Toulon | un thérapeute jugé pour atteinte sexuelle dans un institut spécialisé

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Pédocriminel En liberté

“une méthodologie critiquable” qui aurait eu des résultats “là où les autres ont échoué”
Un psychomotricien a dû s’expliquer ce mercredi 11 mai devant le tribunal correctionnel de Toulon sur la nature de la relation qu’il a entretenue avec une jeune patiente dans un institut médico-éducatif (IME) varois.

A Toulon, un thérapeute jugé pour atteinte sexuelle dans un institut spécialisé

Un auxiliaire de santé est poursuivi en justice pour avoir entretenu une relation avec une jeune patiente.

Il conteste avoir eu “des gestes déplacés”.

Depuis, le trentenaire n’exerce plus en IME.

Le soignant, âgé de 27 ans à l’époque des faits, conteste s’être rendu coupable “d’atteinte sexuelle commise par une personne abusant de l’autorité de sa fonction”.

Un délit pour lequel le parquet a requis une peine d’un an de prison avec sursis.

Le tribunal rendra son délibéré le 1er juin prochain.

La mère de la victime présumée, alors âgée de 15 ans, avait déposé plainte, le 31 décembre 2018, après avoir découvert des échanges de SMS “à caractère amoureux” entre le thérapeute et l’adolescente, fragile sur le plan psychologique.

“Ce n’était pas de l’amour”

Des milliers de messages, la plupart ponctués d’émoticônes représentant un cœur, ont été extraits de leurs téléphones portables.

L’un des SMS écrit par le prévenu :

“Ma Louloute”

“Moi aussi je t’aime”

“Moi je parie que t’es pas chiche de me faire un bisou (…) mais tu sais où, sinon c’est pas du jeu”

Présidé par le juge Philippe Plantard, le prévenu à la barre du tribunal, déclare :

“Je reconnais avoir dépassé le cadre professionnel, mais ce n’était pas de l’amour, c’était un sentiment d’affection. Je n’ai jamais eu de geste déplacé”

À l’inverse, son ancienne patiente, désormais majeure, a maintenu que l’homme l’aurait embrassée sur la bouche à plusieurs occasions.

Elle affirme :

“Quand on était en séance, il s’approchait de moi pour m’embrasser rapidement”

La jeune femme a également relaté des tapes sur les fesses” et une seule fois, “des bisous sur le ventre”:

“Il a enlevé mon pull et je me suis retrouvée en soutien-gorge devant lui.”

Et l’ex-ado en proie à des troubles psychologiques d’évoquer une relation consentie “inconsciemment”, elle souligne :

“Je suis quelqu’un de très sensible, je m’attache très vite aux personnes, j’ai besoin que l’on mette des limites…”

Me Pascal Zecchini, l’avocat de la jeune femme et de sa mère a recadré :

“Ce n’est pas tant le comportement de la plaignante, mineure de 15 ans, que vous que vous avez à analyser, que celui du prévenu jugé à raison de sa qualité professionnelle”

“Une méthodologie critiquable”

Le procureur Jean-Baptiste Sirvente a blâmé “une relation asymétrique entre un psychomotricien et une patiente en situation de vulnérabilité”.

En défense, Me Renaud Gaire a plaidé “une méthodologie critiquable” qui aurait eu des résultats “là où les autres ont échoué”.

Il conclut :

“Grâce à cette thérapie, l’adolescente ne se tapait plus la tête contre les murs…”

Il insiste, expertise psychiatrique à l’appui :

“Il y a une grande maladresse dans l’intervention thérapeutique de mon client mais il n’y a pas d’intention perverse”

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