Trignac | Pour que sa fille mineure aille mieux, il lui propose “une thérapie sexuelle”

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Pédocriminel En liberté

Il a bafoué la confiance de sa fille en lui proposant mieux que des cachets, une thérapie sexuelle
photo d'une enfant dans les bras d'un adulte, cherchant du soutien
Le père d’une jeune fille d’à peine 20 ans aujourd’hui, a été condamné à un an de prison avec sursis pour agression sexuelle et corruption de mineur par le tribunal de Saint-Nazaire

Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a condamné le père à un an de prison avec sursis et lui a interdit d’entrer en contact avec sa fille.

« C’est un procès sobre », disait mardi soir 29 mars 2022 une des rares personnes présentes dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire.

Un procès au cours duquel le papa de 45 ans est resté tête baissée, alors que sa fille a eu souvent besoin de s’essuyer les yeux et de reprendre sa respiration.

Depuis 2019, elle est en décrochage scolaire, ne sort plus.

C’est pourtant elle, sans avocat, qui a décrit les faits :

« J’avais 17 ans, je cherchais du sens à ma vie, j’ai repensé à mon père que je n’avais pas vu depuis 2014 et je lui ai dit que je venais vivre chez lui »

Chez lui, avec sa compagne et ses deux beaux-enfants. Elle explique aux juges qu’elle est fréquemment triste.

Le soir, dans sa chambre, son père s’allonge à ses côtés et tente de la consoler mais très vite, ses conseils prennent une connotation sexuelle :

« Es-tu vierge ? Tu devrais essayer la masturbation… »

Massage

La jeune fille lui promet de le faire, mais comme elle va toujours aussi mal, il lui reproche :

« Tu es comme ta mère, tu ne fais jamais ce qu’on te dit ! »

Il lui propose de lui faire connaître le plaisir.

Un soir, alors qu’il a garé sa voiture au milieu des champs, il lui propose « de lui montrer sa quéquette ».

Le lendemain, il veut la décrisper par un massage du dos qui se termine sur la poitrine.

Elle précise :

« J’étais paralysée, j’avais juste envie de me gifler. Il a arrêté parce que sa compagne est entrée »

Elle décrit une scène insolite où il lui demande de soulever une lourde cuve  :

« J’avais la tête qui tournait, j’étais épuisée, il m’a rejointe dans la chambre et m’a proposé un verre de blanc »

L’adolescente fait alors des recherches sur internet pour comprendre l’attitude de son père.

Après avoir été « incendiée, accusée de tout ce que j’aurais fait de mal », elle en parle à sa belle-mère.

Une plainte est déposée à la gendarmerie.

« Je voulais qu’elle arrête de pleurer »

Le père écoute et donne son explication :

« Une sophrologue m’avait expliqué que la masturbation pouvait aider. C’était ma fille, elle était mineure, je voulais qu’elle arrête de pleurer »

Et il poursuit :

« Elle avait grandi, je ne l’ai pas reconnue comme ma fille, je l’ai prise pour quelqu’un d’autre, je me suis mélangé »

Une des déclarations du prévenu surprend l’auditoire :

« J’étais prêt à faire n’importe quoi pour qu’elle aille mieux »

Il consent :

« Non, elle n’a pas menti »

Un positionnement qui interpelle la procureure, Marie Deschamps :

« Il a bafoué la confiance de sa fille en lui proposant mieux que des cachets, une thérapie sexuelle »

Elle s’interroge :

« Comprend-il l’impact sur la jeune fille ? »

« Une forte angoisse »

L’expertise médicale du père montre un homme qui n’a aucune pathologie, aucune addiction.

Celle de sa fille prouve « une solitude morbide, des syndromes obsessionnels et dépressifs, une forte angoisse… »

Me Morgan Loret déclare en regardant le tribunal droit dans les yeux :

« Juger, c’est compliqué »

saluant ensuite « le tact de tous les intervenants pour que chacun à sa place soit respecté ».

Reconnaissant une jeune fille mature, s’exprimant avec pudeur et clarté, il relève toutefois :

« Son père n’est pas au ban de la société, qu’il n’est pas un prédateur. Si cet homme admet que ses déclarations peuvent être difficiles à entendre, elles ont le mérite d’exister »

« Je lui pardonnerai sans doute »

Devant ce quadragénaire « désolé, qui espère être pardonné un jour », l’avocat appuie sur plusieurs points :

« L’expertise, l’absence de casier judiciaire, ses explications teintées de courage et des excuses empreintes de sincérité »

Le tribunal condamne le prévenu à un an de prison avec sursis probatoire et interdiction de tout contact avec la victime qu’il devra indemniser.

À l’issue de l’audience, la jeune fille nous a adressé un sourire, en disant :

« Je suis contente que ce procès soit passé. Je lui pardonnerai sans doute, mais pas tout de suite »

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