dans cette petite fille abusée, une proie », analyse la psychologue.
« J’ai réfléchi à la manière de me retrouver seul avec elle chez moi. C’est pour ça que j’ai organisé la sortie au zoo », assume Philippe Girard.
Attiré par les enfants, le sexagénaire qui voulait « vérifier » ses attraits pédophiles a « saisi l’opportunité ».
Deuxième grain de sable dans la machine, les déclarations contradictoires de la victime.
« Cette discordance visait à protéger sa famille », estime une experte.
« Il a fallu attendre 16 mois pour qu’il soit interpellé »
De nu, l’homme est passé en paréo.
La rencontre passe d’un site pour adulte à un groupe Facebook.
Et surtout, certains actes de pénétration disparaissent.
D’autant plus intrigant que le médecin légiste, qui a vu la fillette au lendemain des faits, relève un examen clinique « normal ».
«Il n’est pas question de remettre en cause la parole de la victime. Mais de vérifier qu’elle s’appuie sur des éléments factuels du dossier », insiste Eric Bret, l’avocat général.
Pour le représentant du ministère public, la cour ne dispose pas de suffisamment de preuves pour condamner l’accusé de viol.
« Vous le condamnerez pour atteinte sexuelle. »
Un point de vue diamétralement opposé à celui d’Emmanuelle Pichodo, avocate de la défense.
« C’est un prédateur. Il est intelligent. Ces déclarations ne visent qu’à échapper à sa condamnation pour viol. »
La robe noire met notamment en évidence la longueur de la procédure pour expliquer que rien n’ait été retrouvé en perquisition.
« Il a fallu attendre 16 mois pour qu’il soit interpellé. Il a eu le temps de tout faire disparaître. »
Et de rappeler les conclusions du psychologue qui a vu la fillette au lendemain des faits.
« Il parle d’état de sidération physique et psychique. »
Les « râles de douleur » de la fillette questionnent
« Dans ce dossier, il va exister une vérité judiciaire. Vous pouvez le trouver antipathique et rebutant. Mais les éléments de ce dossier ne peuvent pas vous permettre de le déclarer coupable du chef de viol », tranche Corinne Girard, avocate de l’accusé.
Pourtant, dans une réponse à la présidente, Delphine Roudière, Philippe Girard semble accréditer la thèse du viol.
« Quand je la caressais, elle avait des râles », assure-t-il.
« Des râles de douleur ? », s’enquiert la magistrate.
« Une douleur psychologique », élude le sexagénaire.
À l’incarcération s’ajoute un suivi socio-judiciaire de 7 ans.
Une fois sorti de prison, il aura l’interdiction de contacter la victime, d’exercer une activité auprès de mineurs et l’obligation de suivre des soins.
Philippe Girard peut le répéter sur tous les tons.
Aux yeux de la loi, il est bien le violeur d’une fillette de 10 ans.
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