Val-d’Oise | le jeune «tonton » parfait condamné à 13 ans de réclusion pour ses pédocrimes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 26/01/2021
- 13:05
Catégories :
Mots clés :
« J’assume entièrement la peine que vous allez prononcer. »
Ce sont les derniers mots prononcés par Jérémy P. avant que la cour d’assises ne se retire pour délibérer, ce mardi.
Celle-ci l’a condamné à treize années de réclusion criminelle et surtout quinze ans de suivi sociojudiciaire avec injonction de soin.
Une période pendant laquelle, à sa sortie de détention, il devra se soigner et travailler sous peine d’encourir une peine supplémentaire de sept ans de prison. La cour lui a enfin interdit d’exercer toute activité en lien avec des mineurs.
Âgé de seulement 21 ans, l’accusé était jugé depuis lundi par la cour criminelle du Val-d’Oise dont c’était la première audience dans le département, pour avoir agressé sexuellement et violé son jeune neveu alors âgé de 7 à 8 ans, un an durant.
Il était également poursuivi pour la détention d’images et de vidéos pédopornographiques. Il a diffusé celles de ses gestes commis sur sa petite victime.
Repéré par Europol
Ce jeune homme qui suivait des études d’anglais et d’informatique mais passait son temps sur Internet et sur les jeux vidéo, retranché du monde dans sa chambre de Garges, s’est retrouvé à répondre de ses crimes après un signalement d’Europol.
Le 14 mars 2019, l’office européen de police contacte l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) en faisant état d’une enquête en cours, en lien avec les autorités italiennes.
Europol décrit 6 vidéos pornographiques, datées d’octobre 2017 à septembre 2018. Elles montrent un petit garçon subissant des fellations et des sodomies de la part d’un adulte s’exprimant en Français.
Les premières investigations désignent vite Jérémy P.. Ses pseudos, retrouvés sur un site russe fréquenté par la communauté pédophile, permettent de découvrir des vidéos avec des fillettes prenant des poses explicites ou ayant des relations sexuelles entre elles ou avec des adultes.
Les conversations montrent aussi des échanges sur ses fantasmes avec d’autres internautes, ainsi que sur ses actes.
172 000 photos et 7 500 vidéos à caractère pédopornographique
Les enquêteurs, qui ont entre-temps entendu la petite victime et sa famille, placent le suspect en garde à vue, découvrant au passage 784-000 fichiers, 172 000 photos et 7 500 vidéos pédopornographiques.
Devant le juge d’instruction, Jérémy P. a immédiatement qualifié ses actes d’ignobles. Il était « Tonton Jérémy », l’oncle parfait, placé sur un piédestal par son neveu, un petit garçon « cible de l’opportunisme et de la lâcheté de l’accusé », qui voulait « trouver sa place dans la communauté pédophile » a souligné l’avocate générale, le présentant sur Internet « comme un trophée ».
« Il parle de pulsions. Je ne sais pas si on peut parler de pulsion lorsqu’on voit comment cela était organisé. Je ne sais pas si c’est rassurant de parler de pulsion… »
poursuit-elle, évoquant « la protection que je dois à la société ».
Elle retient aussi les mots de la petite victime, qui s’est tue devant les enquêteurs, comme un signe d’espoir pour l’avenir :
« Je suis fait pour vivre ».
L’avocate générale avait requis à l’encontre de l’accusé quinze années de réclusion criminelle, une peine assortie d’un suivi sociojudiciaire avec injonction de soins de dix ans.
Me Caty Richard, qui représentait la famille a insisté sur le sentiment de culpabilité qui l’envahit toujours.
« Elle ne comprend pas comment il a pu faire cela et comment elle n’a rien vu. C’est une grande partie de la souffrance des parties civiles. Ils sont toujours dans la culpabilité. Elle repense à tous les repas pris ensemble quand il y avait à cette table, à la fois le violeur et la victime. La maman repense tout le temps à ce qu’on lui a fait, à ce qu’il a vécu, aux traces du viol qui sont inscrites dans le cœur, dans l’esprit, dans le corps. » Un garçon toujours suivi sur le plan psychologique.
«Il sait avoir commis des actes odieux»
L’avocat de l’accusé, Me Sébastien Ronphe, a décrit la dérive pédophile d’un jeune homme totalement immature qui trouve son origine selon lui en partie dans son adolescence à Garges, en proie à une rumeur d’homosexualité qui dérape vers l’insulte et le harcèlement.
« Il s’est renfermé dans le cocon familial. Sa vie est alors dédiée aux jeux vidéo, seul dans sa chambre. Il délaisse ses activités réelles pour le monde virtuel. » Il découvre son attirance pour les fillettes. « Il enfouit tout, il ne peut en parler. » La suite, ce sont les rencontres sur Internet, le site russe, la rencontre de pédophiles. « Il parvient à contenir ses pulsions, vit une sexualité pédophile virtuelle, mais il consulte toujours plus de fichiers. Cela a été l’engrenage. »
Toutes ses digues ont ensuite cédé lors d’un premier jeu avec son neveu pour aboutir à l’ignoble.
« Sa démarche, depuis le début de l’enquête, c’est la sincérité et la collaboration, poursuit l’avocat. Il sait avoir commis des actes odieux. Il en comprend peu à peu les conséquences. Il n’a pas choisi d’avoir des pulsions. Il a fait une victime mais il est également victime de ses pulsions. La bonne peine, c’est celle qui lui permettra de guérir, qu’il ne fasse plus de mal aux enfants. Une peine avec injonction de soins. »
Source(s):