Témoignage – Jean-Michel Bonin Dulong | Vivre les tourments d’une agression sexuelle …
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 17/02/2016
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TÉMOIGNAGE. Tourments quotidiens, colère et difficulté à faire confiance, la vie de Jean-Michel Bonin Dulong n’a plus jamais été la même après qu’il eut été agressé sexuellement pendant des années par un homme qu’il avait rencontré par l’entremise des Grands Frères de Lanaudière.
« La première fois, c’est arrivé chez lui. J’avais 10-11 ans. Sa fille et sa femme étaient en haut et, nous, on était en bas, raconte le jeune homme de 22 ans. Il m’avait invité à faire un tour, il me disait qu’il voulait remplacer le grand frère que je n’avais pas. »
Jean-Michel était le seul enfant de sa famille à ne pas être parrainé par un grand frère ou une grande sœur de l’organisme de Lanaudière, mais ça ne l’empêchait pas de faire des activités avec eux.
« Il a commencé avec la famille. Il nous invitait à La Ronde et toutes sortes d’activités comme cela. La famille était vraiment en confiance », poursuit le jeune homme de Saint-Élizabeth, rencontrée au palais de justice de Joliette, le jeudi 11 février, à l’occasion des plaidoiries sur sentence de son agresseur, Jean-Paul Paulette.
L’homme de 60 ans, de Repentigny, a plaidé coupable à des accusations d’agressions sexuelles à l’endroit de Jean-Michel et d’un autre jeune homme, aussi mineur au moment des faits.
Il a aussi plaidé coupable à des accusations d’attentat à la pudeur contre une troisième victime. Les faits reprochés ont eu lieu sur une période de 30 ans.
Pour Jean-Michel, le calvaire a duré près de sept ans, entre 2005 et 2011, jusqu’à ce qu’il ait 17 ans et qu’il soit assez fort pour dire : ça suffit.
« Malgré cela, il insistait quand même », raconte-t-il.
Aujourd’hui, il doit vivre avec une colère constante et la peur de l’autre. Il ne laisse pas son enfant aller à la garderie.
« Malgré les règles de sécurité de l’organisme, il a quand même réussi à se faire une faille. Pourquoi une autre personne ne pourrait-elle pas faire pareil? », se questionne-t-il.
Même si le processus judiciaire a pu finalement mettre un baume sur sa douleur, pour Jean-Michel, aucune peine ne sera jamais assez sévère.
« Il n’y a aucune peine qui peut être convenable pour cela, témoigne-t-il. Admettons qu’il vive jusqu’à 100 ans, il lui reste 40 ans à vivre. Moi si je veux me rendre jusqu’à 100 ans, j’en ai encore pour 80 ans à vivre les mêmes tourments. »
Lors des plaidoiries, la Couronne a réclamé cinq ans de pénitencier et la Défense, 28 mois. Le juge Jean Roy devrait rendre son jugement le 2 juin.
Source: http://www.laction.com/
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