Tarbes | Une jeune fille de 15 ans abusée par son père et son oncle
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 01/11/2018
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C’est une histoire particulièrement sordide qui a occupé récemment une grande partie des audiences de correctionnelle du tribunal de Tarbes.
Une jeune fille, Mélissa (1), n’a jamais connu son père, que nous appellerons René (1), qui a refusé de la reconnaître à la naissance quinze ans avant, et souhaite le rencontrer, ce qui est fait par l’entremise de l’épouse de ce dernier, au mois de février 2009.
Un cadre intrafamilial particulier
Au départ, tout se passe bien à la ferme que la famille, René et sa sœur, exploite avec aussi le compagnon de cette dernière, Gérard (1), dans un village entre Tarbes et Bagnères-de-Bigorre.
Le casier judiciaire de René fait apparaître une précédente condamnation pour une agression sexuelle sur la fille de son épouse alors âgée de 12 ans.
Elle dit qu’elle prend l’habitude d’y aller tous les week-ends et en juillet 2009, l’épouse de René part en vacances avec ses enfants et elle reste avec son père. Un soir, il lui offre un Ricard, puis deux, puis il va procéder à des attouchements de nature sexuelle sur sa propre fille, elle se met à pleurer et il lui demande de quitter la chambre :
«Le lendemain matin, vous l’embrassez sur la bouche lorsqu’elle descend» et il lui dit :
«Si tu veux que ça continue, il ne faut pas le dire à ma femme».
René reconnaît :
«un coup de sang, un coup de folie : je voyais plus en elle une jeune fille que ma propre fille».
À la fin du mois, l’épouse de René signifie à la jeune fille que sa présence n’est plus souhaitée dans la maison et c’est auprès de son oncle, Gérard, que Mélissa va trouver refuge en se confiant à lui, une situation qui lui permet de continuer de se rendre à la ferme : «Parfois, elle dormait sur place».
La relation qu’elle noue avec son oncle, une relation quasi paternelle, va bientôt prendre une tout autre tournure, selon ce qu’a confié la jeune fille :
«Un jour, nous sommes allés cueillir des prunes, il y avait une petite cabane, on est allés à l’intérieur, il m’a caressée, déshabillée».
Une relation qui devient sexuelle avec un homme de plus de 42 ans son aîné, pour cette jeune fille psychologiquement fragile :
«Je revenais parce que j’avais peur de ne plus être acceptée dans la famille».
Une situation qui va perdurer durant deux ans, puis elle part à Albi entamer des études en psychologie et c’est en 2013 qu’elle porte plainte.
Une jeune fille très fragile
Pour sa défense, Gérard affirme :
« Je l’aimais, j’étais amoureux d’elle. Elle avait de l’affection pour moi, je ne l’ai jamais forcée mais je regrette l’acte que j’ai commis ».
La défense de Mélissa met en avant la fragilité de la jeune fille, son enfance marquée par des scarifications, un mal-être permanent qu’elle pensait combler grâce à l’affection de son père et de sa famille :
« Son père a abusé d’elle et l’a rejetée. Elle est excessivement fragile, il est important qu’ils le reconnaissent ».
Au terme d’auditions éprouvantes pour Mélissa qui est restée silencieuse, les deux hommes ont été condamnés.
Le père écope de 18 mois de prison dont 14 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve de 2 ans ainsi qu’au versement de 1500 € à verser à la partie civile, il sera en outre suivi de 20 ans dans le cadre de l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Son oncle est condamné à 12 mois de prison avec SME de 18 mois et lui aussi versera 1500 € à la victime.
(1) Les prénoms ont été changés.
Source : La Dépêche
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