Tours | Un oncle condamné à 6 mois de prison pour agression sexuelle sur sa nièce
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 04/10/2020
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25 ans après les faits, un oncle condamné pour agression sexuelle
À 79 ans, André a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle commise sur sa nièce. Les faits jugés à Tours remontent à 1995.
Pendant des années, Adeline a tu les faits. De ses souvenirs de petite fille qui passait chaque année des vacances chez son oncle et sa tante en Touraine, elle n’a voulu garder que les bons.
Les fêtes de fin d’année chaleureuses, les retrouvailles entre cousins, l’oncle rigolo, tellement plus jovial que son père, autoritaire. Mais le temps n’efface rien. Au contraire.
À 24 ans, alors qu’elle prépare son mariage, Adeline ressent le besoin de se confier à sa sœur et à sa mère. Son oncle maternel, celui qu’elle adorait, a eu des gestes déplacés, à plusieurs reprises.
« L’été où l’on a fêté les 20 ans de ma sœur »
À Noël 87, elle dort sur un matelas gonflable, dans leur chambre. Elle se souvient qu’il lui a caressé les fesses. Plus tard, il se frotte à elle, tout habillé.
« Je ne me rendais pas toujours compte que ce qu’il faisait était mal »,
explique Adeline, aujourd’hui mère de famille.
La dernière fois, elle avait 16 ans.
« Une réunion de famille était organisée. Nous dormions dans une caravane avec ma sœur. Il est venu dans mon lit, je l’ai repoussé, j’étais apeurée. »
Adeline dormira le reste du séjour seule sur un canapé.
Pourquoi avoir attendu autant de temps pour en parler ?
« En 2004, je me suis mariée. Qu’il vienne m’était insupportable, je ne voulais pas. »
Mais la famille fait pression. L’épouse d’André, en particulier, veut étouffer l’affaire.
« À moi et à ma sœur Céline (N.D.L.R. : qui aurait subi des faits identiques, prescrits à ce jour), elle nous a dit de ne rien dire, que mon oncle serait tenté de se suicider. »
Alors Adeline replonge dans le mutisme, coupe les ponts avec son oncle et sa tante. Elle développe une phobie du toucher, fait des cauchemars récurrents, des crises de panique… Autour d’elle, la famille continue à se réunir, à boire « beaucoup », à rire aux blagues graveleuses du tonton tourangeau…
« En 2018, ma mère, mon oncle et ma tante projetaient de partir ensemble en vacances au Maroc. Ça m’était insupportable. »
Au même moment, sur les réseaux sociaux, le mouvement #MeToo encourage les femmes victimes d’agressions sexuelles à prendre la parole.
Plus de trente ans après les faits, Adeline se décide à porter plainte. Une partie des faits étant prescrits, l’accusation ne porte que sur l’année 1995,
« l’été où l’on a fêté les 20 ans de ma sœur… »
A la barre du tribunal correctionnel, André, retraité en forme, nie totalement les faits, pense à une vengeance. « J’adorais mes nièces », ne cesse de répéter celui qui avoue avoir eu quelques mains baladeuses, « par maladresse. Qu’on m’accuse de ça, j’ai honte », lâche le prévenu, marié depuis 56 ans.
La substitut du procureur, qui rejette l’argument de la vengeance, estime que « les faits sont parfaitement constitués » et requiert six mois de prison avec sursis.
Pour la défense, il manque les preuves.
« On a donné la parole aux femmes mais on l’a sacralisée, regrette l’avocate d’André. Et si la main sur la cuisse n’était qu’un signe d’affection ? »
Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet et condamné André à 6 mois de prison avec sursis, l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il devra par ailleurs verser 5.000 € à Adeline.
Source : lanouvellerepublique
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